dimanche, février 26 2012

Un peu de vaudeville littéraire

Je relisais dans la bio-pavé de Jean-Marc Hovasse (que je n’ai toujours pas rendue à Aurélie A., croisée par hasard il y a deux ans, et plus depuis. Aurélie ? ça doit faire six ans que tu me l’as prêtée !!!) l’épisode des amours adultères de Victor Hugo avec Léonie Biard, amours surprises par huissier (le 5 juillet 1845 au matin ? le 3 au soir ?) à la requête du mari. En cette année qui suit la mort de Léopoldine, le poète, devenu pair de France, rôle qu’il assumait avec le plus grand sérieux, avait alors trois ménages : le foyer conjugal, place des Vosges, aujourd’hui Maison de Victor Hugo, le foyer de la maîtresse ‘‘officielle’’, Juliette Drouet, 12 rue Saint Anastase (IIIe arrondissement, métro Saint Sébastien) et une chambre du passage Saint Roch (Ier arrondissement, métro Pyramides). Les deux premiers étaient très proches, le troisième à environ 3/4h d’heure à pied. 
Léonie était une toute jeune femme devenue, à peine sortie du couvent ou à peu près, la maîtresse, puis l’épouse d’un « peintre quasi officiel de la monarchie de Juillet », Auguste-François Biard, prolifique auteur de croûtes. Hugo, qui l’aurait rencontrée en 1841 « J’avais trente-neuf ans quand je vis cette femme./De son regard plein d’ombre il sortit une flamme,/Et je l’aimai. (Océan, fragment) », devint son amant au printemps de 1844, et la liaison dura jusqu’à l’exil, où Juliette prit le parti de Victor (et fit suivre sa malle aux manuscrits en Belgique), et Léonie se rangea du côté du pouvoir. C’est donc l’Histoire avec sa grande hache qui se chargea de trancher ce nœud gordien conjugal et adultère.

Mais revenons à l’épisode. Protégé par son titre de pair, Hugo ne fut pas inquiété. Léonie, quant à elle, fut d’abord « incarcérée à Saint Lazare, maison d’arrêt pour prostituées et femmes adultères », puis condamnée à trois mois d’emprisonnement dans une maison de correction, dans deux couvents successifs, en l’occurrence. La loi était dure avec  la « femme tombée ». Si la presse se fit l’écho de l’épisode avec une discrétion – ou une publicité – relative, c’est Balzac qui, dans La Cousine Bette, donna à l’épisode une ironique transposition littéraire. En scène, le baron Hulot et l’infâme Valérie Marneffe.

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mercredi, septembre 29 2010

En préambule à une note sur "La Baie de midi" de Shirley Hazzard


Fenêtres ouvertes

(Le matin - En dormant)

J'entends des voix. Lueurs à travers ma paupière.
Une cloche est en branle à l'église Saint-Pierre.
Cris des baigneurs. Plus près ! plus loin ! non, par ici !
Non, par là ! Les oiseaux gazouillent, Jeanne aussi.
Georges l'appelle. Chant des coqs. Une truelle
Racle un toit. Des chevaux passent dans la ruelle.
Grincement d'une faux qui coupe le gazon.
Chocs. Rumeurs. Des couvreurs marchent sur la maison.
Bruits du port. Sifflement des machines chauffées.
Musique militaire arrivant par bouffées.
Brouhaha sur le quai. Voix françaises. Merci.
Bonjour. Adieu. Sans doute il est tard, car voici
Que vient tout près de moi chanter mon rouge-gorge.
Vacarme de marteaux lointains dans une forge.
L'eau clapote. On entend haleter un steamer.
Une mouche entre. Souffle immense de la mer
.

Victor Hugo L’Art d’être grand-père (1877)

dimanche, novembre 4 2007

Une bio-pavé : Jean-Marc Hovasse : "Victor Hugo, avant l'exil" - tome I.

Puisque les vacances ne me permettent même pas de rattraper mon retard en matière de notes de lecture (au moins 5 romans dont je ne trouve pas le temps de rendre compte...), je recycle une note plus ancienne, qui pourra occuper ceux qui s'y risqueront au moins jusqu'à Noël ! Histoire de ranimer ce blog, en sommeil depuis plus de quinze jours.
Si jamais au demeurant Aurélie Abraham, qui m'a prêté cette bio, me lit, qu'elle sache que j'espère toujours la lui restituer !

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