Hommage tardif

Pierre Magnan, nous l’avions « rencontré » à Apostrophes, un soir d’il y a bien longtemps. Reçu avec entre autres Anne Garreta, autrice d’une littérature pour le moins cérébrale. Cette fois-là, c’était Sphinx, où la contrainte était que rien ne permette d’établir le sexe (le genre ?) du / de la / narrateur/ - trice. Nous l’avions acheté, d’ailleurs, parce que la dame était brillante, mais dans le genre, j’en resterai à une nouvelle de Colette, Nuit Blanche, où, à un participe près, dans la toute dernière phrase, l’ambiguïté est maintenue avec brio. Sphinx m’est tombé des mains, et je ne sais pas ce que j’en ai fait.

Magnan, tout de suite, nous avait embarqués. C’était l’année de la publication des Courriers de la Mort, aussitôt achetés, aussitôt dévorés, et enchaînés sur les autres, Le secret des Andrônes, Le Sang des Atrides, passé il y a peu à la télé, était-ce un hommage ?, …. Que de volumes avalés, dans la fraîcheur bienvenue de la maison de Marthe, les Coustières aux voûtes apaisantes, ou sous les arbres…. Prêtés aux uns et aux autres, aussi, et nul fantôme pour rappeler à qui, il en manque tellement sur les rayons ! comme manque aussi, égaré, le petit mot à l’écriture nette et penchée qu’il m’avait adressé en réponse à une question que je lui posais au sujet de l’ultime chapitre de La Maison assassinée, étudié cette année-là avec une classe de 1ère. L’œuvre de Magnan est abondante et inégale. Mais ses polars tempétueux, sadiques, ingénieux, laissent des souvenirs de personnages, de noms, d’atmosphères, et le sensuel commissaire Laviolette fait partie de mes héros familiers dans le décor familier des « Alpes de Haute-Provence » comme il faut dire. Pierre Magnan est mort, à l'âge de 89 ans, le 28 avril dernier. Mon amie Dominique A., croisée au marché, est allée à son enterrement, elle était dans le coin. Ça me donne le sentiment d’y avoir, de loin, associé mon affection de lectrice. Adieu à Pierre Magnan, donc.

Il y a un site personnel de l'auteur, ici.

Et l'émission consacrée aux Courriers de la mort est sur le site de l'INA ! La voici. Pierre Magnan est à 40 mn environ. Je l'ai réécouté avec le même plaisir. Et comme Anne Garreta était jolie, malgré ses terribles lunettes !

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