CONVOLVULUS2024-02-18T20:51:22+01:00Agnès Oroscourn:md5:fa6f5f97ade6456febc2f55c1aaec32dDotclearThe shop around the corner : un délice !urn:md5:19fb078a1682d1080090deded1633c972019-04-16T23:23:00+02:002019-06-17T18:12:04+02:00Agnès OroscoCinémaLubitschOuvrages reconstituants <p style="margin:0cm 0cm 10pt; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Garamond","serif"">Mr Kralik-James Stewart est jeune et irrésistible en vendeur modèle de la maroquinerie Matuschek & Cie, longiligne et super chic avec ses vestons croisés. Il entretient une correspondance avec une inconnue raffinée et romanesque qui comme lui a envie de se cultiver - il cite </span></span></span><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Garamond","serif"">« </span></span></span><em>Zola’s Mme Bovary</em><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Garamond","serif""> »,</span></span></span><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Garamond","serif""> :-) -, et il ne cesse de se chamailler avec Klara Novak, la nouvelle employée, qui méprise le vendeur terre à terre, mesquin et matérialiste qu’elle le soupçonne d’être, alors qu’elle entretient une correspondance avec un inconnu raffiné, cultivé, plein de tact !…. Deux porcs-épics se lardant sans mesure ni précautions de piquants à la moindre conversation. Il y a un employé servile et flagorneur (Vadas), deux demoiselles de magasin (Flora et Ilona) pleines de compassion, le fidèle et bienveillant Pirovitch - avec sa femme, son fils et son bébé, et qui disparaît dès que le patron demande « un avis sincère et honnête » -, Pepi le coursier qui est un vrai Gavroche, un lot soldé de boîtes à cigarettes-boîtes à musique en simili cuir repoussé qui jouent <em>Ochy Tchornya (Les Yeux noirs)</em>, des portes qui s’ouvrent, se ferment, qui battent, qui claquent, des conversations sur le coût d’installation d’un ménage, un rendez-vous avec œillet et <em>Anna Karénine </em>(<em>Rendez-Vous</em> est le titre français du film), et Mr Matuschek dont l’humeur se dégrade au fil du film et qui se met à traiter très mal le pauvre Mr Kralik dont la dignité et la loyauté sont mises à rude épreuve. </span></span></span></p>
<p style="margin:0cm 0cm 10pt; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Garamond","serif"">Dialogues enlevés, très théâtraux, clins d’oeils à la littérature française (Hugo et Corneille sont mis à contribution, l’insatisfaite Mme Matuschek s’appelle Emma) photo magnifique, sentiments subtils et fraternels chez des petites gens menacées par le chômage qui rôde dans les rues de Budapest, rien n’est caricatural. Quant à oser la dernière scène !!! C’est du cinéma absolument revigorant, humaniste jusqu’au bout des ongles, beau, gai, adorable. Merci Lubitsch.</span></span></span></p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2019/04/16/The-shop-around-the-corner-%3A-un-d%C3%A9lice-%21#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/599Labiles et volubiles labyrinthes d'Ibticem Mostfa, calligraphies, polyphonie.urn:md5:4580fccc157c9eef4f3484f5525d46852019-01-06T19:29:00+01:002020-11-21T18:54:14+01:00Agnès OroscoLittératures française et francophones<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Garamond",serif"><i>Faire d’une histoire une matrice narrative. Une machine à faire des histoires de proche en proche, une matrice d’histoires qui se fabriquent au départ des précédentes et qui, de ce fait, se connectent les unes aux autres non sur un fil, mais de telle sorte à former une toile – c’est ce que l’on pourrait appeler écrire en trois dimensions ; n’importe quel point de la trame peut donner naissance à une nouvelle direction narrative. Chaque maille qui se crée vous conduit à la suivante, ou à une autre, selon la connivence des motifs.</i></span></span></span></p>
<p align="right" style="text-align:right"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Garamond",serif">Vinciane Despret, <i>Au Bonheur des morts, récits de ceux qui restent.</i></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Garamond",serif">À l’origine, il y a une grande toile carrée dont la texture, le tissage, le tissé est bien visible sous le grouillement de personnages et de textes qui peuplent les bifurcations multiples du labyrinthe qu’elle dessine. Visages de femme(s), silhouettes, scénettes, processions de personnages verticaux, horizontaux, tête-bêche, accompagnés d’un jaillissement calligraphique qui peuple, sature, suture les moindres recoins de la toile. Une histoire d’Alice(s) et d’hommes, de voyante et d’aveugle, chantante, incantante de toutes ses redites, ses allitérations, enluminée de ses motifs labyrinthiques en abyme, du mystère de ses calligraphies arabes et française, comblée d’échos et de dialogues, du texte aux dessins, d’une langue à l’autre. Une toile qui appelle la voix, comme pour redonner au tumulte de de cette histoire sens dessus dessous la linéarité d’une voie narrative.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Garamond",serif">Et puis il y a eu, nés de cette toile-conte, sept grands panneaux verticaux, même tissage labyrinthique et bicolore qui évoquait à l’artiste l’écriture dite coufique géométrique, sur lesquels elle a posé les couleurs noire, ocre, rouge de ses encres et de ses peintures. D’un labyrinthe l’autre, comme les pages d’un grand livre, s’y déploie<i>nt</i> l’histoire/ les histoires d’Ariane-Alice, de l’enfance aux noces, une Ariane sans Thésée étrangement éprise de Dédale, qui dans le dédale des sillons de la toile rampe, se glisse, s’extirpe, écartant progressivement la clôture du labyrinthe métamorphosé en arbre avant de l’ingérer littéralement dans une Ariane-labyrinthe d’où s’échappent de toutes parts personnages et écriture, chevelures de signes, une Ariane texte et dédales mêlés, posée sur deux pieds qui sont aussi les mots d’adieu du père, « au revoir ma colombe », l’un en arabe, l’autre en français. Nous fait-elle face, tourne-t-elle le dos, cette Ariane qui nous regarde mais dont les pieds semblent se détourner ? </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Garamond",serif">Six autres labyrinthes, sont nés depuis, plus figuratifs, plus masculins aussi puisque deux d’entre eux sont des Dédale, l’un debout, l’autre étendu aux quatre coins de la toile. Plus intensément colorés - le rouge s’y éploie, le bleu y naît et s’y étend, ouvrant l’espace - moins densément labyrinthiques parce que le texte y est moins dense, poèmes éclos ici ou là d’un personnage dont la parole se déplie, Dédale plein de doute et Ariane toujours moins entravée, de qui naît, à l’issue du quatorzième et pour l’instant dernier des labyrinthes, une Gradiva « gradivante », nouvelle efflorescence promise du conte. </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Garamond",serif">Tenter de dire ainsi l’histoire des labyrinthes d’Ibticem Mostfa, c’est oublier tout ce que conte, aussi, le petit monde grouillant de ses figures. L’enfance est partout dans cette œuvre, souvenirs de l’artiste et poétesse née tunisienne, graines de grenades ou pétales de géranium, triangles de papier jaillis de la tête de la poupée… il y a dans la première page des <i>Labyrinthes</i>, parmi les figures féminines qui la peuplent, une Ariane enfant, de dos, longue tresse pendant sur sa robe rouge, dont j’adore la posture cambrée, mains croisées dans le dos auxquelles pend la poupée tout ébouriffée. Comment expliquer ce qui en elle donne le sentiment de l’enfance essentielle capturée par l’artiste ? Il y a juxtaposées, parfois tête contre tête et chevelures de calligraphies entremêlées, parfois superposées l’une à l’autre, diverses incarnations simultanées de l’Ariane-Alice qui progresse d’une page à l’autre de ce vaste livre, enfant, jeune fille, jeune femme, visages nus ou demi-voilés de lettres, portraits en pied vêtus de toutes robes - tuniques à l’antique, sage robes à l’occidentale ou tournoyantes robes plissées - projections diverses parfois armées de pinceaux ou de calames de la conteuse en train de peindre son œuvre <i>de l’intérieur</i>, passé présent mêlés. Il y a des mains, des membres, des lèvres, et puis toujours plus d’oiseaux, et ces graines de grenades dont les taches rouges ponctuent de page en page les circonvolutions des labyrinthes, comme les voyelles colorées de ce coufique réinventé. </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Garamond",serif">De ce vaste livre-tableaux exposé à l’occasion du colloque universitaire <i>Langues choisies, langues sauvées</i>, qui s’est tenu à l’UPJV d’Amiens, est né un petit livre publié aux éditions… de la librairie du Labyrinthe, on est cohérent ou on ne l’est pas. Précédé d’une étude subtile, sensible, éclairante - peut-être un peu trop prolixe - de Camille Guyon-Lecoq sur le travail d’Ibticem Mostfa, il donne à voir, de page en page, chacune des huit premières toiles, dans leur ensemble puis à travers des détails, le texte français et les calligraphies arabes. Un CD enregistré au cours de l’une des lectures publiques du texte – avec les défauts et les trébuchements que suppose le <i>live</i> – l’accompagne. </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Garamond",serif">L’ensemble de l’œuvre à ce jour réalisée a été exposée, fin octobre et début novembre derniers, à l’espace Van Gogh d’Arles, à l’occasion du festival Paroles Indigo, où Ibticem Mostfa était l’une des artistes invitées. Les textes y ont été lus, à plusieurs voix, par des amis, des invités, des spectateurs, avec solo de flûte traversière du conteur Ralph Nataf, donnant aux tours et détours, chemins et cheminements, <span style="font-size:11.5pt"><span style="line-height:115%">r</span></span>outes et déroutes, passages et dépassements, vers et sillons, traverses et errances de <span style="font-size:11.5pt"><span style="line-height:115%">cette histoire protéiforme, </span></span>de cet imaginaire singulier, projetés depuis les méandres de la cervelle jusqu’à la texture de la toile et aux modulations de la voix, <span style="font-size:11.5pt"><span style="line-height:115%">un nouvel élan, un nouveau public,</span></span> d’une rive à l’autre de la Méditerranée.</span></span></span></p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2019/01/06/Labiles-et-volubiles-lbyrinthes-d-Ibticem-Mostfa%2C-calligraphies%2C-polyphonie.#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/598Tertullien, par Hervé Briaux - Au Théâtre de Poche-Montparnasse.urn:md5:e040b37b74d16d127d144d36964d6d522018-03-18T13:30:00+01:002018-03-18T13:33:07+01:00Agnès OroscoThéâtreTertullien<p style="text-align: center;"> </p>
