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dimanche, novembre 8 2009

Gwenaëlle Aubry - Personne

Tombeau-abécédaire pour un père en éclats
Un dossier de deux-cents pages intitulé Le mouton noir mélancolique, « à romancer », tel est le legs paternel dont Gwenaëlle Aubry a tiré cet abécédaire en manière de tombeau. Vingt-six entrées, d’Antonin Artaud à Zélig, en passant par Bond (James Bond), Gisant, Obscur, Pirate ou SDF, pour tenter de saisir et d’honorer les facettes équivoques et l’inquiétante incertitude d’un père passionnément aimé et aimant, mais vacillant depuis toujours aux marges du déclassement, de la folie et de la mort.

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samedi, août 8 2009

Fottorino - L'Homme qui m'aimait tout bas

Encore un ouvrage ouvertement autobiographique, même s’il s’agit d’une sorte de chant funèbre. J’avais entendu Éric Fottorino évoquer avec une émotion retenue (sur France Culture ? un jour où une brève frange de cette radio livrée désormais au bavardage idéologique le plus bourdonnant devait être écoutable ?) le livre qu’il avait consacré à son père, celui qui un jour de sa dixième année lui avait offert le radieux privilège de l’appeler « papa ». J’ai trouvé le bouquin à l’excellente librairie Deloche à Montauban.

Quête pudique, angoissée et émue d’une figure essentielle, la colonne vertébrale de sa vie d’enfant et d’homme fait, récemment suicidé. C’est un beau texte, retenu, fragmentaire, un hommage nourri d’éclats de tendresse partagée. La figure de Michel Fottorino, masseur kinésithérapeute, né à Sfax, est en outre toute vibrante de ce qui en France passe pour un exotisme inquiétant, et rayonne dans ce livre d’une joie de vivre, d’une générosité et d’une attention à autrui dont le fils élu a retenu et su rendre toute la noblesse modeste. Livre de deuil, qui accomplit par les mots écrits à ce père disparu en silence – mais non sans avoir adressé un adieu à ceux qui lui étaient chers – l’itinéraire d’un garçon que l’amour, l’attention et le respect qui lui furent un jour accordés sans restriction ont construit comme homme et écrivain. Mots de deuil et d’amour d’une histoire singulière qui atteint à l’universel.

mardi, juillet 21 2009

Gérard Garouste, Judith Perrignon - L'Intranquille

Gérard Garouste est un peintre français né en 1946. Je connais de lui, outre quelques tableaux, ses illustrations pour un Don Quichotte édité chez Diane de Sellier. Illustrations vivement colorées, habitées de personnages dont le mouvement tourmenté m’évoque irrésistiblement Les Cyprès de Van Gogh. Personnages envahissants, bancals, environnés de signes, à la fois séduisants et « intranquilles ». Je me permets l’usage de ce néologisme inspiré de Pessoa parce que tel est le titre de l’ouvrage autobiographique, dédié à sa femme, que Gérard Garouste vient de publier avec Judith Perrignon chez L’Iconoclaste. Sous-titre : Autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou, chacun des trois termes mûrement pesé : c’est d’avoir été « le fils d’un salopard‘un petit salopard’ a-t-il dit à ses fils – qui (l)’aimait », un « père … marchand de meubles qui récupéra les biens des juifs déportés », violent, hâbleur et obsédé de réussite sociale – mais attentif à lui – qui a conduit Gérard Garouste à la peinture d’abord, puis au délire et, à de fréquentes reprises, à l’hôpital psychiatrique.

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