dimanche, mars 25 2012

Agus, Thuy

Soizic, à qui je l'avais confié, est allée me faire dédicacer Mal di Pietre au Salon du Livre dimanche dernier. Merci Soizic! Elle a trouvé une autrice solitaire, et qui ne parlait ni français ni anglais. Soizic ne parle pas italien... La conversation a été vite tarie. Dommage ! Moi, j'étais passée au stand Liana Levi le vendredi soir à la fermeture, mais Milena Agus, c'était le lendemain... Le vendredi, c'était Kim Thuy, que je n'ai pas plus vue, d'ailleurs. Adossé aux grilles de l'escalier, en déséquilibre sur deux marches, indifférent au flot montant et descendant des voyageurs, un monsieur asiatique d'âge mûr était plongé dans la version poche de Ru, son petit livre, vendredi soir à Cambronne. Avant-hier, quoi.

dimanche, mars 11 2012

Agus, Ôé, ou le Salon du livre, en mode grognon

Aaaarghhh ! l’année dernière, je suis allée au salon du livre à cause de / grâce à Jørn Riel, interviewé par Josyane Savigneau. Ce fut un naufrage. Et voilà que cette année, il y aura Milena Agus ! pour l’adaptation par Nicole Garcia de Mal de Pierres. Mais c’est à midi et demi. L’heure où les Papous seront sur la grande scène (avec 200 sièges ! ça changera du studio bruyant ouvert à tous les échos où l’on squattait debout).

Je n’irai pas, je crois. Tant pis. J’écouterai les Papous de la maison, et pour Milena, si on la trouve sur la toile, tant mieux. Sinon, tant pis. L’année dernière, je n’ai jamais trouvé l’interview de Riel (elle n’a pas l’air d’être dans les podcasts), vous me direz, ce n’était pas une perte. Quant au programme du Salon, je le trouve confus à souhait, comme le fond sonore où l’on y baigne. Si vous cherchez Agus par le moteur de recherche, bon courage, et par le programme, vous avez intérêt à connaître le nom de l’intervieweuse, paske rien à Agus ni à Milena…

Il y aura aussi Mathieu Belezi, dont j’ai haï C’était notre terre, Beigbeder, qui n’arrive pas à éveiller le moindre intérêt chez moi, Laure Adler, grande prêtresse de la féminitude libérée (et éradicatrice des Décraqués, et de l’exquis Bertrand Jérôme, l’été 2004, honnie soit-elle à tout jamais ! Sa voix de papier de verre bobo sur toutes les ondes !!!). Il y aura aussi plein d’auteurs russes, dont j’ignore tout, autant les découvrir paisiblement chez le libraire, ou à la bibli. Et de japonais(es) itou. Parmi lesquels Kenzaburô Oé, prix Nobel, interviewé, oh mon dieu, par Josy soi-même. Aura-t-elle relu cette fois plus de quatre de ses romans ? peut-être, un prix Nobel, c’est mieux qu’un chasseur.

Adoncques, « Le Salon du livre, je n’y vais pas », c’est décidé. Quant à vous, si vous ne l’avez fait, lisez Agus !

 

dimanche, février 26 2012

La Comtesse de ricotta

La Comtesse de ricotta, de Milena Agus, - que j'ai chroniquée il y a un peu plus d'un an -, c'est pour bientôt. On peut en lire le premier chapitre ici sur le site des éditions Liana Levi. La traduction est de Françoise Brun.

lundi, mars 21 2011

Deux infos du Salon du Livre

  • Entre Ciel et terre est en fait le premier volet d’une trilogie, dont le second volume est en cours de traduction, m’a dit en anglais Jón Kalman Stefánsson soi-même, un homme bienveillant et souriant au stand de Gibert. Juste derrière lui, on apercevait Jørn Riel signant un ouvrage.

Belles lectures en perspective.

C’est tout pour aujourd’hui.

mercredi, novembre 3 2010

Milena Agus - La Contessa di ricotta

La Contessa di ricotta, l’ho finito ieri. In italiano, così che non so quale sarà il titolo francese.

- Se mi è piaciuto ? Certo ! ma perchè, è più difficile dirlo.

Bon, j’arrête les langues forestières. J’ai donc lu le dernier mince roman de Milena Agus (une « novella », à l’anglaise ?), La Contessa di ricotta, en italien. Je me l’étais en quelque sorte fait livrer par une amie.  Or quand je lis un roman dans une langue étrangère (l’anglais ou l’italien en fait), je suis si fière d’avoir mené à bien l’entreprise que le plaisir d’avoir « déchiffré le texte » déborde parfois le texte lui-même, et que je suis en peine de dire ce que j’en ai vraiment aimé, ou non.

A Castello, le vieux quartier de Cagliari, trois sœurs occupent les restes d’un palais dont la splendeur s’est écaillée de façade en façade, au fil des déroutes familiales ; des trois façades de leur palais d’angle, il leur en reste deux, et des dix appartements, seulement trois, un pour chacune des sœurs, l’une au rez-de-chaussée, l’une à l’étage noble, la dernière au troisième, le reste est vendu, et Noémi rêve de pouvoir le racheter, pour restaurer le prestige perdu.