<p style="text-align: center;"><strong><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Garamond",serif">Sobre, intense, éblouissant</span></span></span></strong></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Garamond",serif">Il est entré dans la minuscule salle toute de noir peinte et moquettée. Massif, le crâne rasé, costumé et cravaté de noir. En guise de décor et d’accessoires, une table, une chaise, un verre et une carafe. Les lumières s’éteignent, laissant les premiers rangs éclairés. La voix s’élève, timbrée, grave, puissante et douce : « <em>Qu’est-ce que le monde ? Pourquoi cette vie ? Viendra le jour où tout sera fini. Demain, aujourd’hui peut-être, un homme, quelque part, prononcera le dernier mot prononcé par les hommes sur cette terre</em>. » Le cadre est posé, l’apocalypse n’est pas loin. Un flot intense de paroles – diction parfaite - se déverse, d’autant plus violent que mesuré. Car si parfois l’acteur, Hervé Briaux, pointe sur l’un ou l’autre des spectateurs - crédule sectateur des idées païennes, amateur du plaisir qui corrompt et instille « L’Autre », « Le Corrupteur », dans nos âmes - un index accusateur qui le rive sur son siège, jamais, au fil des cinquante-cinq minutes de spectacle, jamais sa vindicte vengeresse ne s’autorisera d’éclats de voix. Parfois il s’interrompt, s’assied à la table, avale un verre d’eau, laissant la menace se poursuivre dans le silence, et puis il repart, inlassable censeur de tout ce qui, de près ou de loin, peut ressembler à de l’idolâtrie, au premier rang la mimésis théâtrale. Courses, jeux du cirque, pompe des triomphes, tragédies à la grecque – et l’idée de la catharsis est balayée au profit du désastre des passions déchaînées – ou comédies comme écoles de la débauche, sanglants combats de gladiateurs, tous les spectacles sont voués à l’exécration du chrétien qui avec le baptême a renoncé une fois pour toutes à « Satan, sa pompe et ses anges ». Ici, une pincée de mythologie rappelle l’origine abjecte d’Érichtonios fondateur des courses de chars, là une histoire édifiante conte la mort d’une chrétienne corrompue par une représentation théâtrale. La rhétorique est implacable, soulignant les paradoxes ou les erreurs conceptuelles de l’amateur de spectacles. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Garamond",serif">Le noir a gagné la salle. De profil, le visage de celui qui incarne Tertullien, quasi père de l’Église qui vécut au tournant des IIe et IIIe siècles, évoque le <i>Sade</i> sur fond d’incendie imaginé par Man Ray. Justement, voici que se déchaîne le finale : après l’évocation des plaisirs que réserve aux chrétiens le spectacle du monde et des textes sacrés, il dresse le tableau du Jugement dernier : Rois et puissants, philosophes embrochés de l’anus à la bouche au-dessus des flammes, tragédiens plus sincères dans leurs cris qu’il ne le furent jamais sur la scène, comédiens se contorsionnant pour échapper aux supplices, poètes élégiaques, tous voués à tout jamais et sans espoir de rémission ni de pardon à ce qui sera pour les vrais chrétiens le spectacle et la vengeance ultimes du martyre infligé à Jésus. C’est en latin, par quelques phrases du <i>Liber de Carne Christi</i> : « </span></span></span><i><span lang="LA" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Garamond",serif">Et mortuus est Dei filius ; credibile est quia ineptum est. Et sepultus resurrexit; certum est quia impossibil</span></span></span></i><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Garamond",serif">e </span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Garamond",serif">», que se clôt cet austère et fiévreux moment de théâtre. </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Garamond",serif">Je m’étais bien gardée de donner à mes élèves quelque information sur le spectacle que je les emmenais voir à l’issue d’une journée d’étude sur les <i>Banquets</i> à l’ENS de la rue d’Ulm. Levés entre quatre et cinq heures du matin, avant voyage en bus, sept heures d’ateliers et conférences, et trajet à pied jusqu’au Théâtre de Poche. La mise en voix par un comédien solitaire des propos écrits près de vingt siècles plus tôt par un imprécateur berbère contre les spectacles, je craignais que ça ne soit répulsif. Bien m’en a pris. Si quelques-uns, accablés par la fatigue et la chaleur, ont décroché, la plupart ont été subjugués par la voix, l’actualité du propos, la conviction passionnée de l’interprète avec lequel ils ont pu échanger d’abord pour un bref bord de scène, puis dans le foyer du théâtre. Subjugués aussi par la prouesse de qui fait d’une diatribe contre le théâtre un brillant moment de théâtre. Moment de rencontre entre un comédien aguerri et des jeunes gens, entre la lointaine antiquité chrétienne et notre aujourd’hui si incrédule, entre la langue latine et la langue française, car, il faut le dire, l’adaptation du <i>De Spectaculis</i>, elle aussi d’Hervé Briaux, entre rhétorique et incantation, est magnifique.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Garamond",serif">Jusqu'au 25 mars, et c'est dommage. <em><a href="http://www.theatredepoche-montparnasse.com/project/tertullien-contre-les-spectacles/">Tertullien</a> , </em>mise en scène de Patrick Pineau, au Théâtre de Poche-Montparnasse</span></span></span></p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2018/03/18/Tertullien%2C-par-Herv%C3%A9-Briaux%2C-mise-en-sc%C3%A8ne-de-Patrick-Pineau-Au-Th%C3%A9%C3%A2tre-de-Poche-Montparnasse.#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/597« Regarde de tous tes yeux, regarde ! » - Andrée Ferrier-Mayen, La Terrasseurn:md5:8d7dca3eea7c070ac67718e26a09c2a12015-05-30T08:09:00+02:002015-05-30T08:58:49+02:00Agnès OroscoLittératures française et francophonesFerrier-Mayen<p><img alt="Andree_-_La_Terrasse1.jpg" class="media" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Andree_-_La_Terrasse1_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="Andree_-_La_Terrasse1.jpg, mai 2015" /></p>
<p style="text-align: justify;">J’attendais ce livre qui, avec son affectueuse dédicace, est venu à moi dans ma boîte-aux-lettres, avant-hier ou mardi. C’est le second livre publié par Andrée Ferrier - que j’ai déjà saluée <a class="ref-post" href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2012/07/14/Giono-Le-Chant-du-monde">ici</a> - à l’âge de 98 ans. Elle a été, au lycée Montgrand où j’ai fait mes classes de la 6<sup>ème</sup> à la 1<sup>ère</sup>, mon professeur de français et de latin, en 4<sup>ème</sup>, et en 1<sup>ère</sup> justement. La révélation, à travers elle, de ce que pouvait être la passion de la littérature, de la lecture à tous les sens du terme, lecture incarnée par les voix, lecture critique, interprétative. Que d’auteurs nous avons croisés, mes camarades « de toutes origines sociales » et moi, dès cette année de 4<sup>ème</sup>, Balzac, ou Rimbaud, ou Giono, ou Milosz, ou Brecht, ou Molière, ou Corneille, et Rousseau encore, ou Louis Bouilhet… j’aimais déjà le français, j’aimais lire à la passion, mais cette année-là, il y a eu autre chose, ce feu communicatif qui électrise une classe entière, et qui, je pense, me porte encore.</p>
<p style="text-align: justify;">Qui porte aussi nos trop rares conversations, lorsque je la retrouve sur sa terrasse d’Allauch ou dans sa bibliothèque peuplée de livres, des encres de son mari, Henri, des souvenirs de leurs voyages à travers le monde. Assises dans nos fauteuils, nous évoquons nos lectures et nos découvertes, et c’est un bonheur.</p> <p>Andrée a toujours écrit. J’ai sur mes étagères, dactylographiés, des romans et des nouvelles d’elle, que j’ai dévorés il y a bien des années. Je croyais qu’elle avait cessé, jusqu’à ce que j’apprenne, au détour d’un coup de fil, qu’un livre allait paraître. Elle en doit la publication à l’amitié d’une de mes camarades de classe - étrange cristallisation de fidèles, en ces années 70-71, puis 73-74. Jacqueline a lu, relu, trouvé l’éditeur, accompagné le texte et son autrice jusqu’à la publication, et du fond de la lointaine Picardie, je lui en suis infiniment reconnaissante.</p>
<p style="text-align: justify;">Sur la photo de couverture, la terrasse ultime, celle d’aujourd’hui, répond à la terrasse fondatrice qui dès l’enfance a ouvert les yeux d’Anne, le personnage central, qui doit beaucoup à son autrice. Si j’ai cité <em>Michel Strogoff</em> en guise de titre à cette note, c’est parce que m’est revenue, à lire ces fragments éblouis de vie et de beauté, l’injonction du cosaque au moment où le héros va être privé de la vue par le sabre chauffé à blanc.</p>
<p style="text-align: justify;">Il y a donc le regard de l’enfant, écarquillé sur la joie, la complicité, le mystère des plus grands, sœurs, parents, et puis les amis russes. Yeux et oreilles affamés de saisir les voix, les chants, les langues, les braises familières des cigarettes dans la nuit. Une initiation à la beauté, entre fragments et panoramas, qui sera la clé, et la quête, de toute une vie. Et qui trouvera son sens, enfin, dans la rencontre et le partage avec Hugo, l’homme élu, l’<em>alter ego. </em>Car de merveille du monde en merveille de ce monde qui porte en son cœur la Grèce, son ciel, ses arbres, l’hospitalité chaleureuse et légère de ses habitants, ses nuits et ses jours, et la présence du mythe jusque dans le nom et les contes de l’aubergiste, <em>La Terrasse</em> est le récit d’un compagnonnage, et d’un partage, de Corfou à Assouan, du Cap Saint Vincent à Boukhara. De l’Egypte du fond des âges révélée en son désert, d’Ulysse et Nausicaa rejoints dans la crique corfiote qui a vu leur rencontre, à l’URSS de la <em>glasnost</em> et de la <em>perestroïka</em> ou au Portugal de la Révolution des Œillets. Un <em>carpe diem</em>, <em>carpe orbem</em>, qui, dans sa fugacité retenue, est l’assise fragile et définitive d’une entente avec l’aimé, à la fois familier et radicalement autre. Récit, méditation sur l’être au monde et à l’amour, sur les corps et les cœurs, « temps retrouvé ». Paroles devenues pages - désormais offertes aux lecteurs.</p>
<p style="text-align: justify;"><em>Chez L'Harmattan, collection "Rue des écoles".</em></p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2015/05/30/%C2%AB-Regarde-de-tous-tes-yeux%2C-regarde-%21-%C2%BB-Andr%C3%A9e-Ferrier-Mayen%2C-La-Terrasse#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/596Voltaire - Jeannot et Colinurn:md5:280878fe864a60d2c5180ee4a0bdda042015-05-25T22:11:00+02:002015-05-25T22:11:00+02:00Agnès OroscoLittératures française et francophonesLatinVoltaire<p style="text-align: justify;"><em>Jeannot, né à « Issoire, en Auvergne, ville fameuse dans tout l’univers par son collège et par ses chaudrons », est devenu grâce à la soudaine fortune de son père « Marquis de la Jeannotière ». Le voilà propulsé à Paris dans le beau monde.</em></p>
<p><em>Le texte intégral du conte est disponible <a href="http://fr.wikisource.org/wiki/Jeannot_et_Colin">ici.</a></em></p>
<p><em><img alt="Voltaire_nu_par_Pigalle.jpg" class="media" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Voltaire_nu_par_Pigalle_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="Voltaire_nu_par_Pigalle.jpg, mai 2015" /></em></p>
<p style="text-align: justify;">(...) Le père et la mère donnèrent d’abord un gouverneur au jeune marquis : ce gouverneur, qui était un homme du bel air<a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2015/05/25/Voltaire-Jeannot-et-Colin#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>, et qui ne savait rien, ne put rien enseigner à son pupille. Monsieur voulait que son fils apprît le latin, madame ne le voulait pas. Ils prirent pour arbitre un auteur qui était célèbre alors par des ouvrages agréables. Il fut prié à dîner. Le maître de la maison commença par lui dire d’abord : « Monsieur, comme vous savez le latin, et que vous êtes un homme de la cour…</p>
