Voix étouffées

En hommage à mes élèves, empêchés en cette journée vouée à la poésie de dire des textes dont ils auraient dû se faire la voix en mon absence, ce poème de Maram al Masri, que les voix des trois filles devaient faire entendre.

Les femmes comme moi
ignorent la parole,
le mot leur reste en travers de la gorge
comme une arête
qu'elles préfèrent avaler.
Les femmes comme moi
ne savent que pleurer
à larmes rétives
qui soudain
percent et s'écoulent
comme une veine coupée.

Les femmes comme moi
endurent des coups
et n'osent pas les rendre.
Elles tremblent de colère
réprimée.

             Lionnes en cage
             les femmes comme moi
             rêvent
             de liberté

              Maram al Masri - Les Âmes aux pieds nus

Commentaires

1. Le vendredi, mars 29 2013, 09:10 par Nathalie

Merci, Agnès, de nous donner à connaître ce très beau poème. Poème qui n'est pas sans rappeler le Syngué Sabour de Atiq Rahimi.Je n'ai pas vu le film, en revanche j'ai le lu le roman Elle joue qui évoque la vie de l'actrice iranienne.

2. Le vendredi, mars 29 2013, 09:42 par Agnès

Elle était présente hier à la journée : "Le Mot, le rythme" au CRDP. Mais je n'y étais pas. Elle a lu de ses textes.

tibi,

A.

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?trackback/521

Fil des commentaires de ce billet