Irène Némirovsky – Chaleur du sang

Voilà près d’un mois qu’il m’attendait sur un coin de table de nuit. Sur la couverture une belle photo de Willy Ronis, le dos d’une femme nue assise, comme un corps de violoncelle, auprès d’une fenêtre. Je l’ai lu entre hier soir et aujourd’hui.
Irène Nemirovsky, pour moi, c’est une découverte. J’avais beaucoup entendu parler de Suite Française, quand il était sorti et ressorti de l’oubli, mais je ne l’avais pas lu. Et puis il y a eu l’an dernier Anne Wiazemski la racontant sur France Culture – et c’était beau et intéressant – et enfin ce volume, que m’a offert mon ami Paul.

Le narrateur est Silvio /Sylvestre, le cousin vieillissant et solitaire des Érard, Hélène et François, - couple paisible et uni - qui marient leur fille Colette. De maisons en café, bois, étangs, fermes et villages du Morvan profond, Silvio observe le ballet du désir entre les êtres, saisit les failles et les secrets, et distille peu à peu au fil des drames nés et tus les liens clandestins qui unissent ou séparent familles et couples, d’une génération à l’autre.

L’écriture est à la fois sobre et poétique, phrases nerveuses, prose tissée d’images et de sentences : car le cousin Silvio, vieux faune désenchanté et désargenté, est aussi un moraliste, un sage chez qui les drames du présent font ressurgir la nostalgie d’un passé bouleversé, irrésistiblement emporté par la chaleur du sang.
C'était le premier. J'en lirai d'autres.

Commentaires

1. Le mercredi, novembre 12 2008, 16:44 par odile

j'ai beaucoup aimé aussi, ce charme un peu suranné d'un roman où les passions sont un peu éteintes, où personne n'est vraiment ce qu'il a l'air d'être...

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