Voix de l'été

Une belle émission de l’été, sur France Inter, les samedis et dimanches de 14 à 15heures : Tout Compte fait, produite et animée par Paula Jacques, qui est elle-même écrivain. Aussi les questions sont-elles perspicaces et sensibles, l’écoute attentive, et l’émission, un vrai bonheur. J’y ai entendu, quasi par inadvertance, Rezvani, dont le verbe emporte, René de Obaldia, à la fantaisie malicieuse et grave, et hier, Marie (Raphaëlle) Billetdoux, dont je ne connaissais que les titres de quelques-uns de ses livres (Prends Garde à la douceur des choses, parce que c’est un vers si beau de Paul-Jean Toulet) et rien de l’œuvre – encore de l’autobio, pour la dernière -.
J’ai évité Onfray, parce que non, vraiment, mais je vois dans les archives qu’il y a eu, entre autres, Mona Ozouf ou Patrick Chamoiseau… Annie Ernaux, aussi, que je suis sûre de ne pas écouter. L’émission a pour objet de dresser « des portraits grandeur nature d’écrivains, de philosophes, d’ethnologues et autres aventuriers de la pensée et de la créativité. », et l’on remarque à quel point, en ce qui concerne les écrivains, ceux de la francophonie y sont nombreux, dont Paula Jacques, née au Caire est elle-même issue.

En Arles

Dans Arle, où sont les Aliscans,

Quand l’ombre est rouge, sous les roses,

            Et clair le temps,

 

Prends garde à la douceur des choses.

Lorsque tu sens battre sans cause

            Ton cœur trop lourd ;

 

Et que se taisent les colombes :

Parle tout bas, si c’est d’amour,

            Au bord des tombes.

Paul-Jean Toulet – Contrerimes, romances sans musique
(avant 1920)

 

Commentaires

1. Le vendredi, octobre 12 2012, 18:22 par Sophie

Bonjour Agnès,
Permettez moi de me présenter:
Je suis une amie de Guillaume et Sandrine (Thibierge), de la même génération (j'ai étudié avec Sandrine), et je vous lis régulièrement. Sandrine m'a donné le lien à votre blog il y a environ deux ans. J'aime lire vos critiques, je suis impressionée par votre capacité à partager vos opinions et surtout par la diversité de vos lectures. Je viens juste de lire ce "post" intitulé "Voix de l'été" dans lequel vous faites allusion à Annie Ernaux. Il se trouve que je suis en train de lire "les années" d'Annie Ernaux que l'on m'a offert récemment, donc tout à fait par hasrad, premier livre de Ernaux pour moi, je ne la connaissais que de nom. Je me demande pourquoi vous avez dit "êtes sûre "de ne pas l'écouter" à la radio. Quel est le problème ?
Merci de votre réponse.
Cordialement,
Sophie Renault

2. Le samedi, octobre 13 2012, 00:26 par Agnès

Bonsoir Sophie,

bienvenue à vous parmi les liserons, et merci de votre message.

Annie Ernaux, c'est une allergie, absolue, ancienne, irrémédiable. Je déteste la façon qu'elle a, au fil de ses œuvres, de mettre en scène sa conscience malheureuse de traîtresse à sa classe sociale d'origine, de "rentabiliser" année après année ses plaies familiales, je déteste son égocentrisme et sa complaisance déguisée, et par dessus tout, sa voix de petite fille. Je connais nombre de gens très bien qui ont beaucoup aimé Les Années, moi je n'ai même pas essayé, elle me hérisse. La dernière fois que j'y ai mis le nez, c'était pour le bac, et la fin de La Place m'a laissé le même sentiment de répulsion : la "reconnaissance" de l'élève devenue caissière ne la renvoie qu'à elle-même et à sa mauvaise conscience. Trêve de narcissisme ! J'ai dû l'écrire quelque part à Anne dans un commentaire que je ne retrouve plus... Il y a des auteurs comme ça, pour lesquels je cesse d'essayer. Je ne nie pas que ce soit une autrice intéressante. Mais moi, elle me débecte.

A bientôt !

A.

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