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dimanche, janvier 27 2013

La neige incertaine ...


Tout a fondu aujourd’hui, et le paysage a perdu cette beauté que lui donnait la blancheur continue de la neige, qui unifie jusqu’aux laideurs. Désormais « la couche de neige ... fond et se transforme en une insupportable soupe pendant quelques jours »  - c'est ce que se dit le gamin, réveillé dans la maison du médecin, à Sléttueyri, de son interminable chute. Quant à moi, je me suis laissée dépasser par le temps, mais depuis les premiers et abondants flocons m’accompagne le poème de Verlaine qui suit (appris il y a si longtemps, au CM1, école de la Figone, à Marseille, dans la classe de Mme Margat), lequel accompagne a punto « La Neige », le tableau de Daubigny dont j’emprunte au Musée d’Orsay la reproduction d’ensemble et de détail, avec ici le commentaire 

Dans l'interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Comme les nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la Lune.

Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive?

Dans l'interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable

Paul Verlaine – Romances sans paroles (1874)