Je viens de lire avec le plus grand plaisir "La Joueuse d’échecs", de Bertina Henrichs, chez Liana Levi, Piccolo.

D’une traite, sans arrière-pensée ni réserve, et avec le sourire. Livre, on l’apprend à la fin, couronné de nombreux prix de lecteurs – il y en a 10, attribués par des bibliothèques, une radio, ou des villes, signe de la ferveur de lecteurs anonymes, c’est la meilleure - . Histoire modeste, écrite d’une plume ferme et enjouée, sur un mode classique de narratrice omnisciente et pleine de bienveillance pour ses créatures.

C’est donc un épisode de la vie d’Eleni, femme de chambre en blouse vert pistache à l’Hôtel Dionysos de Naxos. Une quadragénaire terne et attentive à autrui, habitée par une silencieuse inclination pour Paris et la musique de la langue française. Un beau matin, elle rencontre dans la chambre 17, où loge un couple de jeunes français, un échiquier.

Le mystère de cet objet l’investit sur le champ. Il la conduit à déployer une ingéniosité qu’elle ne soupçonnait pas pour en offrir un à son mari – un garagiste jovial, qui n’en a cure et le range aussitôt – avant de s’atteler elle-même à en découvrir les arcanes - c’est un échiquier électronique – d’abord livret en main, puis en sollicitant son vieux maître d’école dans la montagne. Mais les commérages de son « amie » Katherina vont la mettre au ban de sa propre famille, et de l’île entière : sur une île où les hommes jouent au tric-trac, quelle femme a jamais joué aux échecs ?!!!

Je vous laisse avec le roman, et le nouveau destin d’Eleni. L’écriture de Bertina Henrichs, allemande qui écrit en français et dont c’était le premier roman - le second vient de sortir, je l’ai entendue « À Portée de mots » sur France Musique – est fluide, élégante dans sa sobriété, rayonnante et sereine.

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