<p>— Moi, monsieur, du latin ! je n’en sais pas un mot, répondit le bel esprit, et bien m’en a pris ; il est clair qu’on parle beaucoup mieux sa langue quand on ne partage pas son application entre elle et les langues étrangères. Voyez toutes nos dames, elles ont l’esprit plus agréable que les hommes ; leurs lettres sont écrites avec cent fois plus de grâce ; elles n’ont sur nous cette supériorité que parce qu’elles ne savent pas le latin.</p> <p style="text-align: justify;">— Eh bien ! n’avais-je pas raison ? dit madame. Je veux que mon fils soit un homme d’esprit, qu’il réussisse dans le monde ; et vous voyez bien que, s’il savait le latin, il serait perdu. Joue-t-on, s’il vous plaît, la comédie et l’opéra en latin ? Plaide-t-on en latin quand on a un procès ? Fait-on l’amour en latin ? » Monsieur, ébloui de ces raisons, passa condamnation, et il fut conclu que le jeune marquis ne perdrait point son temps à connaître Cicéron, Horace, et Virgile. Mais qu’apprendra-t-il donc ? car encore faut-il qu’il sache quelque chose. (...)<br />
</p>
<div>
<p><a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2015/05/25/Voltaire-Jeannot-et-Colin#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> <em>Un homme du bel air, les gens du bel air, les gens du grand air,</em> se dit de ceux qui veulent se distinguer des autres par des manières plus recherchées. Il est le plus souvent ironique.`` (<em>Ac.</em> t. 1 1932). Expressions aujourd’hui vieillies. (CNRTL)</p>
<p><em>Pigalle - Voltaire nu, marbre, Musée du Louvre</em></p>
<div id="ftn1">
<p> </p>
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</div>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2015/05/25/Voltaire-Jeannot-et-Colin#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/595Un libraireurn:md5:9a1f2e00068e64e5268fcde3d78b68842015-03-26T20:02:00+01:002015-03-26T20:28:19+01:00Agnès OroscoGénéralLibrairies<p style="text-align: justify;"><img alt="Le_libraire.jpg" class="media" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Le_libraire_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="Le_libraire.jpg, mar. 2015" /></p>
<p style="text-align: justify;">Je connaissais l’existence de la librairie Helluin avant même d’avoir jamais mis les pieds à Amiens. C’est munie de cette seule adresse, donnée par un comédien de la troupe des Bonillo - qui de Longueau avait rallié Marseille - que j’ai quitté mon port d’attache méditerranéen pour la capitale picarde, où m’avait expédiée l’ordinateur du Ministère de l’éducation nationale. Aussi Serge Helluin est-il le premier picard auquel j’aie vraiment parlé, qui m’ait chaleureusement accueillie. <a class="ref-post" href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2010/01/03Claude-Roy---L-Amateur-de-librairies-176">Une librairie à côté du marché</a>, je ne dérogeais pas à mes habitudes, et j’y débarquais après ma récolte de nourritures terrestres.</p>
<p style="text-align: justify;">Serge a commencé par me prêter sa collection d’Alexandre Dumas – j’étais en panne à la fin d’<em>Ange Pitou</em>, puis il m’a présenté à mon futur compagnon, Pierre Berthout, histoire dans laquelle il a joué le rôle d’un entremetteur actif et attentif ! Après quoi, il a vendu à Pierre sa collection de Dumas, alliant l’amitié au sens du commerce. Ces bouquins, qui me sont très chers, sont toujours là, à portée de regard et de main, dans ma bibliothèque. Il m’a offert <em>Caquet Bon bec, la poule à ma tante</em>, un tout petit livre charmant dont le titre devait selon lui me servir de sobriquet, et j’ai de lui, dans les trois volumes de l’<em>Encyclopédie</em> de Diderot et d’Alembert qu’il a aussi vendus à Pierre pour me les offrir, un savoureux article « Agnès », rajouté à la place idoine, et rédigé de sa jolie écriture échevelée aux vrilles liseronnesques.</p> <p style="text-align: justify;">La librairie Helluin, c’était mon repère, notre point de ralliement familial. J’y laissais à Serge et Valérie notre fils tout bébé dans son couffin pour aller faire des courses. Notre fille est née à temps pour en respirer l’atmosphère, alors que déjà se dégarnissaient les rayons avant la fermeture. Cette atmosphère <em>sui generis</em> de bois, de livres anciens et modernes, d’échanges avec des clients que je croisais rituellement dans cette librairie - et que je n’ai plus jamais revus-, de bienveillance malicieuse, d’érudition et de passion modestes, est restée vivace en moi. La librairie Helluin, c’était LA librairie selon mon cœur, et Serge en était le bienfaisant génie, et même si depuis nous ne sommes vus que de loin en loin, il fait partie de ma mythologie personnelle. Pierre l’a précédé, bien trop tôt, il y aura bientôt deux ans. J’espère qu’ils ont déjà, au royaume des hommes de bien, repris leurs conversations amicales. Qu’entourés des auteurs qu’ils aiment l’éternité leur soit douce.</p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2015/03/26/Un-libraire#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/594Pierre Siniac - Femmes Blafardesurn:md5:7b655f1f36c753d710387b80f39882fc2015-03-22T11:41:00+01:002015-03-30T22:03:08+02:00Agnès OroscoNoirs, thrillers, polarsGuérifSiniac<p style="text-align: justify;"><em>Femmes Blafardes</em>, un roman de Pierre Siniac, première édition Fayard Noir 1981, réédité chez Rivages/Noir en 1997.</p>
<p style="text-align: justify;">J’ai dû lire quelques « noirs » ces derniers temps, pour cause de journée d’étude sur la question. Entre autres le passionnant parce que tellement passionné et érudit <em>Du Polar</em>, entretiens de François Guérif, qui est justement le directeur de Rivages/ Noir, avec le journaliste Philippe Blanchet<a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2015/03/22/Pierre-Siniac-Femmes-Blafardes#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>. Le Guérif, et le Siniac, dont j’ai justement découvert le nom, l’existence et même la photo – grosses lunettes carrées, vaste front, raie sur le côté - dans le Guérif, tous deux prêtés par un Sylvain emballé.</p>
<p style="text-align: justify;"><em>Femmes Blafardes</em>, titre en somme bizarre, parce que les femmes de ce roman ne le sont guère, bien plutôt hautes en couleurs, entre la guirlande de prostituées du claque de Mme Augustine Balbaupoul, sous la houlette de la somptueuse Colette dite « la Panthère », pute syndiquée qui reçoit chaque jeudi un notable inscrit depuis des semaines sur la liste d’attente, et les autres, la jolie Finette ardemment désirée par l’assureur timide aux oreilles en feuille de chou – Urbain Petitbosquet - et par le clochard Mésange, les Cantoiseau mère et fille, obèses et gourmandes, et encore la voyante « Emilienne de Chamboise, <em>sciences occultes, astrologie, tarots et procédés divinatoires, en semaine et sur r-v, sauf le jeudi</em> ». Le jeudi, justement, jour, ou plutôt nuit, du crime. Huit jeunes femmes rectifiées entre le 25 octobre et le 24 janvier, à raison d’une par semaine (avec une pause). C’est bien plutôt le « bled froid et triste » qui sert de décor à cette histoire, un petit bourg sinistre sis quelque part dans l’imaginaire de l’auteur entre Cholet, Nantes et La Roche-sur-Yon, que l’on peut qualifier, avec ses brouillards nocturnes et sa « pluie brouillasseuse et transperçante », de blafard.</p> <p style="text-align: justify;">C’est là en tout cas que tombe par un sombre après-midi Séverin Chanfier, le « privé » dans la dèche, mais gourmet et très amateur de dames, qui, parallèlement à la police officielle, va mener l’enquête, de restau en bordel et de planque en filature, en quête de l’assassin à l’éventail - sa signature, un éventail publicitaire de couleur variable laissé à côté de chacune des victimes. Je me ferais scrupule d’élucider ladite signature, je vous laisse en découvrir la savoureuse clé.</p>
<p style="text-align: justify;">C’est la chronique d’une petite ville de province, avec son usine de pièces d’armements (avec ouvrières « décolleteuses »), son journal local, son bordel déjà évoqué, ses deux restaurants, <em>La Gare</em> et <em>Les Trois Couteaux</em>, ses boutiques-phares, <em>Les Délices de France</em> tenus par la sémillante Claire Vouchoux, et <em>Aux Nouveautés de la Capitale</em>, avec sa vitrine panoramique qui est l’une des attractions de la ville - patron Raymond Hurlejaume, ex-braconnier qui a réussi dans les affaires. C’est d’ailleurs en « nouveautés de la Capitale », à l’exclusion de tout autre salaire, que la Panthère exige d’être payée pour ses services très recherchés du jeudi soir, une tondeuse, une robe du soir ou « une petite chose de pêche sous-marine », suivant les arrivages de la semaine et les savantes mises en scènes de la vitrine.</p>
<p style="text-align: justify;">Si les meurtres mettent dans la routine de la ville une certaine agitation, faisant d’un bourg sans histoire une « Strangulation city » avec son lot de lettres anonymes, et qui attire presse et police nationales (en vain), c’est paradoxalement leur absence (entre début décembre et le 24 janvier) qui va sévèrement dérégler l’ordre public. Sachez pour votre gouverne que lesdits meurtres sont liés à la présence ou non, au menu des <em>Trois Couteaux</em>, de « Lapin Chasseur ».</p>
<p style="text-align: justify;">Voilà qui donnera une idée, je l’espère, et surtout l’appétit de découvrir ce roman où se perpétue une certaine France plus avant-guerre qu’après, comme en témoignent les patronymes très champêtres des personnages, où le sexe, la bouffe et le ragot donnent la main à de cyniques intrigues politiques, le tout porté par un style vraiment <em>sui generis</em>, inventif, évocateur, et néanmoins truffé de jeux de mots plus ou moins approximatifs (mon mauvais esprit me fait ainsi lire, dans le nom de la maquerelle, une allusion contrapétique à ses fonctions) et une fantaisie narrative franchement délirante. J’y renifle un petit air de <a class="ref-post" href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2007/09/13D%C3%A9mod%C3%A9%2C-r%C3%A9solument.-58">Marcel Aymé</a>, pour la fantaisie noire. Pierre Siniac, qui semble avoir fait une fin digne de son univers romanesque, n’avait sans doute guère d’illusions sur le genre humain. Misanthropie qu’il affrontait à coup de fictions noires et bigarrées, dont les titres truculents débaroulent en fin de volume, pas mal d’entre eux réédités chez Rivages, d’ailleurs : <em>Bazar Bizarre, Sombres Soirées chez Madame Glauque </em>( !)<em>, Démago Story, Le Mystère de la sombre zone, Carton blême, La Course du Hanneton dans la ville détruite.</em> Bel échantillon, n’est-ce pas ? et alléchant.</p>
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<p><a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2015/03/22/Pierre-Siniac-Femmes-Blafardes#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> Blanchet pour parler du « noir », c’est amusant….</p>
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</div>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2015/03/22/Pierre-Siniac-Femmes-Blafardes#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/593Claire Keegan - Les Trois Lumièresurn:md5:aa45f822051915a64af6f6cb934b3b252015-03-02T09:05:00+01:002015-03-05T00:44:05+01:00Agnès OroscoLittératures anglophonesKeegan <p style="text-align: justify;">Il y a eu aussi la très brève lecture d’une belle nouvelle de Claire Keegan, conseillée à la librairie par Véronique y croisée : <em>Foster</em>, titre anglais, traduit par <em>Les Trois Lumières</em>, au passage nouvelle éditée séparément par 10/18 pour le prix modeste de 6,10€, ce qui est, disons-le, exorbitant. Et pendant que j’y suis avec les réserves, il y a dans la traduction quelque chose qui, pour moi, grippe à la lecture. Certes, je n’ai pas vu le texte anglais, mais c’est ainsi que je le sens.</p>
