Philippe Doumenc - Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary

Contre-enquête sur la mort d’Emma Bovary m’a fait un clin d’œil, samedi, sur une table de librairie. Depuis le temps que je voulais le lire. La couverture est très jolie : La Somnolente de Friedrich Von Amerling : joues roses, longue chevelure noire dénouée sur oreiller crème, tenture rouge qui éclaire de son reflet la carnation du visage… pour le reste, c’est quand même difficile de s’attaquer à Flaubert. Je ne dis pas que, hors contexte, cette historiette pas trop mal menée et assez bien écrite n’aurait pas fait en moins élaboré un joli petit polar à la Rouletabille, que j’eusse lu sans arrière-pensées. Mais là. Même si l’histoire contée est censée se dérouler avant que Flaubert ne rédige son roman, en 46 donc, le lecteur de Madame Bovary a du mal à le suivre. Une Emma coureuse et vénale, des parties fines, une jeune « Marie » Homais compromise. Ça jure, malgré les portraits, avec un univers trop familier, trop accompli, trop plein. Il y a un joli hommage à Flaubert à la fin. Mais à la différence du Madame Homais de Sylvère Monod ici chroniqué autrefois (et depuis bien longtemps introuvable), qui détournait Flaubert à la manière de Flaubert, sur un mode enjoué et malicieux, et m’avait emportée, Contre-enquête m’a laissée sur le bord de la route. Un roman, en somme, gentiment présomptueux.

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