dimanche, juin 9 2013

Deon Meyer - 13 heures

Voilà ce qui arrive quand on met le nez dans un roman de Deon Meyer, et qu’on veut le terminer pour ne pas avoir à y revenir le lendemain. Le roman qui précède celui qu’on a lu avant, bref, 13 heures,  qui précède Sept Jours, que je viens de chroniquer. Eh bien, 13 heures, c’est absolument palpitant. Il faut dire que Deon Meyer est particulièrement doué pour les histoires d’affût, de chasse, de traque, avec pour proies des êtres humains. Cette fois, c’est une jeune Américaine éperdue mais lucide et pleine de vitalité qui fuit, méthodiquement, pendant des heures et des heures, autour du Cap, puis dans les faubourgs de la ville, traquée par de jeunes tueurs déterminés, un flic, un type armé de jumelles… elle s’appelle Rachel Anderson et son amie Erin Russell a été égorgée pendant la nuit. Et puis il y a l’autre meurtre, celui d’Adam Barnard, le mari d’Alexa alias Xandra, que j’avais rencontrée dans Sept Jours. Mais Benny Griessel, lui, l’a rencontrée dans ce roman-ci. Comme les deux filles sont étrangères, tous les flics du Cap sont sur l’affaire, Benny en tête.
Je n’en dirai pas plus, parce qu’il est vraiment très tard – ou très tôt. Mais pour qui a des envies de polar, celui-ci est particulièrement recommandable. Il me reste un mystère, cependant. Deon Meyer - c’est écrit dans la petite bio en exergue du roman - est un écrivain de langue afrikaans. Et le roman est traduit de l’anglais. Ça doit se faire sur place en Afrique du Sud, avec l’aval de l’auteur, le passage à une langue plus internationale, avant la diffusion. C’est bizarre, mais sans doute plus pratique. Quant au « lendemain », las, c’est aujourd’hui même, et il est grand temps que je dorme, si je veux être un peu efficace, tout à l’heure…

N.B. : "Treize heures", c'est la durée de la quête et des enquêtes : la quête de la jeune fille disparue, les enquêtes sur les deux meurtres, où l'on rencontre Mbali (et où on la comprend mieux qu'en débarquant direct dans Sept Jours), plus quelques autres flics "récurrents", sans parler des soucis personnels, familiaux et sentimentaux de Benny, et en outre quelques précisions sur l'accent afrikaans et son chuintement caractéristique.

vendredi, juin 7 2013

Deon Meyer - Sept Jours

Il y a des moments où l’on éprouve le désir de plonger sans réserve dans un bon thriller, histoire de s’abstraire absolument de toutes les pressions qui s’accumulent. Et où il est bien difficile de passer jour après jour devant le dernier pavé de Deon Meyer, Sept jours, abandonné sur la table du salon. Il suffit alors d’un soir où l’on rentre un peu plus épuisée que d’habitude – oh cette classe de 1ère L où il est si difficile de susciter des échos ! -, d’un peu de soleil vespéral au dehors, du confort du canapé rouge et du vieux châle bariolé, et l’on cède. Enfin « on » - je. Bilan, une soirée en Afrique du Sud, et l’abolition du monde extérieur, jusqu’à l’endormissement final, après dévoration expresse des derniers chapitres pour arriver enfin à la solution de l’intrigue… tellement expresse que le réveil s’est fait sous forme de point d’interrogation : voyons, comment se relie, déjà, l’arrestation du sniper avec la découverte de l’assassin ?

Où l’on comprendra que Sept jours est un très efficace polar, même si j’ai retrouvé le sentiment, ici évoqué à propos du Pic du Diable, que le dénouement (le fameux lien) est un peu forcé, ou expédié. Quoi qu’il en soit, on y retrouve aussi, comme enquêteur principal, Benny Griessel, l’inspecteur alcoolique en cours de rédemption, parvenu au début du roman à 227 jours de sevrage total. Il a aussi été promu à la DPCI (Direction des enquêtes criminelles prioritaires), dont les membres sont appelés les Hawks (les faucons). J’ai eu un peu de mal, d’ailleurs, avec les sigles et autres acrostiches, car il y a aussi les CATS, le SAPS, et que sais-je encore…. De même du coup qu’il est difficile de se repérer dans la multitude des personnages d’officiers de tel ou tel service, mais on s’y fait. Je suppose enfin que les choses eussent été pour moi plus claires si j’avais lu Treize Heures, le roman précédent, où Benny a rencontré la femme dont il est amoureux, la chanteuse Alexa, alias Xandra Barnard.

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dimanche, avril 18 2010

Déon Meyer - Lemmer l'invisible,

très mauvais titre (pour traduire un mot africaans « Onsigbaar »), qui ne me donnait aucune envie de le lire, d'autant moins que j’avais décidé que j’en avais assez de l’atmosphère entre enfer et apocalypse qui règne dans les thrillers. Et puis je me suis laissée prendre : parce que mon fils est fan, parce que Déon Meyer connaît son métier, et que c’est fichtrement bien construit, bien écrit, avec juste ce qu’il faut d’exotisme pour que le lecteur (la lectrice) à la vie paisible, confortablement installé(e) sur son canapé ou dans son siège de TGV (privilège rare par les temps qui courent) ait l’impression de pénétrer quelques-uns des arcanes de la vie de garde du corps, dans le monde ultra-dangereux sur le plan politique comme naturel de l’Afrique du Sud.
Bref Martin Fitzroy Lemmer est donc garde du corps, sans arme, parce qu’il est en liberté conditionnelle après quatre ans de prison.

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lundi, décembre 29 2008

Deon Meyer : Le Pic du Diable

C’est la suite d’un long « road-thriller », lu il y a quelques années :  L'Âme du chasseur (titre original Proteus). Lecture qui m’oblige pour la circonstance à créer une rubrique Noirs et Thrillers, ce que j’eusse dû faire il y a bien longtemps, quand jusqu’à présent je me suis bornée au classement par langues et/ ou pays. Mais je me vois mal créer une rubrique « Littérature en langue afrikaans », qui risque de rester quelque peu vacante. D’autant plus qu’il semblerait à regarder les choses d’un peu près, que les romans de Deon Meyer, écrits en afrikaans, soit traduits de l’anglais ? Ce qui va m’obliger aussi à quelque réorganisation de mon classement, tous les Mankell, Indridasson et autres Connelly entrant naturellement dans cette rubrique. Éternel problème – si familier aux papouphiles amateurs de listes – du classement des bibliothèques.
Le Pic du Diable donc. Où l’on retrouve Thobela Mpayipheli, le géant Xhosa, ex-espion qui, dans l’Afrique du Sud d’après l’apartheid, avait tenté dans une course haletante et poussiéreuse à moto sur les routes du pays, de concilier son désir de retour à une vie paisible et familiale, entre sa compagne Miriam et le fils de celle-ci Pakamile, avec la résurgence de son passé et les soubresauts politiques de la nouvelle Afrique du Sud. Plus qu’un souvenir précis de l’intrigue, j’en ai conservé des réminiscences de paysages, de personnages efficacement croqués, le kaléidoscope d’une société multiple, fragmentée, porteuse de destruction et d’avenir à la fois, le sentiment intense qui unit Thobela au garçon de Miriam, paternité et filiation choisies sur lesquelles repose l’intensité dramatique d’un roman très brillamment construit sur un rythme haletant et sans temps morts. Le site de Déon Meyer en fournit des images ici.

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