<p style="text-align: justify;"><img alt="Inishturk.JPG" class="media" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Inishturk_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="Inishturk.JPG, mar. 2015" /></p>
<p style="text-align: justify;">Très brève histoire, toute en suggestion et en sous-entendus : c’est le récit, vu à travers les yeux de la jeune héroïne, d’une éphémère « adoption », car tel est le plus ou moins le sens du titre anglais. L’enfant est déposée à la hâte par son père, pour l’été, chez un couple de fermiers du Wexford, en Irlande. D’une famille nombreuse absorbée, au détriment de toute attention et de toute tendresse, par l’urgence des tâches quotidiennes de la ferme, elle se retrouve seule enfant choyée avec une distance pleine de tact par ce couple vigilant, secret et plein de bonté. Joie de la communion avec la nature, de la douceur des gestes et des mots (« Longues jambes », l’appelle son hôte qui l’entraîne à la course, ou « Pétale »), du partage des gestes et des activités de la ferme, <em>Les Trois Lumières</em> (sur la mer nocturne, au cours d’une très belle scène au bord de la plage) est le récit d’une initiation, brève et définitive, à l’amour des hommes et du monde.</p>
<p style="text-align: justify;"><em>Vue d'Inishturk, Par Manon M.</em></p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2015/03/02/Claire-Keegan-Les-Trois-Lumi%C3%A8res#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/592Francesca Melandri - Plus haut que la merurn:md5:491cd0f994a39a48e3d8ab07ca0975e32015-03-01T21:02:00+01:002015-03-08T09:34:44+01:00Agnès OroscoLittérature italienneMelandri<p style="text-align: justify;"> Se réconcilier avec la lecture. Moment de joie douce après l’étrangeté d’une sorte de long divorce. Pas un billet sur ce blog depuis des mois, et pourtant il y a bien eu quelques romans pendant tout ce temps, comme, offert par Isabelle, <em>Les Yeux dans les arbres</em>, de Barbara Kingsolver, et <em>L’Usage du monde</em>, de Nicolas Bouvier, et qui sait pourquoi j’avais si longtemps reculé devant cette lecture, alors que ce livre (qui n’est pas un roman) a ébloui quelques nuits d’insomnies. Et encore, prêté par Nathalie, <em>Par-dessus le bord du monde </em>de Tim Winton, en anglais <em>Dirt Music</em> (quelque chose comme la musique de la terre, mais peut-être aussi celle de la crasse ?). Beaux livres, mais comme effacés par une sorte de brouillard d’oubli.</p>
<p style="text-align: justify;"> Et puis hier soir, cadeau de mon fils, j’ai ouvert <em>Plus Haut que la mer</em>, de Francesca Melandri, dont j’avais lu et chroniqué, il y a quasi pile un an, <em><a class="ref-post" href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2014/01/25/Francesca-Melandri-Eva-Dort">Eva Dort</a></em>. Ouvert, et refermé seulement après l’avoir fini, quelques heures plus tard. Un livre beau, mélancolique, tranquille, profond, qui me rend au désir de tenter d’en écrire.</p>
<p style="text-align: justify;">Il y a une Île, avec la majuscule, et l’anonymat, l’incertitude géographique. L’Île avec ses odeurs, ses routes impraticables, les rituels de ses habitants, tous organisés autour des prisons de haute ou moins haute sécurité qu’elle abrite. Une Île-prison, en somme, pourtant ouverte à la splendeur du ciel nocturne, à l’intensité des odeurs aromatiques, aux pulsations versatiles des vents et de la haute mer. Où vont se croiser trois personnages Paolo, Luisa, et Nitti Pierfrancesco. Le père d’un brigadiste, l’épouse d’un droit commun deux fois assassin, un « agent carcéral », ainsi désigné tout au long du roman par son identité administrative.</p> <p style="text-align: justify;">Il n’y a que très peu de voyageurs sur le ferry qui amène ce matin-là sur l’Île les trois protagonistes, et la météo est inquiétante, avec un mistral très violent qui risque de rendre la traversée de retour impraticable. Pas de retard possible, alors, pour le capitaine du ferry qui veut retrouver à temps la terre ferme, c’est-à-dire « en vérité une grande île », pour y accueillir son fils, de retour d’Amérique.</p>
<p style="text-align: justify;">Un imprévu, l’agression commise sur le gardien par le prisonnier qu’il accompagne permet la rencontre des deux, puis des trois protagonistes, que rien n’aurait dû rapprocher. Paolo est un prof de philo tourmenté par le remords et « concentré sur sa propre souffrance », Luisa une paysanne robuste et vaillante, Pierfrancesco un « maton », espèce <em>a priori</em> antipathique à des parents de prisonniers.</p>
<p style="text-align: justify;">Je ne vais pas raconter l’intrigue somme toute assez mince de ce roman, qui « en un jour en un lieu » infléchit sinon le destin des personnages, du moins leur rapport à leur vie, à la vie. Je vais plutôt tenter de dire ce qui, dans ce roman de Francesca Melandri m’a profondément touchée.</p>
<p style="text-align: justify;">Comme déjà dans <em>Eva Dort</em>, les personnages, en eux-mêmes modestes, sont confrontés à un moment très violent et douloureux de l’Histoire : on est en 1979, peu après la découverte du cadavre d’un « homme politique enlevé après le massacre de son escorte ». Aldo Moro, évidemment, jamais nommé lui non plus autrement que par des périphrases équivalentes, et l’Italie est celle des années de plomb, pleine de violence, de meurtres, d’attentats, de policiers assassinés, de désirs de révolution et de soifs de vengeance, vengeance d’Etat comme vengeances individuelles. Or, après une enquête visiblement très minutieuse auprès de toutes les sortes de personnages qui ont vécu cette période, brigadistes, magistrats, parents de victimes et de meurtriers, anciens détenus, gardiens de prison, <em>la </em>Melandri comme on dirait en Italie, a cristallisé dans ses personnages, avec un grand souci de justesse, tous les conflits intérieurs et extérieurs engendrés par la période.</p>
<p style="text-align: justify;">Ainsi de Paolo, qui a enseigné à son fils, dans le respect de la pensée de Kant, l’espoir d’une société plus juste, et qui est littéralement crucifié intérieurement par la conscience de la vanité creuse, de la cruauté satisfaite, de la langue vaine et vide en quoi s’est dévoyé le désir de révolution. Sa femme en est, très vite, morte de douleur. Quant à lui, intègre et lucide jusqu’à l’insupportable, il ne peut ni partager le combat des parents de terroristes pour la dignité bafouée des droits de leurs enfants, ni juger ceux qui au contraire ont voulu s’en détacher, ni oublier la douleur des victimes, ni cesser d’aimer, malgré tout, son fils – lui aussi anonyme, tiens, j’y pense. Sa vie réduite au souvenir des jours heureux de l’enfance, à la complicité sensuelle des vacances suspendues entre ciel et mer, à Framura (Cinque Terre) – au nom ironiquement prophétique, il signifie « entre les murailles » - est vouée toute entière à ses visites qui l’enchaînent et l’accablent, d’où les profonds soupirs que de loin en loin il laisse échapper comme des gémissements inconscients, tentant de souffler hors de lui le poids qui l’écrase.</p>
<p style="text-align: justify;">D’autant plus incongrue est sa rencontre avec Luisa, une paysanne des montagnes, sans malice, ignorante jusqu’à la simplicité de tout ce qui n’est pas son univers, et vouée, entre les visites à son assassin de mari - un type fruste rendu incontrôlablement violent par l’alcool - à la rude et régulière vie de la ferme, et à l’éducation de leurs cinq enfants. Simple, mais directe, mais pleine de bonté, et elle aussi, profondément intègre.</p>
<p style="text-align: justify;">Ce roman est tissé de gestes, d’une présence intense des corps, dans leur relation sensuelle au monde – les embruns, l’air tout parfumé d’arômes, le souffle des vents, la peau de l’autre – comme dans ce qu’ils expriment des émotions, soupirs, silences comme des arêtes dans la gorge, oppression, hurlements, regards, chaleur des mains nouées.</p>
<p style="text-align: justify;">C’est un de ces romans qui tâchent à dire ce qui, de la violence de l’Histoire, empoisonne la vie intime des êtres et la vie politique et sociale d’un pays. Et qui le dit sans manichéisme aucun, certes non. Même le très antipathique directeur de la prison, sur lequel Nitti a rêvé qu’il pissait, se voit crédité d’un bilan somme toute méritoire de son exercice. Un roman qui dit les ambiguïtés, les compromissions, la déshumanisation jusqu’à l’abjection, de soi et des autres, et telle est l’expérience à quoi est confronté Nitti, laquelle creuse entre lui et sa femme – Maria Caterina, l’institutrice qui monte aux arbres – une insidieuse désunion. Ou la bonté paradoxale de ce directeur qui a protégé Nitti en l’assignant à la garde des pédophiles et des violeurs, et s’en explique. Il y a toute une réflexion sur la force des mots, la façon dont une idéologie les enlaidit et les vide de sens, et sur celle des gestes les plus simples. Sur la mémoire aussi, et la façon dont le souvenir surgit au fil de la rêverie ou de la réflexion, d’un geste, un regard, une odeur, une consistance, une saveur, suscitant les flashes-back en incise qui donnent aux personnages leur profondeur. Un roman enfin qui, lucidement, fait confiance aux hommes et à la force de l’amour sous toutes ses formes, pour racheter, au moins individuellement, ce qui peut l’être du désastre. Un roman qui s’affirme, parallèlement à la réflexion historique, comme pensée et action sur le monde d’aujourd’hui.</p>
<p>L’écriture en est belle, simple, pleine d’images évocatrices (peut-être un peu trop, parfois). C’est une écriture à la fois savante et populaire, juste, elle aussi intègre. C’est pour moi un exemple de ce que peut être encore aujourd’hui le roman, classique et inventif, politique au meilleur sens du terme. Aux antipodes de ce que l’on exalte aujourd’hui comme un certain roman français. Un roman qui dans son souci de l’indéfini, de l’effacement<a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2015/03/01/Francesca-Melandri-Plus-haut-que-la-mer#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>, dit l’universel, inscrivant l’homme, entre rire, tragédie et tendresse, au cœur du monde.</p>
<p>Que voilà une reprise prolixe. Arrêtons-nous là.</p>
<p>Une interview de l'autrice <a href="http://www.dailymotion.com/video/x2itay6_francesca-melandri-plus-haut-que-la-mer_news">ici</a></p>
<p> </p>
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<p><a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2015/03/01/Francesca-Melandri-Plus-haut-que-la-mer#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> (parce que j’ai cherché sur la toile, et trouvé que l’Île existait, non loin des côtes sardes, aujourd’hui parc naturel, c’est Asinara, l’île aux ânes albinos).</p>
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</div>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2015/03/01/Francesca-Melandri-Plus-haut-que-la-mer#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/591Pride, without prejudiceurn:md5:cbf15d560800a1fccace0aecd4fec8712014-10-11T16:26:00+02:002014-12-30T13:17:23+01:00Agnès OroscoCinémaComédieWarchus <p><!--[if gte mso 9]><xml>
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</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify">On commence à sourire dès les
premières images, lorsque Mark, saisi d’une brusque inspiration en regardant
les infos, quitte son appart un seau à la main, en quête d’autres seaux – what for ?
