Pour être écrit, c’est écrit, "La Femme du dimanche" *
Par Agnès Orosco le jeudi, mai 24 2007, 22:38 - Littérature italienne - Lien permanent
Que je viens de relire, après l'avoir racheté, puisqu'il avait disparu (très laide couverture, chez Points seuil, où vont-ils chercher leurs maquettistes ? et qui ne colle en rien avec le roman).
Qui dira le
plaisir de relire? J'avais totalement oublié qui était l'assassin. Mais
il me restait une atmosphère, intacte, un style, inimitable, à la fois
complice et "suspendu", l'allusion, le "hint'", distillés comme un des beaux-arts (*il y a un américaniste inénarrable de médiocrité dans l'histoire).
Délicieusement égaré, le lecteur suit à travers les rues de Turin et
les bosquets des collines environnantes - des avenues sinistres au
Balùn, le marché aux puces - une guirlande de personnages disparates
réunis par leur intimité avec la ville : aristocrates ou grands
bourgeois ineffablement bien élevés, évêque érudit, petits employés,
virago exaspérée par la dégradation des mœurs…et le commissaire
Santamaria, si correct quoique méridio, et l'exquise Anna Carla pleine
de grâce.
De Fruttero et Lucentini, traduction ciselée par Philippe Jaccottet. Un régal.