Balzac - Le Réquisitionnaire

Une journée et une nuit de novembre 1793, à Carentan, paisible ville de province sise à l’entrée du Cotentin. La soirée s’ouvre chez Mme de Dey, noble et douce figure de jeune femme devenue l’égérie des hommes de pouvoir dans la ville, dont le maire et l’accusateur public. Habitée par une unique passion, celle de son fils Auguste, jeune émigré auquel la lie une singulière « amitié d’homme à homme », son seul désir est de lui préserver la fortune familiale au-delà des troubles révolutionnaires. Les caquets locaux s’en donnent à cœur joie ce soir-là sur la défection de l’hôtesse les deux jours précédents : malaise ? raison secrète ?

Tandis que s’exacerbe l’angoisse de la mère et que se déploient l’inventivité et la générosité de deux de ses soupirants, un jeune réquisitionnaire fait route, en avant de sa colonne, vers la ville.

Narration très sobre, dialogues enlevés, théâtraux ; tout est suggéré plutôt que dit dans ce bref drame dont la toile de fond tacite est la bataille de Granville, qui verra la déroute de l’armée vendéenne. Dans la lignée d’El Verdugo, voici une autre « étude philosophique », nerveuse, prenante, très réussie.

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