Les Énigmes Licencieuses de Marc Papillon de Lasphrise

Madame le void rouge estant en grand’ chaleur,
Le prend à pleine main pour le mettre en sa fente,
Puis ayant d’un bon coup reçu ceste liqueur,
Soufflant souspire d’aise, & n’est plus si ardente.

C’est la vingt-deuxième et dernière énigme du recueil des Énigmes Licencieuses de Marc Papillon de Lasphrise, publiées chez Finitude (!), 14 cours Marc-Nouaux à Bordeaux. Sachez que si vous avez trouvé en guise de réponse quelque grivoiserie, vous vous êtes fourvoyé(e). Car comme l’indique l’ « achevé d’imprimer à la fin de l’été deux mille huit, par l’imprimerie Lussaud, en Vendée », cet ouvrage a été édité « pour le seul plaisir de prouver au lecteur que son esprit est parfois bien mal placé ».

C’est un adorable petit ouvrage, délectable par son contenu, « duisable » - comme dit Papillon - par sa forme : couverture à rabats, beau papier crémeux avec belles marges (j’en suis friande, mes lecteurs l’auront peut-être remarqué), et, de la couverture à la dernière énigme, des gravures-collages de Claude Ballaré, très seizième (siècle) dans leur aspect, avec un petit côté décalé (touches de couleur, fragments dessinés sur le mode réaliste) et l’art de suggérer la réponse tout en égarant le lecteur dans un univers de signes. Chaque énigme (quatrain ou sonnet) est précédée d’un …cul-de-lampe ? d’une vignette ? représentant des créatures, mi-putti, mi-chimères, des cousins de ceux du Vénus et Mars de Botticelli, luttant à coups de lance. Il y a un portrait gravé du sieur Papillon, capitaine de son état, dont le docte « préliminaire » nous enseigne les hauts-faits amoureux et guerriers. Vous ai-je dit qu’il était signé, depuis Monplaisir, par Cyprienne Pineaubecq ?

D’aucuns trouveront peut-être que le trait est forcé. Moi, je me suis régalée (il y a d’ailleurs de quoi dans la marmite bien garnie du Sieur Papillon, qui nous rappelle en outre bien des principes médicaux de son époque). Tous les plaisirs sont convoqués au banquet érudit et souriant que nous offre ce ravissant petit livre. Finitude, peut-être… non sans béatitude.
http://www.finitude.fr/auteurs/papillon.htm

Commentaires

1. Le mercredi, mai 8 2013, 16:47 par Karim Resti

Donne envie d'être découvert surtout en ce moi de mai :
"Ce fut en may que l'esté entre et que l'yver s'en part, que tous oyseaulx tendent a refourmer nouvelle generation samblable a leurs plumages"

2. Le mercredi, mai 8 2013, 22:18 par Agnès

Ce genre d'ouvrage est un petit bonheur. Bonne découverte !
Joli poème. Qui est-ce ?

A.

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