mardi, juillet 10 2012

Marcus Malte – Les Harmoniques, La Part des Chiens...

Mi fugue, mi raisin *....

Deux Marcus Malte, ces dernières semaines : j’avais gardé un souvenir très vif de Garden of love, chroniqué ici il y a bien trois ans (quatre, vérification faite). De l’atmosphère très inquiétante et tout électrisée de fantasmes, de l’ambiguïté des personnages et de la narration, de la langue, incantatoire et poétique, ponctuée de silences. Emprunté donc Les Harmoniques, très jazzy dès le titre et qui emporte. L’histoire d’un duo d’hommes - Bob, le taxi philosophe et jazzophile, dans sa caisse pourrie, une 404 hors d’âge sinon d’usage, et Mister, le grand pianiste noir - en quête de vérité. La vérité sur la mort de Vera, jeune yougoslave brûlée vive dans une prétendue histoire de drogue. De cave en bars, en boîtes, en champs bourbeux, jusqu’à la villa mystérieuse du peintre manchot Josef Kristi, les deux enquêteurs amateurs remontent la piste de Véra dans ses liens avec l’histoire récente et meurtrière de la Yougoslavie, la piste serbe. Ils y rencontrent une suite de douze tableaux en noirs et blancs qui ressuscitent Vera dans son charme et sa terreur, sous le signe du corbeau, sur un mode saisissant. On pense à Hitchcock, mais surtout à Poe, et à Manet.

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jeudi, août 14 2008

Marcus Malte – Garden of love, chez Zulma

J’avais gardé sous le coude cette lecture, de juin en fait, thriller palpitant écrit par un jeune auteur français, qui a du style et de l’inventivité à revendre. Belle couverture sombre, sur laquelle tranche le triangle renversé du titre, et la mousse d’un jaillissement d’écume entre mer et collines.
Et puis l’épigraphe de l’éditeur : À la mémoire de Zulma / vierge folle hors barrière / et d’un louis. C’est du Corbière, un poète que j’aime. Il est plaisant qu’un éditeur se donne une épigraphe. Celle-ci ouvre des perspectives de fantaisie, de provocation, de fidélité…
Le roman, à présent. Merci à Sylvain, qui me l’offrit, et à Stéphane, le libraire, qui le lui conseilla. Roman lui aussi placé sous le signe d’une épigraphe : So I turn’d to the garden of love / That so many sweet flowers bore. On découvrira, avec le flic déchu, Alexandre Astrid, que c’est le début d’une citation de William Blake.

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