« 'Les Coquillages' ! Quel bijou que le dernier vers ! »

Les Coquillages

Chaque coquillage incrusté
Dans la grotte où nous nous aimâmes
A sa particularité.

L'un a la pourpre de nos âmes
Dérobée au sang de nos cœurs
Quand je brûle et que tu t'enflammes ;

Cet autre affecte tes langueurs
Et tes pâleurs alors que, lasse,
Tu m'en veux de mes yeux moqueurs ;

Celui -ci contrefait la grâce
De ton oreille, et celui-là
Ta nuque rose, courte et grasse ;

Mais un, entre autres, me troubla.

Verlaine – Les Fêtes galantes, 9

Petite merveille de poème érotique, avec une ellipse à peine suggérée en son centre. Savourer  la construction en guirlande des rimes, et la chute. Le commentaire qui me sert de titre est un hommage du grand Victor soi-même, et l’illustration, Nature morte à la baigneuse, un dessin de Louis Thibaudet (XXe), conservé au Musée des Ursulines de Mâcon.

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