– et qu’il rive son clou avec esprit et désinvolture au vieux… compère ? -
quel est le masculin de commère ? - qui, penché à sa fenêtre, s’en prend à
ses mœurs sexuelles. C’est un jour de gay pride, 1984. Et les 20 ans de Joe, le
blondinet bien propre sur lui, qui au sortir du métro se trouve enrôlé sans le
vouloir comme porteur de banderole. Avec lequel le spectateur se trouve, lui
aussi, embarqué dans cette histoire de gays, puisque tel est le terme, décidés
à apporter leur soutien à la grève des mineurs de 84-85, sous le « règne »
de Thatcher.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><img title="Pride.jpg, oct. 2014" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="Pride.jpg" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Pride_m.jpg" height="405" width="279" /></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify">Ce film est d’un entrain
irrésistible. D’une drôlerie profonde, jamais lourde, toujours spirituelle. C’est
une histoire de fraternité humaine sans une ombre de mièvrerie, d’où irradie à
chaque image – belle image, paysages et gens sont filmés avec amour – une joyeuse
énergie. Les femmes y sont merveilleuses, aussi bien Steph la lesbienne à la
crête carotte<span style="mso-spacerun:yes"> </span>(« I am the L in LGSM<a style="mso-footnote-id:ftn1" href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2014/10/11/Pride%2C-without-prejudice#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:12.0pt;font-family:"Garamond","serif";
mso-fareast-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-font-family:"TimesNewRoman\,BoldItalic";
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA">[1]</span></span></span></span></a> »)
que les meneuses du club des mineurs gallois en grève, Siân, Hefina et Gwen. Il
y a dans ce film inspiré par des faits bien réels un tel élan de vie que, toute
réticence remisée, on rit à pleine gorge (on rit « avec », et non pas
contre !), on se laisse parfois submerger par l’émotion, en particulier
dans la scène magnifique – bande-son peut-être un poil tonitruante – où la
communauté des mineurs en grève chante en chœur « Bread and roses ».
La catharsis par le rire joue à plein dans cette comédie au meilleur sens du
terme, qui interroge notre rapport au monde, aux autres, à la politique et à la
morale, à la sexualité évidemment, sans une once de militantisme. Les femmes
galloises ont une telle santé bienveillante, une telle inventivité malicieuse
que c’est sans doute cela le plus étrange du film (le plus<em> queer</em>, puisque le
film a reçu la <em>Queer Palm</em> à Cannes), le meilleur signe, envers et contre tout,
de l’échec de Thatcher, du fait qu’elle n’a – malgré les désastres sociaux qu’elle
a engendrés – pas réussi à réduire, à uniformiser ni à asservir les gens.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify">Pourquoi les Anglais ont-ils un
talent si singulier pour les comédies sociales ? Les acteurs – il y a une
bonne douzaine de rôles principaux, et sans doute n’est-ce pas étranger à l’énergie
communicative du film, cet esprit d’équipe, sans star – sont tous magnifiques. Citons,
parce qu’ils sont tout jeunes, Ben Schnetzer, qui incarne Mark avec une présence
rayonnante, tout comme Faye Marsay incarne Steph. Et puis le timide Joe, que l’aventure
révèle à lui-même. Mais je pourrais aussi bien citer le casting complet, avec ses
stars, Bill Nighy ou Dominic West, sans oublier la bande son, qui donne une terrible
envie de chanter – et de danser.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify">Et les seaux, dites-vous ? Pourquoi
les seaux ? Courez-y, et vous saurez.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">Pride</em> de Matthew Warchus, scénario de Stephen Beresford, musique de
Christopher Nightingale (2014).</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify">Une interview du scénariste et du réalisateur <a hreflang="en" href="http://www.empireonline.com/interviews/interview.asp?IID=1938">ici</a>.</p>
<div style="mso-element:footnote-list"><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div style="mso-element:footnote" id="ftn1">
<p class="MsoFootnoteText"><a style="mso-footnote-id:ftn1" href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2014/10/11/Pride%2C-without-prejudice#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character:
footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:10.0pt;font-family:"Garamond","serif";mso-fareast-font-family:
"Times New Roman";mso-bidi-font-family:"TimesNewRoman\,BoldItalic";mso-ansi-language:
FR;mso-fareast-language:EN-US;mso-bidi-language:AR-SA">[1]</span></span></span></span></a><span style="mso-ansi-language:EN-US"> <span lang="EN-US">Lesbians and Gays Support the
Miners</span></span></p>
</div>
</div>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2014/10/11/Pride%2C-without-prejudice#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/590Au château de Bois-Guilbert, les sculptures de Jean-Marc de Pasurn:md5:010e5a97f5dceed3672de8a8acde084c2014-09-02T22:07:00+02:002015-03-02T00:10:51+01:00Agnès OroscoLieux inspirésde PasJardinsSculpture<p><!--[if gte mso 9]><xml>
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115%"><img alt="A_travers_les_grilles2.jpg" height="314" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.A_travers_les_grilles2_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="A_travers_les_grilles2.jpg, sept. 2014" width="419" /></p>
<p class="MsoNormal" style="text-indent: 35.4pt; line-height: 115%; text-align: justify;"><br />
On l’aborde à travers les grilles, le ‘chevalier inexistant’, hiératique et rouillé sur la grande pelouse qui tient lieu de parvis au château. Déjà, à droite, plus loin, le regard découvre d’autres sculptures, le duo de treillis conversant, nonchalant, dans son hémicycle de buis, l’essor dansant d’un couple – le même ?- arqué vers le ciel. Petit château de briques sans coins de pierres qui, dès les grilles, saisit, fait battre le cœur d’un sentiment, d’emblée, d’harmonie.</p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 115%; text-align: justify;">On franchit les grilles sur le chemin de graviers et l’on salue, de loin, comme si on les reconnaissait, l’arabesque du harpiste comme un <span style="font-family:"French Script MT"">L</span> majuscule griffant le fond des arbres, une jeune femme nue surgissant à l’angle du château, un taureau, un cheval puissants au détour d’une cour voisine… silence peuplé.</p> <p><br />
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<![endif]--><img alt="Chevaux_affrontes.jpg" height="213" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Chevaux_affrontes_m.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Chevaux_affrontes.jpg, sept. 2014" width="150" />Et puis on entre : blancheur, clarté, lumière.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;line-height:115%">Le va-et-vient, l’osmose de la nature et des œuvres, intérieur/extérieur, reflets, éclats, résonances.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;line-height:115%">Visages de bronze, chevaux affrontés, galop des terres cuites…</p>
<p>Un choc. L’immense corne de bois clair qui vous accueille, caryatide campée au sol, effleurant le plafond de sa corne, féminité sinueuse, hanches, fesses, dos, fusion de la matière et de la forme, du végétal et de l’humain, bénitier où repose, terrestre, une sphère de plâtre gercé et poli à la fois. <em>Maternité végétale</em>, géniale géante mue ensemble par sa base drapée, marche dansante, et par le jaillissement inspiré de sa corne.</p>
<p>Intense harmonie de l’élément saisi dans son essence, de la forme révélée par le geste du sculpteur, du polisseur, beauté vrillante qui attache le regard, qui appelle la caresse. Incarnation. Épure.</p>
<p><img alt="La_grande_corne_1.jpg" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.La_grande_corne_1_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="La_grande_corne_1.jpg, sept. 2014" /></p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2014/09/02/Au-ch%C3%A2teau-de-Bois-Guilbert%2C-les-sculptures-de-Jean-Marc-de-Pas#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/589Un haïkuurn:md5:4eba822dabb65880d88a4c64c019f3112014-06-17T05:06:00+02:002014-06-17T05:06:00+02:00Agnès OroscoLittératures française et francophonesPoésie <p><em>Coccinelle trottant</em></p>
<p><em>Sur le doigt tendu</em></p>
<p><em>Vers ton absence</em></p>
<p><em><br /></em></p>
<p>Vincent Delefosse - <em>La Volière vide</em> (ed. Liroli)</p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2014/06/17/Un-ha%C3%AFku#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/588Sept ans aujourd'hui...urn:md5:55c8448584a0267efa07938adb3f9e5c2014-04-27T09:11:00+02:002014-05-16T20:50:26+02:00Agnès OroscoGénéralLiserons <p>et quelques mois de silence, à quoi convient le bref poème que voici...</p>
<blockquote><p><em>Le liseron du soir</em></p>
<p><em>la grâce</em></p>
<p><em>des choses cachées.</em></p>
</blockquote>
<p>C'est un hai-ku de Chiyo-ni, une poétesse du XVIIIe, extrait d'un très joli livre publié chez Moundarren, <em>Bonzesse au jardin nu</em>, qu'Isabel Asúnsolo a apporté l'autre jour dans ma classe. Isabel, croisée hier au détour d'une église, en Grèce, où fleurissent éclatants les liserons...</p>
<p><img title="Labyrinthe_de_liserons.jpg, mai 2014" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="Labyrinthe_de_liserons.jpg" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/Labyrinthe_de_liserons.jpg" /></p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2014/04/27/Sept-ans-aujourd-hui...#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/587Le billet de févrierurn:md5:448bebe46ee721ecb27026ac25eba7de2014-02-28T16:31:00+01:002015-05-26T04:59:11+02:00Agnès OroscoLittératures française et francophonesCendrarsPoésie <blockquote>
<p><em>Cap Frie</em><br />
<br />
<em>J'ai entendu cette nuit une voix d'enfant derrière ma porte<br />
Douce<br />
Modulée<br />
Pure<br />
ça m'a fait du bien<br />
<br />
Coquilles</em></p>
<p><em>les fautes d'orthographe et les coquilles font mon bonheur<br />
Il y a des jours où j'en ferais exprès<br />
C'est tricher<br />
J'aime beaucoup les fautes de prononciation les hésitations de la langue et l'accent de tous les terroirs<br />
<br />
Rire<br />
<br />
Je ris<br />
Je ris<br />
Nous rions<br />
Plus rien ne compte<br />
Sauf ce rire que nous aimons<br />
Il faut savoir être bête et content</em><br />
<br />
Blaise Cendrars - <em>Feuilles de route, </em>III (1927-28)</p>
</blockquote>
<p>Il ne sera pas dit que, bouleversements divers ou pas, et appétit de lecture en berne, le mois de février puisse se passer sans apporter au moins un billet à <em>Convolvulus</em>. Alors ce seront trois de ces brefs poèmes instantanés dont abondent les "carnets de voyage" de Cendrars. Le premier avait été choisi par une de mes élèves pour lecture à voix haute. Il m'avait échappé, il m'a frappée, émue, évoqué Verlaine (<em>Et ô ces voix d'enfants chantant sous la coupole,</em> vers cité quelque part dans <em>The Waste Land,</em> s'il m'en souvient bien). Les deux autres étaient dans les parages du premier, et en tapant le troisième, j'ai tapé "<em>azime</em>", au lieu de "<em>aime</em>"...^^<br />
<br />
Je reviendrai, bientôt, avec des lectures, adieu à Février et que Mars s'ouvre sous le signe de l'espoir.</p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2014/02/28/Le-billet-de-f%C3%A9vrier#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/586Son nom, je me souviens qu'il est doux et sonore...urn:md5:0d87f9cc98a4526fb1dab8ad2238f4a22014-01-29T23:42:00+01:002015-03-02T00:11:59+01:00Agnès OroscoLittératures française et francophonesKlingsorPoésieVerlaine<p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Tristan Klingsor. Quel beau nom, mélancolique, exotique et sonore, rencontré – quand ? - dès l'enfance. Retrouvé au détour d'une conversation amicale, puis d'un recueil, <a href="http://fr.wiktionary.org/wiki/humoresque"><em>Humoresques</em>,</a> feuilleté sur Gallica.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">Léautaud l'a ainsi évoqué, amicalement, dans son <em>Journal</em>, en 46 : « <em>Rencontré Klingsor (que je n'avais pas vu depuis le début de la guerre) au carrefour Buci, à cinq heures, c'est à dire à l'heure des queues devant les étalages des commerçants. Combien de gens aujourd'hui savent le délicieux, charmant, pittoresque poète, qu'est Tristan Klingsor, parfait musicien des mots et des rythmes, plein d'une fantaisie aussi vive et colorée comme une suite de petits ballets, et nullement dénuée d'émotion pour cela, et de plus écrivain probe, sans étalage ni vanité</em>. »<br />
Merci à Laurent, qui est ma source. Que dire de plus ?</p>
