Westlake - Et vous trouvez ça drôle ? (Dortmunder, fin)

Ingrédients, lieux et personnages :

-          Un jeu d’échecs de trois-cents kilos, pièces en or massif et rubis ou perles, plateau d’ébène et ivoire, coffret de teck, destiné au tsar Nicolas II, égaré en pleine explosion révolutionnaire dans le port de Mourmansk, et annexé par une troupe de soldats américains - puis disparu.

-          Le dôme doré à l’or d’une mosquée en construction (« quatre mètres et demi de diamètre, trois et demi de haut »), en attente sur un chantier de Brooklyn. Ça, c’est le projet de Murch, décliné à son grand dépit par le reste de la bande.

-          Une inexpugnable chambre-forte sous un immeuble de soixante étages, avec banque et cabinet de juristes, en pleine Cinquième Avenue

-          Une vaste propriété perdue en pleins bois au cœur des Berkshires (Massachussetts), et fermée depuis trois ans.

-          Un flic en retraite recyclé dans les enquêtes privées, et fort au fait – avec photos – d’agissements illicites antérieurs  de Dortmunder et de sa bande

-          Le descendant floué d’un des soldats américains dépositaires du jeu d’échecs. Chimiste plein-aux-as en retraite. Au demeurant réduit par la maladie à l’état d’infirme, physiquement susceptible d’adopter toutes sortes de formes déconcertantes

-          Un jeune couple de glandeurs installé dans la susdite propriété pour y forniquer à loisir et en toute quiétude.

-          Une jeune avocate et son ami illustrateur, un peu glandeur, et cuistot émérite. La jeune femme étant la petite-fille du chimiste sus-mentionné

-          Une richissime, procédurière, excentrique, descendante d’un autre des soldats qui.... « Livia Northwood Wheeler (...). Elle est plus riche que Dieu. En réalité, elle n’est pas loin de considérer Dieu comme un parvenu. »

-          John Dortmunder, en plein marasme. Je le verrais bien avec la tête de Jean-Pierre Bacri, tiens.

-          Andy Kelp, toujours plus lettré, désormais bien installé avec Anne-Marie. Stan Murch, toujours plus balourd et obsédé par les itinéraires. Judson Blint, la très sexy J.C. et son improbable amant Tiny Bulcher, toujours plus massif, tous trois sortis de Surveille tes arrières, voilà pour la bande.

-          Le O.J. Bar and Grill, of course, avec son arrière salle à l’ampoule nue et ses interminablement oiseuses conversations de bistrot. C’est même là que tout commence.

Plus un chauffeur-butler très stylé, un fugace responsable de tournée de rock, un détective privé précieux et esthète, l’hypothèse de pigeons-voyageurs ( !), les inévitables escaliers de secours des immeubles new-yorkais, une chaîne de télé nommée CRADE et sa fête de Mad Mars... et j’en oublie.

Où l’on voit que le dernier Dortmunder, cru 2007, traduction 2012 ( !), écrit peu avant la mort de Westlake (décembre 2008) est un Dortmunder de haulte graisse, riche en personnages et en rebondissements. Ça rattrape ma lecture désolée des Sentiers du désastre, juste avant que l’auteur ne tire, à la Saint Sylvestre, sa révérence.

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