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samedi, février 5 2011

Auður Ava Ólafsdóttir - Rosa Candida, "Afleggjarinn"

C’est un plaisir de lire un bouquin d’une traite. Il suffit pour cela d’une tempête dehors, d’une insomnie, d’une bonne couette et d’un livre pas trop épais : condition réunies la nuit dernière avec un roman de chez Zulma, sa couverture à rabats décorée de motifs géométriques (très années 60, celle-là), son triangle de titre renversé (le triangle, pas le titre), le gracieux qui signe la marque de l’éditeur, avec l’épigraphe empruntée à Corbière : « À la mémoire de Zulma / vierge-folle hors barrière / et d’un louis ». Les pages sont crémeuses, au regard, au toucher. La reliure, solide, on peut tordre quelque peu le livre sans le casser. Autrement dit, un volume de chez Zulma donne physiquement le plaisir de lire, d’autant plus que le roman en question est charmant. Une seule réserve pourtant : je  viens de découvrir que les rabats (heureusement, c’est plus discret) portaient l’équivalent d’une « quatrième de couverture » tellement détaillée qu’on se demande après l’avoir lue - chose qu’heureusement je n’ai pas faite au préalable - pourquoi entamer le bouquin. Cette manie de tout révéler d’un livre avant même qu’on l’ait ouvert ! Ça ressemble à ces apéritifs tellement copieux voire bourratifs qu’on n’a plus faim au moment de se mettre à table. Je croyais qu’on requérait aujourd’hui des auteurs d’appâter l’éditeur avec un « pitch » incitatif. Pourquoi ne pas le répercuter tel que au lecteur ? En tout cas, si vous voulez lire Rosa Candida, ne jetez surtout pas un œil sur les rabats, ça briserait tout le charme.

Rosa candida, donc, traduit l’islandais Afleggjarinn, qui manifestement ne signifie pas la même chose. Je l’ai tellement cherché dans les dictionnaires en ligne, muets et perplexes, que je sais désormais l’écrire par cœur. J’ai la manie de vouloir connaître le titre original d’une œuvre (livre ou film) pour en interroger le sens. Eh bien après moult tentatives totalement avortées (qualificatif en l’occurrence très peu pertinent), j’ai fini par trouver en tapant direct le titre dans gougueule et en tombant sur une critique en anglais : « Affleggjarin » se traduit par « offspring », qui signifie « progéniture », mais « rejeton » aussi….  

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