Farfouillant dans mon rayon Queneau, d’ailleurs scandaleusement dégarni, j’ai retrouvé dans le numéro 150-11 de la revue Temps Mêlés, février 1981, cet hommage de François Caradec à Queneau :
Hommage à Raymond Queneau
Si j’ouvre ma fenêtre et monte à mon balcon
je vois passer les cons
c’est aujourd’hui dimanche et c’est le jour pour qu’on
ne rencontre que cons
qui toute la semaine ont tissé leur cocon
tel est le lot des cons
c’est le péché d’Adam qui les rend si féconds
travailleurs pauvres cons
dominicalement ils sortent rubiconds
de leurs tablées de cons
la parole facile et leur esprit facond
ils prennent un air con
pour parler de l’hiver si fertile en flocons
qui neigent sur les cons
évoquant la biture où vidant les flacons
une bande de cons
ricanait en citant les poètes abscons
ce sont bien les plus cons
dont les muses jamais n’ont connu l’Hélicon
mais ont un si beau cul.
En distiques que nous hésiterons, malgré Ovide, à qualifier d’élégiaques. « Sarcastiques » serait sans aucun doute plus... congru.
Occasion, pour moi, de rendre hommage à Caradec, amateur sourcilleux de contrepets réguliers, comme à Queneau.
J’y ajoute, issus du même numéro, un souvenir, du même
Caradec, autour de « R.Q. »,
et une hypothèse « anthroponymique »
qui, je l’espère, ne manquera pas de réjouir les lecteurs des aventures de Sally Mara, grande sœur, passablement extravagante, de Zazie.