Crimes exemplaires, de Max Aub, Phébus Libretto.

 

Le pauvre, il était si laid que chaque fois que je le rencontrais, c'était comme une insulte. Il y a des limites à tout.

Max Aub, très cosmopolite écrivain comme l'explique la préface de JPS (Jean-Pierre Sicre, qui signe toujours ses toujours excellentes préfaces de ses seules initiales, et dont une recherche Gogole m'apprend qu'il a été licencié fin février 2006) né à Paris de père allemand et de mère française. Élevé en Espagne à la suite de l'exil de ses parents en 14, ami de Lorca, de Picasso, Buñuel ou Malraux, co-scénariste de L'espoir, il fut arrêté comme communiste par le gouvernement de Vichy, envoyé en camp dans le Sud de la France, d'où il s'échappa pour aller poursuivre au Mexique son existence agitée d'écrivain prolifique et loufoque.

Crimes exemplaires est donc un recueil de récits de meurtres, de la simple phrase : Je l'ai tué parce que j'étais sûr que personne ne me voyait, au récit d'une page et demie. Prétendues confessions de prétendus assassins. La jubilation hilare que l'on ressent à la lecture laisse plutôt supposer qu'il s'agit des mille et un meurtres que l'on rêve d'accomplir, chaque jour, face à tel ou telle de nos prochain(e)s. C'est d'une économie absolue, chaque meurtre séparé du suivant par un blanc et un ravissant cul-de-lampe botanique.

Les textes ne sont classés ni par sujets ni par pays; parfois pour la commodité du lecteur on les donne par séries afin que soit évitée cette monotonie qui est un autre crime. (Préface de l'auteur).
Je l'ai fendue du haut en bas, comme une bête, parce qu'elle comptait les mouches au plafond pendant que je lui faisais l'amour.

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