dimanche, mars 27 2011

Une heure de moins, un livre de plus : L'Oiseau canadèche

La cloche du temple se tait.
Mais le son continue
A sortir des fleurs.

Bashô

Ça, c’est l’épigraphe. S’ensuivent à peu près quatre-vingt-dix (petites) pages où l’on voit vivre en toute plénitude Jake, le grand-père distillateur émérite du Râle d’agonie, whisky dispensateur d’immortalité, son petit-fils Titou, géant paisible voué à l’érection de clôtures parfaites sur l’étendue de leur vaste propriété californienne qui n’abrite pas un seul mouton, et Canadèche, la cane géante dont je ne dirai rien de plus, car, en ce dimanche le plus affreux de l’année, celui où l’on nous prive d’une heure de printemps (pour nous rendre une heure d’automne, arnaque), le seul moyen rationnel d’affronter la frustration est d’en soustraire une heure encore pour avaler ce bref roman – novella disent les Anglo-saxons – illuminé de  fantaisie anar’. C’anar’d. ;-( 

La postface de Nicolas Richard, ni pédagogique ni démonstrative, mais fertile et poétique, est parfaite.

N.B. : L'auteur est Jim Dodge, et le titre américain est Fup (1983).