(Vine of desire) le lendemain de la lecture de Ma Sœur, mon amour. Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais.
Donc c’est la suite, publiée trois ans plus tard (1999 – 2002). Sans doute les personnages suspendus au seuil d’une vie nouvelle à la fin de Ma Sœur mon amour réclamaient-ils un complément de destin. Le début est un peu laborieux : il s’agit de renouer les fils du précédent roman, pour aider le suivant à prendre son essor. Anju, Sudha, Sunil, les trois premiers chapitres refondent l’histoire autour du désespoir d’Anju, qui a perdu son bébé rêvé, de la détresse de Sudha, enfuie d’Inde, divorcée et exilée avec son bébé sauvé (le mari voulait qu’elle avorte), de l’obsession qui hante Sunil, déchiré entre sa loyauté envers Anju et son désir pour Sudha, qui le dévore. L’appartement américain est minuscule, les vies et les caractères se heurtent, rien n’existe plus de l’amour fusionnel qui unissait les filles en Inde. Lentement, les trois vies se déchirent pour lentement recomposer de nouveaux destins, entre USA et Inde, autour de l’écriture, de l’ambition, de la compassion.
On retrouve les personnages anciens (les trois mères en leur appartement de Calcutta, et Ashok, l’amoureux transi et tenace de Sudha), la petite Dayita grandit et ensorcelle les adultes autour d’elle, de nouveaux personnages viennent à la rencontre des trois héros et infléchissent leurs vies. Il y a des lettres, des monologues intérieurs, des dissertations (à l’américaine), des tourments, des ruptures, et pour tous, le chemin vers de nouvelles vies, arrachées à toutes les traditions et toutes les certitudes. Une belle histoire, entre deux mondes, one more.