Apéritive, écrivait-elle. Ah ouiche !

Jalap,  turbith, scammonée,  méchoacan …

Qui croirait que ces termes exotiques, le dernier évoque une  divinité aztèque, sont les noms de cousins du liseron, tous réputés pour leurs vertus… purgatives. À  dieu ne plaise que la lecture de Convolvulus, que j’ai voulu et proclamée à visée apéritive, ne vous fasse un tel effet !

Voici pourtant ce qu’en dit le Dictionnaire de médecine (1821-1828) de MM. Adelon, Béclard, Tome 13,  chez Béchet jeune (Paris) –

LISERON,s. m., convolvulus,; genre de plantes qui a donné son nom à la famille des Convolvulacées, et qui se compose d'un très grand nombre d'espèces, la plupart rampantes ou volubiles, et munies d'une racine charnue et tubéreuse.

Ce genre fournit plusieurs médicamens intéressans, tels que le jalap, le turbith, la scammonée, le méchoacan, qui tous sont évidemment purgatifs. Cette propriété purgative existe non seulement dans les liserons exotiques, tels qjue ceux que nous venons de citer mais aussi dans un grand nombre d'espèces indigènes. Ainsi les racines du liseron des haies, convolvulus sepium L., du liseron soldanelle, C. soldanella, si commun dans les sables sur les bords de Ja mer, du liseron à feuilles de guimauve, C. althœoides, L., et celles du petit liseron des champs, C. arvensis, pourraient être substituées au jalap, au méchoacan, etc. En effet, la propriété purgative du jalap réside dans une matière résineuse, que l'on retrouve également dans la racine des autres espèces indigènes. C'est ce que prouve le travail de M. Chevallier sur le liseron des champs. ( Bull. pharnx., juillet et août 1823.) La résine qu'il a retirée de cette racine jouit absolument des mêmes propriétés que celle du jalap. Mais comme elle n'y existe qu'en petite proportion ( cinq pour cent au lieu de dix), son extraction serait assez dispendieuse. ·

Le genre liseron, dont presque toutes les espèces présentent une si grande uniformité de propriétés, offre quelques espèces qui forment une exception bien notable. Tels sont la patate, convolvulus batatas L., et le liseron comestible, C. edulis, dont les racines épaisses et charnues ont une saveur douce et agréable, et servent d'aliment dans plusieurs contrées de l'Amerique et même en France où on les cultive assez abondamment. Cette anomalie tient uniquement à ce que ces deux dernières espèces ne contiennent pas de résine, et que c'est cette résine qui jouit de l'action purgative. (a. richard.)

Osons espérer, en cette veille de rentrée que le nôtre, convolvulus batatas ?, nourrira chez les passants le désir de lire par simple gourmandise. La patate, c'est l'aliment idéal de l'hiver.

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