Milena Agus, Mal de pierres, chez Liana Levi.
Par Agnès Orosco le jeudi, mai 3 2007, 17:30 - Littérature italienne - Lien permanent

Naît alors un étrange couple au village puis à Cagliari, l'homme communiste et athée, attentif et indifférent à sa femme, elle qui découvre la splendeur de la lumière sur le paysage de ville et de mer, la fraternité avec les voisins pauvres et chaleureux, une sexualité pour le moins excentrique… et qui perd tous ses bébés à cause du mal des pierres. Jusqu'à son départ sur le continent pour aller faire une cure, dans un endroit si dépourvu de charme et de soleil "qu'elle pense être arrivée dans l'au-delà", avant de croiser, le soir-même, le Rescapé avec sa jambe de bois.
Mêlant alors les fils de son histoire propre avec celle de la grand-mère, et la langue sarde (restituée telle que, dans son étrangeté radicale à qui connaît un peu d'italien - j'ai vu passer un verbe grec Macca esti , elle est folle -) avec la langue italienne, la narratrice, seule à entretenir avec sa grand-mère une relation d'harmonie et d'amour sans arrière-pensées, fait ressurgir autour d'elle son fils miraculeusement né et musicien, l'épouse d'icelui, l'autre grand-mère, Lia, murée dans son silence, son âpreté, son sens du devoir. Jusqu'à renouer et retisser tous les fils de sa généalogie et de sa géographie. C'est sobre, fantasque et drôle parfois, très "vocal" et intense. C'est beau. Lisez-le.
Commentaires
Nous n'avons pas encore trouvé quelqu'un qui n'aime pas ce livre (professeurs de Français, documentalistes, lycéennes...) LHM Saint-Quentin.
Pour qui aime la Méditerranée – ah, ce mistral, la mer et les paysages qui rythment les pages – ce livre sera aussi doux à humer que la fleur d'oranger des navettes provençales.
NB : L'article a disparu.Pour qui aime la musique italienne, cette langue - ah, les citations en sarde – sera une chanson douce presqu'une berceuse (bravo à la traduction).
Pour qui aime l'excentricité - ah, ces personnages à l’étrangeté et à la densité si prégnantes – ce roman en troublera plus d'un(e).
Pour qui aime la littérature qui vous prend et ne vous lâche plus.
C'est effectivement un livre très beau, un livre cadeau. On attend avec impatience ses petits frères...
Pour en savoir plus sur Milena Agus, lire l'attachant portrait paru dans Télérama et accessible en ligne à cette adresse : www.telerama.fr/livres/M0...
Merci pour ce lien et ce portrait !
Je vais mettre en ligne un commentaire de Francesco Masala, tiens, du coup !
Bonjour Agnès. Nous nous sommes croisées en d'autres temps, en d'autres lieux (le musée d'Amiens... le marathon Victor Hugo... Marianne...). J'ai appris l'existence de ton site grâce à Eva Almassy, rencontrée à Paris la semaine dernière.
[http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2007/03/milena_agusmal_.html]Depuis mon moulin du Cap Corse (où je vis maintenant à l'année), je te retrouve autour de Milena et du commissaire Montalbano dont j'ai presque tous les livres... Mais ce n'est pas moi qui te les ai chipés. Juré !!!