En hommage à mes élèves, empêchés en cette journée vouée à la poésie de dire des textes dont ils auraient dû se faire la voix en mon absence, ce poème de Maram al Masri, que les voix des trois filles devaient faire entendre.
Les femmes comme moi
ignorent la parole,
le mot leur reste en travers de la gorge
comme une arête
qu'elles préfèrent avaler.
Les femmes comme moi
ne savent que pleurer
à larmes rétives
qui soudain
percent et s'écoulent
comme une veine coupée.Les femmes comme moi
endurent des coups
et n'osent pas les rendre.
Elles tremblent de colère
réprimée.Lionnes en cage
les femmes comme moi
rêvent
de liberté
Maram al Masri - Les Âmes aux pieds nus