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samedi, décembre 4 2010

A propos de lecture (s) / propos de lectrice

J'écoute Finkielkraut, que j'aime bien malgré sa propension à la prophétie catastrophiste, sa parole possédée de pythie en proie à la transe. Il parle de livres et de lecture avec Charles Dantzig et Michel Crépu, et cite une prof  - Catherine Henry ? - qui s'émeut de ne plus pouvoir faire lire ses élèves, à cause de toutes les esquives que leur permettent les "nouvelles technologies".

J'ai une réponse, moi, absolument pas dans l'air du temps. Le meilleur moyen de partager une lecture avec une classe, une fois que l'on a obtenu d'eux une forme de discipline, c'est de lire avec eux, à voix haute, en classe. Évidemment ça demande du temps, et une pratique du commentaire cursif plus que de la sacro-sainte "lecture analytique". Mais ça marche, je l'ai fait, entre autres avec des garçons dont certains ne touchaient jamais un livre, dont l'un, 18 ans, m'a dit n'avoir jamais LU un livre. On a lu, ensemble, presque tout Le Vicomte pourfendu. Je leur dois un moment de bonheur pédagogique que j'ai déjà conté à satiété et que j'écris à présent : tout en commentant le texte avec eux (réponses à leurs questions, réflexion partagée sur les excentricités du récit) je me suis interrogée à voix haute sur le fait que c'était la moitié droite du vicomte qui était la mauvaise -

        «  - Je ne comprends pas, d'habitude, c'est le côté gauche qui est considéré comme néfaste...
           - Mais madame, (enfin, à quoi tu penses ?), la moitié droite, c'est la moitié sans cœur ! »

 Je considère cette mince anecdote comme la justification absolue de cette manière de travailler. Cela signifie que même une « mauvaise classe » peut apporter quelque chose à un professeur, dès lors qu'il y a échange. Cela signifie aussi que le livre les occupe, et se met à les habiter, même si ce n'est pas forcément un « grand livre », n'en déplaise à Finkielkraut et à ses invités.

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jeudi, août 9 2007

Un illustrateur inspiré

Je replace ici le billet concernant Le Baron perché de Calvino, illustré par Yan Nascimbene. Le talent de l'illustrateur mérite que l'on fasse apparaître quelques unes de ses images inspirées.


Quant au Baron perché, les Éditions du Seuil l’ont publié en volume relié, illustré par Yan Nascimbene. C'est une édition "jeunesse" dont le lien ci-desous avec la rubrique Calvino du très joli site de Yan Nascimbene, et quelques images y prélevées, vous donneront une idée. Je vous recommande cette édition : elle est merveilleusement réussie. On trouve dans le dessin la même légèreté et la même fantaisie parfois foisonnante que dans le roman. On s'y promène avec le même regard charmé, on y explore les images comme on découvre toujours quelque nouvelle excentricité dans l'histoire. Les personnages y sont juste assez incarnés, juste assez silhouettes. C'est un bonheur :

Il est à mon avis rare de trouver un tel accord entre un auteur et un illustrateur.

Le site de Yan Nascimbene donne toutes les illustrations réalisées pour Le Baron, pour Palomar, et pour un texte moins connu : Aventures.

Précipitez-vous, promenez-vous, offrez ce livre à vos enfants, à vos amis, c'est une occasion toujours renouvelée de plaisir des yeux et de l'esprit.

Côme méditant

Violette à la balançoire

vendredi, mai 11 2007

Nos Ancêtres, Vicomte et Baron - Italo Calvino

Y a-t-il parmi vous des lecteurs de Calvino ? Pour ma part, il y bien des choses que j'aime chez lui, mais j'ai une prédilection particulière pour Le Baron perché, et pour Le Vicomte pourfendu, dans la série Nos ancêtres, qui comporte aussi Le Chevalier inexistant, pour lequel ma sympathie est moindre. Commençons par Le Vicomte, dont je ne me lasse pas, et que j'ai autrefois testé sur des enfants jeunes (moins de dix ans), en épisodes, ça a particulièrement bien marché. Je l’ai aussi lu, à voix haute et quasi in extenso, avec commentaire cursif, dans une classe de STI non-lecteurs. Succès.

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