Nous ne sommes pas des ''translateurs'' (sic) !

J'emprunte le paragraphe suivant à une interview de Jón Kalman Stefánsson citée sur le blog de son très remarquable traducteur Eric Boury. Pour moi qui enseigne les lettres classiques, espèce menacée et accusée de ringardise quasi génétique, comme formant d'inutiles "translateurs" (quel est cet abominable barbarisme ???), cette phrase de l'écrivain est un baume :

« Comme vous le disiez, vous êtes également traducteur. Cet exercice vous a-t-il permis de vous rapprocher encore un peu plus des mots ?

J. K. S. : La traduction est un excellent entraînement pour les écrivains. Cela permet de redécouvrir sa propre langue, de connaître à fond les mots, qui sont ta matière première. Le langage devient alors mon outil : plus je le maîtrise, mieux je réussirai à faire passer le texte aux lecteurs islandais. »

Il va de soi que le propos est transposable du lecteur islandais au lecteur comme au  rédacteur français....

Voici le lien avec le blog d'Éric Boury.

PS : En fait, l’interview citée provient d’une interview avec Mikaël Demets, sur le blog L’Accoudoir (« parce que même le canapé lit » ^^), interview vraiment passionnante. On y trouve encore ceci, que je ne résiste pas à citer : « en Islande, la traduction de Milton par Jón Porláksson est d’une beauté extraordinaire, assez éloignée du poème originel, mais magnifique au point que la parution de cette version islandaise a été extrêmement importante pour notre littérature.

Mais derrière ces raisons concrètes, il reste quelque chose d’indéfinissable : quand un écrivain emprunte des mots à un autre écrivain, il ne sait pas toujours l’expliquer. En tant qu’auteur, tu as les mots dans le sang, et lorsque tu écris, tu ressors tout ce que tu as à l’intérieur. C’est ainsi que Milton a surgi. »

Voilà. La Tristesse des anges, c’est la suite, et c’est pour septembre….

 

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