Petit accès de masochisme estival : Ragde III

Ce coup-ci, c’est « Dans de verts pâturages », le titre, à coloration biblique (voir Margido). J’aurais au moins appris à utiliser le traducteur en ligne norvégien-français. D’où il ressort que :
*  l’on boit beaucoup en Norvège, de la bière, du « snaps »  - et du champagne Bollinger chez les bobos (à mon avis, l’autrice a été sponsorisée par la marque, si l’on compte le nombre de fois où elle est mentionnée)
*  l’élevage des cochons n’est vraiment pas une sinécure, surtout en période de canicule
*  la vie en Norvège n’est pas absolument idyllique, surtout pour les paysans et les vieillards*.

Ce qui fait sans doute le succès international de ce bouquin, c’est pourtant tout le contraire de l’ancrage dans un univers spécifique. À l’image de la cuisine de Krumme, peut-être savoureuse, mais simple conjugaison de saveurs interlopes, la litanie des  recettes, des dialogues neu-neu ou branchouilles, des idées à la mode, des gestes interminables (on sort de là capable de décorer une vitrine, de soigner des cochons ou de toiletter un mort sans besoin de formation complémentaire), crée un univers passe-partout où le lecteur complaisant peut sans mal se reconnaître. L’amateur de belles histoires, quant à lui, construites, charpentées, écrites, suggestives, en ressort passablement exaspéré, et vouant à quasi tous les personnages, et en particulier au couple homosexuel d’Erlend (le petit mulot, mpfff...) et de Krumme (miettes), insupportable de snobisme, de fric, d’égoïsme, une solide détestation. Rassurez-vous, si j’ai eu la sottise de finir la trilogie, je ne l’ai pas achetée : on me l’a prêtée. 69 € pour un scénario de série télévisée, c’est un peu cher.

* Se reporter à ce sujet à Doppler, d'Erlend Loe, ici chroniqué il y a quelques mois. Ouvrage tout aussi mal traduit, mais tellement plus inventif !

 

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