Jón Kalman Stefánsson - La Tristesse des Anges

La Tristesse des Anges de Jón Kalman Stefánsson, c’est le premier livre que je me sois acheté, depuis plus d’un mois. C’est le premier livre que j’aie lu, depuis plus d’un mois, et que j’aie eu envie de lire, après cette longue pause, et depuis que je l’attendais. Je l’ai avalé, entre hier soir et ce matin, amarrée sans rémission ni répit à l’odyssée terrestre de Jens et du gamin, du gamin sur les talons de Jens, dans la neige omniprésente, le blizzard, la glace et la douleur. C’est aussi beau que l’Iliade et l’Odyssée. Car ce que trouve - magnifiquement, magiquement, magistralement - Stefánsson, c’est une forme romanesque, moderne, en prose, aussi saisissante, aussi rythmée, aussi lancinante et envoûtante qu’un poème épique. Et, hiératiques, silencieux, taillés à coups d’embruns, de tempêtes, d’obscurité, de solitude, ses personnages sont aussi stylisés et primordiaux que des héros épiques, quoique plus fragiles, puisque le héros est un gamin, depuis deux volumes accroché derrière la carrure d’hommes plus âgés et la tête bruissante de questions et de paroles, les siennes, celles des poètes, celles des morts, comme une chambre d’échos.

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