Fottorino - L'Homme qui m'aimait tout bas

Encore un ouvrage ouvertement autobiographique, même s’il s’agit d’une sorte de chant funèbre. J’avais entendu Éric Fottorino évoquer avec une émotion retenue (sur France Culture ? un jour où une brève frange de cette radio livrée désormais au bavardage idéologique le plus bourdonnant devait être écoutable ?) le livre qu’il avait consacré à son père, celui qui un jour de sa dixième année lui avait offert le radieux privilège de l’appeler « papa ». J’ai trouvé le bouquin à l’excellente librairie Deloche à Montauban.

Quête pudique, angoissée et émue d’une figure essentielle, la colonne vertébrale de sa vie d’enfant et d’homme fait, récemment suicidé. C’est un beau texte, retenu, fragmentaire, un hommage nourri d’éclats de tendresse partagée. La figure de Michel Fottorino, masseur kinésithérapeute, né à Sfax, est en outre toute vibrante de ce qui en France passe pour un exotisme inquiétant, et rayonne dans ce livre d’une joie de vivre, d’une générosité et d’une attention à autrui dont le fils élu a retenu et su rendre toute la noblesse modeste. Livre de deuil, qui accomplit par les mots écrits à ce père disparu en silence – mais non sans avoir adressé un adieu à ceux qui lui étaient chers – l’itinéraire d’un garçon que l’amour, l’attention et le respect qui lui furent un jour accordés sans restriction ont construit comme homme et écrivain. Mots de deuil et d’amour d’une histoire singulière qui atteint à l’universel.

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