« J’ai été l’homme, ou si l’on veut l’oiseau le plus superflu du monde »
Il y a quelque chose de très russe dans la manie introspective et la lucidité désabusée de Saul Karoo. C’est ce que je me disais en lisant un mince ouvrage (72 pages), joli in octavo, couverture quadrillée comme les pages d’un carnet de notes, trois gravures de Felice Filippini, éditions Aux Portes de France, collection de L’Oiseleur, à Lausanne, sans date. Journal d’un homme de trop, de Tourgueniev, qui m’attendait depuis longtemps, j’ai coupé les pages ! rien sur le traducteur, ni sur l’origine du texte, mais wikisource, ici, donne 1850 et une traduction de Louis Viardot – revue, je crois, par l’auteur -, et c’est la même.
Les dix derniers jours de Tchoulkatourine (a-t-il des noms patronymiques ? je ne crois pas), appelé un jour par son « rival », ou déclaré tel, le prince N., 'Chtoukatourine' quelque chose comme « l’homme de plâtre »… Du 20 mars au 1er avril 18**, le journal d’une agonie morale, une tentative avant mourir de donner une forme, ou un sens ? à la vie d’un homme qui, au fil de l’écriture, se découvre, depuis toujours, « superflu ».