<p style="text-align: justify;">Son nom est plein des brumes wagnériennes (Klingsor est le magicien de<em> Parsifal</em>), mais sa poésie est française, délicieusement, délicatement française : légère, chantante, dansante, cocasse, raffinée, populaire, gaillarde, paillarde, mélancolique. J'ai eu la surprise, au fil de ces <em>humoresques</em>, de croiser d'explicites hommages à Verlaine, qu'on en juge :<br />
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em><strong>LES AUDACIEUX</strong><br />
<br />
Froissons les jupes!<br />
<br />
Que le jet d'eau mélancolique jette<br />
Au clair de lune ses volutes<br />
Tant qu'il voudra;<br />
Poussons la fenêtre<br />
Et prenons la belle en nos bras:<br />
C'est l'heure, messieurs,<br />
C'est l'heure ou jamais d'être<br />
Audacieux.<br />
<br />
Plus n'est besoin des cordes aux lucarnes<br />
Ni des airs langoureux de flûtes<br />
Dans la bise des carrefours:<br />
Voleurs d'amour<br />
N'ont point peur du gendarme!<br />
Voici les jolies roses dans le linge blanc;<br />
Il ne faut plus de flûtes,<br />
Ni de guitares, ni d'aveux tremblants,<br />
Car où sont les galants cérémonieux<br />
Que vous fûtes,<br />
Messieurs ?...<br />
<br />
Froissons les jupes !</em><br />
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Où j'entends un double écho. Celui des <em>Ingénus</em>, des <em>Fêtes galantes</em>, et celui d'<em>En bateau</em>, le plus plaisamment libertin, jusque dans sa métrique, des poèmes du recueil. Sans parler du clair de lune et du jet d'eau, <em>sanglot</em>ant<em> d'extase </em>à l'orée du recueil.</p> <p> <em><strong>LES INGÉNUS</strong></em></p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><br />
<em>Les hauts talons luttaient avec les longues jupes,<br />
En sorte que, selon le terrain et le vent,<br />
Parfois luisaient des bas de jambes, trop souvent<br />
Interceptés ! — et nous aimions ce jeu de dupes.<br />
<br />
Parfois aussi le dard d’un insecte jaloux<br />
Inquiétait le col des belles, sous les branches,<br />
Et c’étaient des éclairs soudains de nuques blanches<br />
Et ce régal comblait nos jeunes yeux de fous.<br />
<br />
Le soir tombait, un soir équivoque d’automne :<br />
Les belles, se pendant rêveuses à nos bras,<br />
Dirent alors des mots si spécieux, tout bas,<br />
Que notre âme depuis ce temps tremble et s’étonne. </em></p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Fêtes Galantes,<em> 7 </em><br />
</p>
<p> </p>
<p><em><strong>EN BATEAU</strong></em></p>
<p> </p>
<p><br />
<em>L’étoile du berger tremblote<br />
Dans l’eau plus noire et le pilote<br />
Cherche un briquet dans sa culotte.<br />
<br />
C’est l’instant, Messieurs, ou jamais,<br />
D’être audacieux, et je mets<br />
Mes deux mains partout désormais !<br />
<br />
Le chevalier Atys qui gratte<br />
Sa guitare, à Chloris l’ingrate<br />
Lance une œillade scélérate.<br />
<br />
L’abbé confesse bas Églé,<br />
Et ce vicomte déréglé<br />
Des champs donne à son cœur la clé.<br />
<br />
Cependant la lune se lève<br />
Et l'esquif en sa course brève<br />
File gaîment sur l’eau qui rêve.</em></p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Fêtes Galantes, 13.<br />
.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Je reviendrai à Klingsor, né Léon Leclère à La Chapelle-aux-Pots, pas bien loin d'ici, et qui fut aussi musicien, peintre, critique d'art. La liste de ses œuvres est, telle un inventaire à la Prévert, un poème à elle seule. Et puisque les débuts d'année sont propices aux listes....</p>
<ul>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Filles-Fleurs</em>, Mercure de France, 1895</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Squelettes fleuris</em>, Mercure de France, 1897</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>L’Escarpolette</em>, Mercure de France, 1899</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Le Livre d'Esquisses</em>, Mercure de France, 1902</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Schéhérazade</em>, Mercure de France, 1903</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Le Valet de Cœur</em>, Mercure de France, 1908</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Poèmes de Bohème</em>, Mercure de France, 1913</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Chroniques du Chaperon et de la Braguette</em>, 1913</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Humoresques</em>, 1921</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>L'Escarbille d'or</em>, Chiberre, Paris, 1922</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Poèmes du Brugnon</em>, 1928</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Khalif ou pauvre</em></p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Mesures pour rien</em>, in <em>Poésie 42</em>, Pierre Seghers, 1942</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Cinquante Sonnets du Dormeur éveillé</em>, 1949</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Le Tambour voilé</em>, Mercure de France, 1960</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Florilège poétique</em>, poèmes choisis par Georges Bouquet et Pierre Menanteau, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1955</p>
</li>
<li>
<p><em>Poèmes de la princesse Chou</em>, 1974</p>
</li>
</ul>
<ul>
<li>
<p><em>La Jalousie du Vizir</em>, Mercure de France, 1899</p>
</li>
</ul>
<ul>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Essai sur le chapeau</em>, Les Cahiers de Paris, 1926</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Petits métiers des rues de Paris</em>, prose, 1904</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>La Duègne apprivoisée</em>, comédie, 1907</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Album</em>, 1955</p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Second florilège</em>, Avec portrait et fleurons dessinés par le poète, 1964</p>
</li>
<li>
<p><em>Maisons Aloysius</em>, 1964</p>
</li>
</ul>
<h3>Recueils de mélodies</h3>
<ul>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Chansons de ma Mère l'Oie</em></p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Chansons de bonne humeur</em></p>
</li>
<li>
<p style="margin-bottom: 0cm"><em>Chansons villageoises</em></p>
</li>
<li>
<p><em>Chansons à quatre voix</em></p>
</li>
</ul>
<p> </p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2014/01/29/Son-nom%2C-je-me-souviens-qu-il-est-doux-et-sonore...#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/585Francesca Melandri - Eva Dorturn:md5:ec4f8fcecf6a9cba51588dc0f1cd6ed52014-01-25T09:31:00+01:002015-03-01T11:58:25+01:00Agnès OroscoLittérature italienneMelandri <p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm">Je viens de finir <em>Eva dort,</em> offert à l'impromptu par Carole, rencontrée aux premiers jours de janvier à la librairie. Moi, je lui ai offert <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/03/01/Nikos-Kok%C3%A0ntzis-Gioconda%2C-r%C3%A9cit"><em>Gioconda</em></a>. Je ne sais pas si je trouverai l'énergie ou le désir de chroniquer mes lectures en cette année qui s'ouvre – la liste des romans, des essais lus, et des films regardés, s'allonge, délaissée, effilochée... Mais je suis heureuse de l'ouvrir par ce billet. Quel beau roman ! De ceux qui attestent, s'il en est besoin, de la vitalité du genre, de sa capacité à créer des personnages qui accompagnent encore nos vies et nos pensées – comment a-t-on pu si doctoralement mettre en cause sa légitimité, en ces temps de spéculation débridée du Nouveau Roman, et croire que l'on pouvait cesser de « raconter des histoires » ! Un de ces romans où l'on respire à l'aise, dont la langue paraît familière – et pourtant combien hérissée ici d'interminables vocables tyroliens truffés de consonnes ! - dont les images, les associations d'idées, les personnages semblent nécessaires et justes. Un roman plein de l'histoire de l'Italie, avec une belle traversée en train, depuis le Haut Adige – car c'est cette greffe autrichienne laissée par la guerre de 14-18, et sa douloureuse et violente histoire, qui est le socle du roman – jusqu'à l'extrême sud de la botte, à portée de main de la Sicile. - Il y a bien longtemps que je n'ai pas traversé l'Italie en train, dans un des ces compartiments à trois sièges face à face - on peut les étendre en position de lit. Bonheur des voyages dans les années 70 – 80, rideau tirés, yeux fermés pour éloigner le plus longtemps possible d'éventuels voyageurs intrus, beauté-malgré-tout des paysages dévastés par des constructions anarchiques, étrangeté des perspectives contradictoires entre la mer et les montagnes... Je m'y suis retrouvée.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm">Si Eva traverse l'Italie en train en ce dimanche de Pâques, c'est pour aller, <em>in extremis</em>, à la rencontre de l'homme qui avait donné à son enfance, brièvement, fermement, honorablement, la couleur du bonheur. Son presque père, Vito Anania, un jour perdu, et dont la perte a restauré dans sa vie l'omniprésence absolue, hautaine, tendre pourtant, de sa mère Gerda Huber, ex <em>Matratze</em> devenue cuisinière émérite au Grand Hôtel de Frau Mayer à Merano. Eva a donc grandi à l'ombre de Gerda, et le voyage en train retisse au fil de ses pensées, dans l'alternance un peu systématique des kilomètres franchis et des dates - ce procédé qui, dans nombre de romans ces temps derniers, devient une ponctuation bien trop facile, systématique et somme toute assez peu suggestive de l'intrigue. (C'est le seul reproche que j'adresse à l'autrice, Francesca Melandri, que je n'avais pas encore nommée). Le voyage en train retisse donc au fil de ses pensées l'histoire familiale de ces montagnards humiliés dans leur langue et le tissu le plus intime et social à la fois de leurs vies par le rattachement du Tyrol du sud devenu Haut Adige à l'Italie, avec l'histoire de Gerda, puis d'Eva.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm">J'ai découvert dans <em>Eva Dort</em> un pan de l'histoire italienne dont j'ignorais tout. Au fil de mes lectures nocturnes, la pluie martelant le vélux, j'en ai aimé les personnages, tous, même les plus modestes apparitions, comme celle du sacristain Lukas – ou détesté, mais compris, certains, comme Hermann et Peter, frustes, brutaux, tranchants, le père et le frère d'Eva.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm">Il est temps à présent que je laisse, pour vaquer, pour courir, cette chronique dont j'espère, au seuil de l'année, qu'elle vous donnera le désir de lire <em>Eva Dort, </em><span style="font-style: normal">fluidement traduit par Danièle Valin.</span></p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2014/01/25/Francesca-Melandri-Eva-Dort#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/584Perspective sur 2014urn:md5:dc9c6e39f82f0ffea3212b9a676440df2014-01-16T12:05:00+01:002014-01-19T15:44:05+01:00Agnès OroscoGénéralCicéronda Foppa <p><img title="Walkace_collection_jeune_ciceron_lisant.jpg, janv. 2014" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Walkace_collection_jeune_ciceron_lisant_m.jpg" /></p>
<em>Young
Cicero Reading</em>. - Fresque de Vincenzo
da Foppa (1464) - The Wallace
Collection, Londres<br /><br />
<p style="margin-bottom: 0cm">C'est mon
amie Christine qui m'offre – enfin – l'occasion d'ouvrir sur
<em>Convolvulus</em> cette nouvelle année. Il y a sur cette fresque tout ce
que dont j'avais envie : une fenêtre, perspective ouverte sur des
arbres et sur le ciel, un banc, des niches avec des livres, et cet
enfant installé avec tant d'abandon pour lire, un pied ballant,
l'autre calé sur le banc de pierre, le visage serein, grave,
concentré, le livre incliné cependant selon un angle
inconfortable...un enfant-Cicéron, attendrissant avec son visage
d'ange, bien loin de l'ambitieux et génial orateur, souvent
ronflant, et vaniteux.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Que
l'année qui s'ouvre vous offre, lectrices et lecteurs, des
perspectives ouvertes sur des ciels lumineux, et de pleines récoltes
de lectures plaisantes, nourrissantes, stimulantes, ferventes... J'en ai
quelques-unes derrière moi, dont je ne sais si je pourrai les
chroniquer, mais let's hope so.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Et merci à toi, Christine.</p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2014/01/16/Perspective-sur-2014#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/583Pour clore l'annéeurn:md5:3b7b67fe04de45611169e5ba91bf3ed42013-12-31T15:03:00+01:002014-01-05T08:22:50+01:00Agnès OroscoCinémaOuvrages reconstituants <p><img title="Abondance_provencale_1.jpg, déc. 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Abondance_provencale_1_m.jpg" /></p>
