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mardi, janvier 3 2012

Trollope, pour ouvrir l'année : Le Directeur

Une pile de Trollope, ce n'est pas de la rigolade, comme on peut voir... (désolée pour les reflets). C'est celle qui m'attend!

J’ai donc entrepris, et achevé, le plus mince des cinq Trollope empruntés à la bibliothèque : Le Directeur, The Tenant en anglais, que l’on trouve aussi traduit sous le titre La Sinécure. Très médiocrement traduit, au demeurant, chez Aubier, 1992. Avec des passages d’assez bonne venue, mais une copieuse  moisson de fautes de langue et de coquilles de tout poil. C’est le premier volume des Chroniques du Barsetshire, celui qui précède Les Tours de Barchester évoquées ci-dessous. Et c’est donc le récit des malheurs et misères de Mr Harding le doux violoncelliste, maître de chapelle de la cathédrale de Barchester, et, après dix années d’exercice, directeur désormais contesté de la maison de retraite Hiram, fondation de bienfaisance remontant au XVe siècle, et destinée à des ouvriers de Barchester devenus invalides ou nécessiteux.

Contesté par John Bold, jeune et brillant médecin généraliste installé depuis quelque temps dans la ville  et tôt reconverti dans le donquichottisme social. Porté par la vague de mise en cause de l’église anglaise qui fait florès à l’époque sous l’influence des idées libérales, John  Bold ne s’est pas aperçu que le  pavé qu’il lançait dans la mare locale au sujet des revenus excessifs ou prétendus tels du directeur de l’hospice – un ami de sa famille au demeurant – risquaient de mettre en péril ses propres tendres sentiments pour la jeune et charmante fille cadette du Directeur (avec majuscule car tel est le titre sous lequel tous le désignent), Eléanor. Mes lecteurs savent donc déjà, et je sais aussi, pour avoir lu le tome II, qu’Eléanor deviendra Mrs Bold, et bientôt veuve, puisque nous l’avons trouvée telle au début des Tours de Barchester. Je ne suis pas sûre que Trollope ne se soit pas ainsi débarrassé d’un personnage plus utile que véritablement intéressant.

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dimanche, novembre 13 2011

Considérations dominicales décousues

      Comme je parlais avec enthousiasme de Trollope à mon amie Soizic la libraire, elle a évoqué à son tour un auteur dont j’ignorais tout, William Wilkie Collins, aussitôt emprunté à la bibliothèque.
      - Eh oui, les livres coûtent vraiment très cher, en particulier pour les dévoreurs et – reuses dont je suis, sans parler de la place sur les étagères, ou  plutôt des étagères elles-mêmes, qui commencent à sérieusement manquer, et il va falloir que je procède dès que possible à un très sérieux désherbage, suffit de trouver le temps. Non que je m’apprête à passer à la « liseuse », sous prétexte que le livre serait un objet désuet, caduc, démodé, dépassé, archaïque, obsolète, périmé, suranné, passé de mode, anachronique, fossile, has been ! c’était le sujet du Répliques de Finkielkraut samedi, que j’écoutai d’une oreille tout en vaquant, et qui confrontait François Bon, que sa pratique d’une littérature plus aléatoire, ouverte, protéiforme, sur la toile, incline à ranger l’objet-livre au magasin des antiquités, et Beigbeder, qui non, mais dont les propos en général m’effleurent ou m’insupportent, question de voix, et comment dire… d’épaisseur ? Et je me demandais, en les écoutant, s’il leur arrivait de penser que la moitié de la population terrienne n’avait pas forcément un accès libre à la technologie raffinée que supposent ces objets, ni à l’électricité. Ou même qu’en cas de panne, le bouquin dans le sac, la boîte à gants, la poche, restait indispensable.
      Rien de tel qu’un bon vieux livre, de préférence épais et costaud, même si, du coup, il faut faire des choix. Sans parler des pratiques de sybarite, telles que la lecture dans la baignoire – « encore un petit peu d’eau chaude s’il te plaît » avec mouvement ad hoc des orteils sur le robinet et salut mental à Ariane en ses monologues aquatiques. Un livre dont les pages s’enflent et se boursouflent, depuis la simple humidification  par rebord interposé ou éclaboussures de douche jusqu’à la chute complète dans la baignoire, c’est un livre abîmé, mais en quelque manière complice, et quoi qu’il en soit toujours lisible, telle mon édition de Dona Flor et ses deux maris de Jorge Amado, terriblement gondolée. Mais une liseuse dans la baignoire ? Indépendamment du fait que l’atmosphère tropicale de la salle de bain risque de lui être antipathique, une chute dans la baignoire ne peut qu’être fatale, et voilà 99 euros à la baye. Et le sable, à la plage ? Non, décidément, pas pour l’instant.

      Donc W. Wilkie Collins. Un ami très proche de Dickens, avec lequel il a même écrit un roman, Voie sans issue, selon le catalogue de la bibliothèque, et dans la revue duquel il a publié nombre de ses œuvres (vingt-sept romans, entre autres !). C’est Phébus qui s’est chargé de la republication de ses romans, dont je viens de lire Cache-cache (Hide and Seek) (et vive les longs week ends et les nuits d’hiver). A propos, ai-je jamais écrit ici que j’adorais Dickens, et par-dessus tout Oliver Twist ?

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mercredi, avril 30 2008

Il y a un plaisir tout particulier à lire des pavés.

Cinq cents pages et plus. Ces romans-univers dont la lecture est aussi un défi. Parce qu’il faut trouver assez de temps – et de solitude – pour en avaler d’une traite le tout ou au moins une grande partie, parce qu’ils pèsent un âne mort dans le sac où on est obligée de les transporter partout pour ne pas perdre une miette de lecture à la moindre pause, parce qu’il faut trouver pour s’installer la position idéale sans qu’ils se referment sur le premier ou le dernier quart – comment diable font ceux qui ne cassent pas les dos des livres ? – assise devant une table, c’est une position trop austère pour la durée requise, adossée à des oreillers, ça va, mais couchée, c’est difficile, le livre se tord, les pages échappent… à plat ventre, le bouquin appuyé au mur, un oreiller bourré sous le menton, ce n’est pas mal – lire à plat ventre, vieille habitude de l’enfance…

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