C'est la saint Balzac, ce mois-ci

Un Homme d’affaires (ou Les Roueries d’un créancier, ou Esquisse d’un homme d’affaires d’après nature), nouvelle écrite en une matinée de janvier 1844, et lue le temps d’une salle d’attente, à quoi se prête sa brièveté.

S’ouvre par un bref rappel sur l’étymologie du mot « lorette », histoire d’éclairer en un « temps d’analyse et de description » les éventuelles perplexités des étymologistes à venir. Car c’est une lorette, mademoiselle Turquet dite Malaga, qui reçoit en ce soir de Carnaval une compagnie de brillants causeurs. Deux hommes de loi, quatre bohêmes. « La conversation, parfumée des odeurs de sept cigares, fantasque d'abord comme une chèvre en liberté, s'arrêta sur la stratégie que crée à Paris la bataille incessante qui s'y livre entre les créanciers et les débiteurs ». Sujet on ne peut plus familier aux convives, et c’est pourquoi l’avoué Desroches va leur conter une petite histoire qui mit aux prises le « roi » de la dette (Maxime de Trailles, encore lui) et un louche homme d’affaires, Cérizet (apparu dans Illusions Perdues pour prêter main-forte à Petit-Claud et aux frères Cointet contre David Séchard et Lucien Chardon). Je n’en dirai pas plus pour laisser à mon lecteur (ma lectrice) le plaisir de se plonger dans cette historiette qui mêle avec talent des considérations financières parfois ardues, le récit de Desroches, quelques scènes de la vie parisienne enchâssées dans le récit, et les lazzis de Malaga et de ses convives - lesquels ont parié sur l’issue de l’histoire, comme vous ne manquerez pas de le faire - même si cela ne vous paye pas, comme à Malaga, le menuisier.

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