<p>Pour clore cette année si triste, si peu féconde, l'abondance des fruits et des douceurs de l'hiver, convoqués pour les fêtes, où l'on se réchauffe de concert. </p>
<p>Et un conseil : si vous ne l'avez pas encore vu, si vous avez la chance qu'on le projette encore dans vos parages, allez voir<em> The Lunch box</em>. Une histoire de saveurs, justement, à Bombay, nowadays, et un authentique "<em>film épistolaire</em>". Saveurs, couleurs, odeurs, visages, désillusions, désirs, amours et illusions. J'en reparlerai plus longuement, L’ANNÉE PROCHAINE. Mais je veux dire aujourd'hui combien, à tous les sens du terme et le sourire aux lèvres, je m'y suis régalée. </p>
<p><em>A l'an que ven, se siam pas mai que siguem pas mens</em>, du fond du cœur. </p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/12/31/Pour-clore-l-ann%C3%A9e#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/582Washington Irving - La Légende du Cavalier sans têteurn:md5:f0596160a038a090eb793e996585e0e02013-12-22T12:34:00+01:002014-03-10T12:32:09+01:00Agnès OroscoLittératures anglophonesIrving (Washington) <p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">Je
viens de lire, au hasard d'une découverte de table de nuit, la toute
petite nouvelle de Washington Irving qui a inspiré le film de Tim
Burton : <em>La Légende du cavalier sans tête</em>. Pas le genre de
texte vers lequel je serais allée spontanément, étant peu
portée sur les histoires gothiques. Aussi ai-je découvert avec un
plaisir sans mélange l'allègre et malicieux récit dont Ichabod
Crane, anguleux instituteur et maître de chant dans la paisible
communauté hollandaise du Val Dormant (<em>Sleepy Hollow</em>), sur
les bords de l'Hudson, état de New York, est le plaisant héros.
Rien de gothique dans cette histoire, où les croyances aux créatures
maléfiques font partie du tissu même d'une vie au demeurant
rustique et bon enfant : autour de la jolie et coquette Katrina Van
Tassel, riche héritière, se joue la rivalité entre Brom Bones et
Ichabod Crane, dont les noms sont si pittoresquement drôles ! (<em>crane</em>
est <em>la grue</em> en anglais, et Ichabod est une sorte d'échassier
humain, mais c'est aussi, à peu de chose près, <em>le crâne</em>
(<em>cranium</em>). Quant à <em>Bones... </em><span style="font-style: normal">chacun
en comprend le sens). Il y en a pour une demi-heure de lecture, avec
le sourire. <br />Je crois avoir offert à mon neveu, il y a quelque temps,
</span><em>Rip Van Winkle</em><span style="font-style: normal">, du
même, dans la belle édition illustrée par Arthur Rackham. C'est ma
prochaine lecture, dès demain, I hope !</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY"><span style="font-style: normal"><br /></span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY"><span style="font-style: normal"><img title="Ichabod-Crane-fuyant.jpg, déc. 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Ichabod-Crane-fuyant_m.jpg" height="296" width="405" /></span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY"><span style="font-style: normal">Illustration de </span>F.O.C. Darley (1849) pour <em>Le Magasin pittoresque</em> (source Wikipédia)</p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/12/22/Washington-Irving-La-L%C3%A9gende-du-Cavalier-sans-t%C3%AAte#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/581Convolvulus redivivusurn:md5:b4cb4a3747b949d824c9a4a1f84f064f2013-12-17T22:15:00+01:002015-03-02T00:13:02+01:00Agnès OroscoGénéralLiserons<p><img alt="" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.liserons_vivaces_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="liserons_vivaces.jpg, déc. 2013" /></p>
<p style="text-align: justify;">Après quelques jours d'évanouissement complet, d'abolition littérale d'une année entière de chroniques et d'une centaine d'articles, Convolvulus semble être ce soir revenu à la vie.<br />
Du coup, mon billet abasourdi intitulé "Catastrophe", et salué par un message compatissant de Nathalie, a disparu. Accident mineur... Merci à Nathalie, et à celles d'entre vous qui m'ont adressé alors un signe. Et que se perpétue, vivace, mon liseron, bien ensommeillé d'ailleurs en ces temps de moindre lecture.</p> <p>.</p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/12/17/Convolvulus-redivivus#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/580William Wyler - Vacances Romaines (1953)urn:md5:d8a95f3aa6761a601a51a5ae47f892622013-11-30T10:37:00+01:002015-03-02T00:14:20+01:00Agnès OroscoCinémaHepburnOuvrages reconstituantsWyler<p style="text-align: justify;">Dans <em>Vacances Romaines</em>, la princesse Ann rêve de "<em>pajamas</em>", avant de revêtir, quelques heures plus tard, ceux de Gregory Peck. Ça m'a beaucoup surprise, j'avais appris "<em>pyjamas</em>"...</p>
<p><img alt="" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.piazza-di-spagna_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="piazza-di-spagna.jpg, nov. 2013" /></p>
<p style="text-align: justify;"><br />
<br />
Je n'avais pas écrit ici que j'avais regardé <em>Vacances Romaines</em>. <em>Roman Holiday.</em> Deux fois, en anglais. Avec <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/09/21/More-Lubitsch">Audrey Hepburn</a>, irrésistible en jeune princesse d'un pays non répertorié, que sa tournée européenne a conduite à Rome - et au-delà de la contrainte supportable : interminables stations debout sur escarpins, interminables saluts et formules de politesse ressassées, interminables bals protocolaires avec fossiles divers, inlassable surveillance de la Comtesse et du Général, sempiternelle chemise de nuit vieillotte et collet monté, verre de lait et cracker du soir...... la voilà enfuie nuitamment, et retrouvée endormie sur un bord de mur le long du forum - temple de Saturne, temple de Vespasien, arc de Septime Sévère - par un Gregory Peck amusé, ému, irrité, perplexe, et charitablement obligé de l'embarquer en taxi jusqu'à son perchoir, <a href="http://lucamaggio.wordpress.com/2010/10/01/la-via-margutta-di-piero-dorazio/">via Margutta 51</a>, volées d'escaliers, plantes grimpantes le long des rampes. Bougainvillées ? plumbagos ?<br />
<br />
Dans l'appartement, perché sur les toits de Rome, voix pâteuse : "<em>- Is this the elevator ? - It's my room</em>."<br />
<br />
Et un peu plus tard : "<em>- This is very unusual. I have never been alone with a man before, even with my dress on. With my dress off, it's </em>most<em> unusual. </em>(Petit rire)<em>. I don't seem to mind ! Do you ?</em>"<br />
Plus tard encore, cette merveilleuse réplique de la prétendue Anya, toujours cérémonieuse, à Gregory Peck – Joe Bradley la quittant pour aller boire un café, le temps qu'elle revête les fameux "<em>pajamas</em>", geste altier, pirouette chancelante : "<em>You have my permission to withdraw</em>."<br />
Jupe dansante (c'est une jupe "soleil", je pense, un rond parfait), taille de guêpe, cheveux longs sagement tenus par des barrettes mais bientôt ratiboisés (- <em>All Off </em>? demande deux fois le sémillant coiffeur que l'on retrouvera sur un bal flottant au bord du Tibre, - <em>All off</em>, répond la princesse déterminée). La sage écharpe nouée autour du cou bientôt remplacée par un un petit foulard de vichy, voici la princesse lancée dans l'exploration de la vraie vie – une vie rêvée -, en compagnie de Bradley, jambes interminables, sourcil gauche en accent circonflexe, et de son copain Irving, armé de son briquet photographique, car le journaliste a fini par comprendre qui était son invitée nocturne et mitonne son scoop. La cavalcade en Vespa, à travers une Rome de cartes postales allègrement filmée, comme passagère puis comme chauffarde radieuse, en est le pont d'orgue.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm"><img alt="" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Roman_Holiday_Rome_a_Vespa_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="Roman_Holiday_Rome_a_Vespa.jpg, nov. 2013" /></p> <p>C'est le premier grand rôle d'Audrey Hepburn au cinéma ("Introducing Audrey Hepburn", annonce le générique). Elle y est merveilleuse, d'élégance physique, de grâce, d'ingénuité, de drôlerie. Son sourire et son rire sont à fondre. C'est un film délicieux, tout vibrant de joie de vivre et de talent : celui des acteurs, tous (la logeuse furax agonissant en italien la jeune dévergondée qu'elle vient de trouver dans la salle de bain de son locataire, et la menaçant des gifles que sa mère ne lui a pas données !), celui du réalisateur, celui des scénaristes, John Dighton et Dalton Trumbo, lequel, inscrit sur la liste noire d'Hollywood, y fut longtemps présent sous la seule forme, clandestine, d'un poème non-crédité : "<em>If I were dead and buried and I heard your voice /Beneath the sod, my heart of dust would still rejoice</em>", déclamé à l'orée de sa rencontre avec Bradley par la princesse ("<em>Si j'étais morte et enterrée, d'entendre ta voix, / mon coeur de poussière sous le gazon se réjouirait encore</em>".) Poème qui anticipe un flageolant débat, un peu plus tard, sur la paternité de trois vers assez chichiteux et tout cliquetants d'allitérations : "<em>Arethusa arose / from her couch of snows / In the Acroceraunian mountains</em>" Shelley, finalement, comme l'affirmait Bradley, et non Keats, selon la princesse...<br />
<em>"– You just keep your mind off the poetry, and </em>on<em> the pajamas. Everything will be all right.<br />
– Keats.<br />
– Shelley. I'll be back in ten minutes</em>."<br />
<br />
Où l'on voit que les dialogues, aussi, sont particulièrement divertissants. Film à ranger, d'urgence, dans la catégorie des ouvrages reconstituants, de ceux qui, l'espace d'un instant, vous rendent le sens de la beauté, et de la grâce.</p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/11/30/William-Wyler-Vacances-Romaines-%281953%29#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/579Magie d'Apollinaire - Signeurn:md5:5a1951666b833f61ec4435356333c0a12013-11-20T17:11:00+01:002013-12-17T20:38:35+01:00Agnès OroscoLittératures française et francophonesApollinairePoésie <p><img title="Les_Fruits.JPG, nov. 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Les_Fruits_m.jpg" /></p>
<p>Signe</p>
<p>Je suis soumis au Chef du Signe de l’Automne<br />
Partant j’aime les fruits je déteste les fleurs<br />
Je regrette chacun des baisers que je donne<br />
Tel un noyer gaulé dit au vent ses douleurs</p>
<p>Mon Automne éternelle ô ma saison mentale<br />
Les mains des amantes d’antan jonchent ton sol<br />
Une épouse me suit c’est mon ombre fatale<br />
Les colombes ce soir prennent leur dernier vol</p>
<p><em>Alcools</em></p>
<p><em><img title="les_mains_des_amantes_d_antan.JPG, nov. 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.les_mains_des_amantes_d_antan_m.jpg" width="204" height="272" /><br /></em></p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/11/20/Magie-d-Apollinaire-Signe#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/578Où il se confirme que je n'ai pas l'étoffe d'une jurée Goncourt...urn:md5:48373b2f71373e8481d3216fb7000f1d2013-10-29T21:26:00+01:002013-12-17T20:38:35+01:00Agnès OroscoGénéralGoncourt <p>Plus que quatre titres sur la liste ultime, parmi lesquels, <em><a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/10/20/Jean-Philippe-Toussaint-Nue">Nue</a></em> ET <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/10/29/Fr%C3%A9d%C3%A9ric-Verger-Arden"><em>Arden</em></a>... Ma foi, il y a bien eu déjà <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2011/02/19/Houellebest%2C-Houelleberk....">Houellebecq</a> ou <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2007/10/04Consid%C3%A9rations-automnales-61"><em>Les Bienveillantes</em></a>, sans parler du S<em>ermon sur la chute de Rome</em> qui m'est tombé des mains. Il doit y avoir un critère "boursouflure", ou "ennui". Heureusement, restent Karine Thuil, que je n'ai pas lue, mais qui était charmante et très captivante à écouter, et <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/10/17/Pierre-Lema%C3%AEtre-%E2%80%93-Au-Revoir-l%C3%A0-haut">Lemaître</a>, auteur d'un très authentique roman <em>populaire</em>.</p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/10/29/O%C3%B9-il-se-confirme-que-je-n-ai-pas-l-%C3%A9toffe-d-une-jur%C3%A9e-Goncourt...#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/577Frédéric Verger - Ardenurn:md5:a6038ebeb1103e259bbe13b710c308672013-10-29T13:22:00+01:002013-12-17T20:38:35+01:00Agnès OroscoPavésGoncourtVerger Bon,
j'arrête avec la sélection du Goncourt. Je cale après plus de 100
pages <span style="font-style: normal">d'</span><em>Arden</em>,
de Frédéric Verger, et après avoir grappillé dans les 400 suivantes,
sans véritablement tomber sur le « début » de l'action.
