Une belle émission de l’été, sur France Inter, les samedis
et dimanches de 14 à 15heures : Tout
Compte fait, produite et animée par Paula Jacques, qui est elle-même écrivain.
Aussi les questions sont-elles perspicaces et sensibles, l’écoute attentive, et
l’émission, un vrai bonheur. J’y ai entendu, quasi par inadvertance, Rezvani,
dont le verbe emporte, René de Obaldia, à la fantaisie malicieuse et grave, et
hier, Marie (Raphaëlle) Billetdoux, dont je ne connaissais que les titres de
quelques-uns de ses livres (Prends Garde
à la douceur des choses, parce que c’est un vers si beau de Paul-Jean
Toulet) et rien de l’œuvre – encore de l’autobio, pour la dernière -.
J’ai
évité Onfray, parce que non, vraiment, mais je vois dans les archives qu’il y a
eu, entre autres, Mona Ozouf ou Patrick Chamoiseau… Annie Ernaux, aussi, que je
suis sûre de ne pas écouter. L’émission a pour objet de dresser « des
portraits grandeur nature d’écrivains, de philosophes, d’ethnologues et autres
aventuriers de la pensée et de la créativité. », et l’on remarque à quel
point, en ce qui concerne les écrivains, ceux de la francophonie y sont
nombreux, dont Paula Jacques, née au Caire est elle-même issue.
En Arles
Dans Arle, où sont les Aliscans,
Quand l’ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,
Prends garde à la douceur des choses.
Lorsque tu sens battre sans cause
Ton cœur trop lourd ;
Et que se taisent les colombes :
Parle tout bas, si c’est d’amour,
Au bord des tombes.
Paul-Jean Toulet – Contrerimes, romances sans musique
(avant 1920)