François Vallejo - Ouest

Je poursuis mon monologue, en piochant dans la sélection du dernier Goncourt.
Un roman qui en émerge nettement : Ouest, de François Vallejo chez Viviane Hamy.
Une photo ancienne, découverte aux puces, est à la naissance de l'histoire : Sur les terres d'un baron dérangé, dans un "ouest" plus mythique que réel et marqué par les luttes des Blancs et des Bleus, l'affrontement - dans la tête du narrateur - entre un garde-chasse à la fois fruste et intuitif, père de la gracieuse Magdeleine et passionné de ses chiens, et son maître le baron, qui par opposition à un père répressif, se veut républicain sous Napoléon III.
Femmes légères (il y a un "demi-castor", d'où sort cette étrange expression ?), fermiers roublards, Victor Hugo, et une intrigue qui se rétrécit progressivement aux dimensions d'une chambre. En supprimant toute ponctuation caractéristique du dialogue, Vallejo réussit à faire du lecteur comme un double du narrateur, ou plutôt de l'auteur, dont deux des personnages majeurs, Lambert, le garde, puis Magdeleine , dialogueraient ou monologueraient en lui-même ET en eux-mêmes. C'est fichtrement bien fichu, bien écrit, et prenant. Une sorte de thriller historique à la française, retenu, très efficace.

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