<em>Arden</em>, la « révélation » de la rentrée
littéraire, dont l'auteur était lui aussi présent à <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/10/12/Chantal-Thomas-L-%C3%89change-des-Princesses">la rencontre de Lille</a>. Un type peu disert, peu soucieux de répondre aux rares
questions qui lui étaient posées, comme s'il ne s'adressait pas à
son public. Que dire de son roman, pour le peu que j'en aie lu, et
que j'en lirai, car pourquoi continuer à m'ennuyer ?
<br />Encore
un livre très écrit, très imprégné de Proust, et de Nabokov,
qu'évoque d'emblée le titre <em>Arden</em>, pour les lecteurs d'<em><a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2008/04/30Il-y-a-un-plaisir-tout-particulier-%C3%A0-lire-des-pav%C3%A9s.-94">Ada
ou l'ardeur</a></em>, avec son domaine d'Ardis, coupé du monde par une
forêt aux airs de conte. Une forêt d'Ardennes (l' « Arden »
d'<em>As You Like It</em><span style="font-style: normal">) </span>mâtinée d'Ardis. Si l'on fait lisière de cette propension
récente au pastiche tous azimuts dans une certaine littérature
française – il y a ça aussi dans <em>Il Faut beaucoup aimer les
hommes</em> de Darrieussecq, dès le titre, et ça continue comme du
Duras, phrases et situations, mais j'ai très vite laissé tomber, à
quoi bon, parce qu'alors question niaiserie prétentieuse, ce
roman-là mérite le pompon ! -, c'est plein de bonnes idées, <em>Arden</em>,
de personnages savoureux et excentriques au premier rang desquels
« mon oncle », « Alexandre de Rocoule, rêveur,
valseur et fornicateur », Irena son épouse fantomatique et
neurasthénique, les maîtres du Grand Hôtel d'Arden. Et puis
Salomon Lengyel, acolyte d'Alexandre en composition forcenée
d'opérettes (52) toujours inachevées faute de pouvoir s'accorder
sur une fin satisfaisante, sa fille la brune et fascinante Esther, et
la farandole d'employés de l'hôtel aux airs de personnages
d'opérette à moins que ce ne soit le contraire. Arden, forêt du
territoire de Marsovie emprunté à <em>La Veuve Joyeuse</em> de <a href="http://www.youtube.com/watch?v=v6MmkTvEqf4">Franz
Lehár</a>, dont les librettistes étaient juifs et qui essaya, en vain,
de mettre à leur service sa popularité auprès du régime nazi.
C'est à peu près ce qui se passe dans la seconde partie du roman –
où commence-t-elle ? dans le bloc compact que constituent les 460
pages qui suivent le prologue « autobiographique » du
narrateur, 460 pages sans pauses, sans sections, sans même de blancs
typographiques, seulement ponctuées çà et là d'insertions telles
que récit romancé traduit du yiddish de l'idylle d'Alexandre et
d'Irena, ou arguments de nombre d'opérettes : <em>Loth s'amuse, Harry
& Cie, Chevalier Fantôme...</em><br /><span style="font-style: normal">Bref,
on l'aura compris, </span><em>Arden </em><span style="font-style: normal">est
un roman très érudit, bourré de références et de clins d'œil à
tous les étages. Une histoire placée sous le signe de la légèreté
comme mode de résistance à la plus lourde des oppressions, et un
hymne à un art désormais presque oublié alors qu'il était, dans
ma jeunesse, si présent sur France Musique, avec par exemple les
Concerts-Promenades d'Adolphe Sibert, et qu'il fut si représentatif
d'une certaine gaité française, et peut-être même européenne.
Pourquoi alors abandonner la lecture d'un ouvrage si allègre dans
son propos, son regard sur le monde, sur l'histoire, les livres, la
musique ? Eh bien, parce que c'est trop long. Parce qu'il y a trop
d'allusions, trop de clins d'œil, trop d'effets et de virtuosité
stylistique, architecturale, narrative. Et que le résultat en est,
paradoxalement, pénible. Faute, me semble-t-il d'un éditeur
exigeant, qui ait su obtenir de son auteur des coupes, que diable !,
pour éviter au festin de se transformer en grande bouffe et au feu
d'artifice de tourner à l'incendie. Tel qu'il est offert, infligé
plutôt, à ses lecteurs, et c'est dommage, </span><em>Arden </em><span style="font-style: normal">est
un <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2008/04/30Il-y-a-un-plaisir-tout-particulier-%C3%A0-lire-des-pav%C3%A9s.-94">pavé</a> compact, une bavarde et interminable fantaisie. </span>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/10/29/Fr%C3%A9d%C3%A9ric-Verger-Arden#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/576Boris Razon - Palladiumurn:md5:ecde41aa84ee17407d522633eec1b0ab2013-10-26T22:24:00+02:002013-12-17T20:38:35+01:00Agnès OroscoLittératures française et francophonesAutobioGoncourtRazon <p style="margin-bottom: 0cm" align="JUSTIFY">J'ai
rendu tout de suite après lecture <em>Palladium</em>
de Boris Razon, extrêmement prisé par les élèves. Les vacances
approchant, il fallait que « ça tourne ». Ma lecture
date donc déjà d'une bonne quinzaine de jours, et j'ai beaucoup lu
depuis. Que l'auteur et mes lecteurs veuillent bien me pardonner mes
approximations.</p>
Après
lecture, il y a bien des questions que je regrette de ne pas avoir
posées à Boris Razon, parce que je n'avais pas lu son roman, ce
jeudi-là à Lille, lorsque je l'ai écouté s'entretenir avec les
lycéens. Avec Karine Thuil et Thomas Reverdy, et avant la survenue
tardive, intempestive et superlativement cavalière de Yann Moix, ils
ont beaucoup parlé cuisine littéraire, c'était chaleureux (les
trois auteurs s'étaient réciproquement lus) et intéressant. Ainsi
Boris Razon a-t-il expliqué qu'il avait, au cours de la longue
rédaction de son roman/récit, renoncé à l'usage du présent, pour
permettre au lecteur, ce lecteur ami qu'il apostrophe, de rester à
distance, pour lui éviter à la fois la posture du voyeur et d'être
happé par la terrifiante traversée des apparences qui y est contée.
S'y ajoutent le recours, par moments, à l'humour. Et la
substitution, dans la version finale du texte, d'un imparfait un
peu bancal à un présent trop dévorant. Pourquoi justement cet
étrange imparfait ? Parce qu'imparfait? Elle était inconfortable,
par instants, à la lecture, cette discordance des temps.... Les
phrases sont assez sèches, par sections brèves, le plus souvent
entre plus ou moins huit et quatorze syllabes.
<br /><img title="Palladium_-_Razon.jpg, oct. 2013" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Palladium_-_Razon_m.jpg" height="328" width="208" />Et
puis il y a, à la toute fin du texte, la mention de ce roman
autrefois entrepris et abandonné, <em>Le Cas Z.</em>, qui aurait conté
une histoire analogue, bien avant l'accident. Ça m'a terriblement
intriguée, et j'ai regretté que des fragments de ce texte n'aient
pas contribué, pour rompre l'alternance trop systématique des
récits hallucinatoires et des comptes-rendus médicaux, à la
construction du roman actuel. Pourquoi aussi, simplement, le choix de
ce mot de « Palladium »,
au sens, comment dire ? de stèle ou de mémorial-témoin de son
aventure, à quoi ressemble, d'ailleurs, dans sa sobriété, le livre
lui-même, bloc bleu-sombre, illuminé d'irrisations lyriques au
centre desquelles nous fixe une prunelle. Pourquoi ce mot de «
Palladium » qui s'est comme imposé alors même que Razon, d'origine
juive et turque sans s'en être semble-t-il soucié outre mesure,
avait imaginé par le passé un « Turquish
Palladium », titre de roman dont il ignorait jusqu'au sens ? Comme
si, sous ce récit romanesque d'un voyage hallucinatoire vécu comme
réel par l'auteur persistait un étrange substrat inconscient et
comme prémonitoire. Prescience, ou présence au coeur du corps et de
la psyché étroitement liés de l'auteur, d'un mal mis en mots et en
corps à la fois ? La question de ce que signifie, entre intime et
universel, le mot « roman » se pose
ici de façon à la fois troublante et saisissante.http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/10/26/Boris-Razon-Palladium#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/575