vendredi, novembre 23 2012

Chroniques en suspens

Romans que j’ai lus ces derniers temps, et dont je voudrais parler – ou non.

François Vallejo : Métamorphoses
Wajdi Mouwad : Anima
Julia Deck : Viviane Elisabeth Fauville
Edith Wharton : Libre et légère
Jules Verne : Les 500 millions de la Bégum
Robur le conquérant
Maître du Monde

Alessandro Baricco : Emmaus

Les Verne, je n’en parlerai pas au-delà du petit morceau cité dans la chronique précédente. C’est intéressant, Verne, et lorsque j’étais enfant (j’ai commencé au CM2, y compris pendant les heures de cours de la bienveillante madame Volle, école de la Figone, 13012 - Marseille), j’ai dévoré volume après volume après la révélation de L’Île Mystérieuse, dans la collection reliée de bleu des éditions Rencontre, dans la bibliothèque des parents d’Isabelle. Il y a à Amiens une magnifique Maison de Jules Verne pleine de trésors livresques comme d’objets magiques et d’affiches merveilleuses – le bureau de Jules Hetzel avec les fauteuils où s’assirent Balzac, Sand ou Hugo ! -, très intelligemment scénographiée, où il est bon de se promener, où l’on peut assister à nombre de conférences passionnantes… mais lire Verne pour le plaisir, non, le temps en est, pour moi, passé…

Les autres, il faut que je trouve le temps et les mots. A bientôt, donc.

lundi, novembre 19 2012

Comment élire un président ....

L'actualité immédiate faisant écho à l'une de mes toutes récentes lectures, je ne résiste pas au plaisir de  proposer à la réflexion de mes lecteurs (-trices) le mode d'élection du président du Weldon Institute, club de respectables « 'ballonistes', discutant la question encore palpitante — même à cette époque ― de la direction des ballons», mode d'élection imaginé par l'un des très sagaces membres dudit club. Nous sommes à « Philadelphie, État de Pennsylvanie, États-Unis d’Amérique.»

Les faits se déroulent en 1889, dans le roman Robur le Conquérant, de Jules Verne. Voici:

«C’étaient deux hommes bien faits pour se comprendre, mais qui ne se comprenaient pas, et tous deux, il faut bien le dire, d’une extrême violence de caractère, l’un à chaud, Uncle Prudent, l’autre à froid, Phil Evans.

Et à quoi tenait que Phil Evans n’eût été nommé président du club ? Les voix s’étaient exactement partagées entre Uncle Prudent et lui. Vingt fois on avait été au scrutin, et vingt fois la majorité n’avait pu se faire ni pour l’un ni pour l’autre. Situation embarrassante, qui aurait pu durer plus que la vie des deux candidats.

Un des membres du club proposa alors un moyen de départager les voix. Ce fut Jem Cip, le trésorier du Weldon-Institute. Jem Cip était un végétarien convaincu, autrement dit, un de ces légumistes, de ces proscripteurs de toute nourriture animale, de toutes liqueurs fermentées, moitié brahmanes, moitié musulmans, un rival des Niewman, des Pitman, des Ward, des Davie, qui ont illustré la secte de ces toqués inoffensifs.

[...] Il résulta donc de la proposition de Jem Cip, appuyée par William T. Forbes et quelques autres, que l’on décida de nommer le président du club au « point milieu ».

En vérité, ce mode d’élection pourrait être appliqué en tous les cas où il s’agit d’élire le plus digne, et nombre d’Américains de grand sens songeaient déjà à l’employer pour la nomination du président de la République des États-Unis.

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mercredi, avril 30 2008

Il y a un plaisir tout particulier à lire des pavés.

Cinq cents pages et plus. Ces romans-univers dont la lecture est aussi un défi. Parce qu’il faut trouver assez de temps – et de solitude – pour en avaler d’une traite le tout ou au moins une grande partie, parce qu’ils pèsent un âne mort dans le sac où on est obligée de les transporter partout pour ne pas perdre une miette de lecture à la moindre pause, parce qu’il faut trouver pour s’installer la position idéale sans qu’ils se referment sur le premier ou le dernier quart – comment diable font ceux qui ne cassent pas les dos des livres ? – assise devant une table, c’est une position trop austère pour la durée requise, adossée à des oreillers, ça va, mais couchée, c’est difficile, le livre se tord, les pages échappent… à plat ventre, le bouquin appuyé au mur, un oreiller bourré sous le menton, ce n’est pas mal – lire à plat ventre, vieille habitude de l’enfance…

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