Au rez-de-chaussée, la Comtesse de ricottacontessa de arrescottu, en sarde -, je ne sais comment on la traduira, ainsi nommée (et c’est sa seule identité) parce qu’elle est maladroite, qu’elle n’a ni allure ni assurance, et que tout lui tombe des mains, mani di ricotta... un cœur trop sensible, aussi, qui lui fait offrir son aide – pas toujours désirée – à tous les malheureux qu’elle croise. Elle a un fils, Carlino, bambin bancal, fugueur, que tout le monde prend pour un idiot avec ses lunettes en masque de plongée, et dont tout le monde, en particulier les autres enfants, rejette les tentatives d’approche. 

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samedi, mars 20 2010

Milena Agus : Mentre dorme il pescecane - Quand le requin dort

J’adore les romans de Milena Agus. Ses « histoires », comme dit son héroïne. Aussi foutraquement bâties que les personnages qu’elles mettent en scène, avec cette sorte de passion des êtres et des mots, et ce sens du récit vocal qui est sa marque puissante, irrésistible. Quasi personne n’a de nom, à part Biagio le chien du vétérinaire et ses nombreux compagnons. Il y a « papa » ou « mon père » qui se voue à sauver le monde, « maman » toute de guingois avec ses robes à fleurs qui pendent, sa passion de la splendeur du monde qu’elle transpose dans ses toiles ou dans le délire de fleurs dont elle a couronné l’immeuble, « ma tante » avec « ses seins et son corps bouleversants », « ses jambes interminables », ses cheveux mousseux et ébouriffés et l’interminable kyrielle de ses fiancés toujours en-allés, et « mon frère », qui ne cesse de jouer au piano « ces malheureux grands déjantés de Beethoven et compagnie ». Il y a la grand-mère aussi, qui essaie de mettre un peu d’ordre et de raison, en mots tout au moins, dans sa famille qui s’en va à vau-l’eau de tous les côtés, car tous sont des rêveurs, tous épris d’absolus, dieu ou l’amour, le grand, le vrai, l’unique, ou la liberté, ou le chagrin….
C’est la famille Sevilla-Mendoza, sarde, malgré les apparences, et il y a aussi Mauro De Cortes, le fiancé épisodique de la tante, qui aime à la passion la mer, et qui est bon. Et puis il y « lui », qui « ne voit autour de *lui* que des connards puants », selon qui nous sommes « faits de pisse et de merde», et qui s’emploie à en faire la matière même de sa relation avec la narratrice, une toute jeune fille (elle est au lycée) au cœur aussi perplexe et bancal que les héroïnes des histoires précédentes, qui sont en fait les suivantes puisque ce roman-ci a été le premier publié en Italie.

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mercredi, janvier 21 2009

Milena Agus - Mon Voisin

Charmante historiette (42 pages- 3€). Où l'on retrouve Cagliari au soleil ou sous la pluie, une jeune femme un peu égarée, un peu suicidaire. Avec son bébé muet. Et le voisin, son jardin, son mur fleuri de glycines et alourdi de lierre sous le balcon de la narratrice, et son jeune fils rageur et plein de coups de pieds. Rencontres, dialogues et promenades. Cagliari, ses placettes, ses enfants et ses exilés. Et cet art de conter des histoires écrites comme si on les entendait.

C'est chez Liana Levi Piccolo. La couverture est jolie, quoiqu'elle représente sur fond de ciel bleu un olivier et non une glycine sur un mur à tessons. Mais baste.

dimanche, février 10 2008

Milena Agus - Battement d'Ailes / Ali di Babbo*

Un an s’est écoulé et Milena Agus a écrit une nouvelle histoire. Que j’ai achetée, aussitôt que publiée. Et lue, à peine rentrée. Le livre qu’on ouvre sur un coin de table, en urgence, entre les courses et le repas du soir. Puis qu’on emporte au lit, au chaud, pour le finir.
Une histoire, c’est bien ça. Parce que ces livres, je les écoute tout autant que je les lis. Avec un sourire ravi de gosse affamée. C’est tout un univers déjà familier de gens un peu braques, éperdument excentriques et pourtant proches, sur fond somptueux de paysages sardes. Cette fois, c’est Madame, l’héroïne macca, scimingiada, évoquée par le regard d’une toute jeune fille, adolescente elle aussi un peu égarée, dans un maquis sarde éblouissant et menacé par les promoteurs.

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jeudi, mai 3 2007

Milena Agus, Mal de pierres, chez Liana Levi.

Mal de pierres, Mal di pietre, Mali de is perdas en dialecte sarde. La voix de la narratrice, jeune femme éperdue d'amour pour sa grand-mère, retrace, recompose, retisse la vie de celle-ci : dans les années 40, grâce et gaucherie infinies mêlées, elle est au village celle que l'on courtise puis que l'on fuit étrangement, celle qui n'arrive pas à se faire épouser, aimée avec perplexité de son père et de ses sœurs, haïe de sa mère. Scandale : elle écrit des poèmes et des déclarations enflammées à ses soupirants. Folle, et atteinte du mal des pierres, coliques néphrétiques qui la terrassent régulièrement. Jusqu'à cette année 43 où, fuyant Cagliari détruite par un bombardement qui a anéanti sa famille et sa maison, arrive avec sa valise celui qui trouve refuge au village chez les arrière-grands-parents, et un mois plus tard épouse la grand-mère, malgré elle, qui ne l'aime pas.

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