Convolvulus

Parlons bouquins

Convolvulus, c'est le liseron. Fleurette modeste - et envahissante -, mauvaise herbe sans doute, mais fantasque, CONViviale et VOLUbile, elle est, depuis Queneau, emblème et devise des lecteurs de tout poil :

"C'est en lisant qu'on devient liseron"

Parce que le goût des livres n'est pas l'apanage des spécialistes, parce qu'il se crée entre passionnés d'un auteur ou d'un genre des fraternités parfois improbables, ce blog vous propose un lieu de rencontre entre lecteurs, quelles que soient leurs disciplines ou leurs fonctions.

Passionnés de thrillers ou de romans fleuves, fans de SF ou de polars, amateurs coupables de romans sentimentaux, lecteurs impénitents, méthodiques ou désordonnés, inconditionnels de littérature japonaise ou de romans danois, rendez-vous sur le blog du site académique pour partager un plaisir commun, "ondoyant et divers".

Je vous offre, pour "lancer" le blog, mes propres notes de lecture. Simples propos d'amatrice, surtout pas de technicienne! - au demeurant résolument partiale, dans mes goûts comme dans mes dégoûts. Et j'espère que très bientôt, d'autres lecteurs viendront apporter dans cette auberge espagnole leurs propres trouvailles.

À table ! et bon appétit à tous.

Commentaires

1. Le vendredi, mai 4 2007, 22:03 par julia

MERCI pour cette initiative !!! Elle me rappelle le type de soirées entre amis que j'adore: celle où on finit toujours par parler bouquins et où chacun repart avec un livre. Mes plus belles rencontres littéraires je les ai faites comme ça !
Un coup de coeur: Henning Mankell et ses supers polars venus du froid (Suède), livres que l'on dévore de bout en bout . (j'attends avec impatience les commentaires des fans de polars)

2. Le samedi, mai 5 2007, 08:23 par Agnès Orosco

Merci de votre petit mot, Julia, c'est tout à fait le but de ce blog ! Mankell, ça va venir, bien sûr, quoique je n'aie pas lu les derniers (Le professeur de danse). Et si vous avez, les uns ou les autres, vos propres suggestions ou critiques à déposer, faites-vous connaître de moi, et je me ferai un plaisir de les déposer !
3. Le dimanche, juin 3 2007, 16:26 par anne-sophie

Bravo pour cette initiative.

Mon coup de coeur, Cypora Petitjean-Cerf avec
- Le Musée de la Sirène (Annabelle est artiste peintre. Un soir, elle pousse la porte d'un restaurant chinois. Elle plonge la main dans le grand aquarium qui décore le lieu, saisit la sirène qui nage parmi les poissons et s'enfuit. Annabelle installe la créature dans sa baignoire. Et la dépendance commence. La sirène exige des soins, de l'attention. Elle grandit, embellit, devient forte et autoritaire. Elle dévore l'énergie d'Annabelle et tarit son inspiration. Annabelle se laisse faire, en victime consentante.),
- Le corps de Liane (dans la veine d'"Ensemble, c'est tout", mais plus féminin).

4. Le samedi, mars 15 2008, 18:37 par Une ancienne élève

" C'est en lisant qu'on devient liseron"...Et c'est aussi en rencontrant sur son chemin des personnes capables de révéler en vous cette fleur passionnée qui vous dévore de l'intérieur autant qu'elle vous fait dévorer la vie.
Au sein de la grosse machine du système éducatif, j'ai rencontré au lycée une rare humaine qui m'a montré une condition d'existence: suivre ses sentiments, ce qui nous traverse, les remonter à surface de son être et les tisser par l'écriture.
Je me souviens qu'on me reprochait d'être trop lyrique mais que pour vous c'était positif.
Quand j'y repense, c'est un très précieux cadeau cette confiance que vous m'avez inculquée, plus ou moins volontairement, je pense. Et je ne parle même pas des rencontres lumineuses faites grâce à vous: Ah ce Catulle!
Je ne vous oublie pas et je sais qu'il y a votre présence dans ce que je suis aujourd'hui...
Merci.
Leslie.

5. Le jeudi, mai 21 2009, 18:38 par Gwenardel

Bonjour,
c'est en cherchant une peinture que je "tombe" sur ce blog que je découvre avec plaisir. J'essayerai de venir y faire un tour régulièrement. Je suis moi même en train de mettre en place un blog sur mes coups de coeur lecture, j'invite tous les interessés à y jeter un coup d'oeil : florilege.mabulle.com/
Rien ne vaut la lecture et son partage.
A bientôt,
Gwen

6. Le mardi, août 18 2009, 17:30 par BHoepffner

Etant tombé sur ce joli site, j'ai eu envie de poster ce poème anglais que j'ai traduit il y a des années:
MISALLIANCE


The fragrant Honeysuckle spirals clockwise to the sun
And many other creepers do the same.
But some climb counterclockwise, the Bindweed does, for one,
Or Convolvulus, to give her proper name.

Rooted on either side of a door, one of each species grew,
And raced towards the window-ledge above.
Each corkscrewed to the lintel in the only way it knew,
Where they stopped, touched tendrils, smiled and fell in love.

Said the right-handed Honeysuckle
To the left-handed Bindweed:
“Oh let us get married
If our parents don't mind, we'd
Be loving and inseparable,
inextricably entwined, we'd
Live happily ever after,”
Said the Honeysuckle to the Bindweed.

To the Honeysuckle's parents it came as a shock.
“The Bindweeds,” they cried, “are inferior stock.
They're uncultivated, of breeding bereft.
We twine to the right, and they twine to the left!”

Said the counterclockwise Bindweed
To the clockwise Honeysuckle:
“We'd better start saving,
Many a mickle maks a muckle,
Then run away for a honeymoon
And hope that our luck'll
Take a turn for the better,”
Said the Bindweed to the Honeysuckle.

A bee who was passing remarked to them then:
“I've said it before, and I'll say it again,
Consider your offshoots, if offshoots there be.
They'll never receive any blessing from me.”

Poor little sucker, how will it learn
When it is climbing, which way to turn.
Right — left — what a disgrace!
Or it may go straight up and fall flat on its face!

Said the right-hand thread Honeysuckle
To the left-hand thread Bindweed:
“It seems that against us all fate has combined.
Oh my darling, oh my darling,
Oh my darling Colombine,
Thou are lost and gone forever.
We shall never intertwine.”

Together they found them the next day.
They had pulled up their roots and just shriveled away,
Deprived of that freedom for which we must fight,
To veer to the left, or veer to the right!

Michael Flanders
MÉSALLIANCE

La spirale du Chèvrefeuille s'enroule dans le sens des aiguilles d'une montre, vers le soleil
Ainsi que tant d'autres plantes grimpantes.
Pourtant quelques-unes grimpent en sens contraire, la Liseron par exemple
Ou Convolvulus, pour lui donner son nom latin.

Enracinés de part et d'autre d'une porte, deux plantes — une de chaque espèce —
S'élançaient vers un appui de fenêtre plus haut.
Ces deux tire-bouchons qui ne connaissaient que l'instinct de leur propre espèce
Au contact de leurs vrilles, sourirent, tendresse immédiate, s'arrêtèrent au linteau.

Conta le Chèvrefeuille droitier
Au Liseron gaucher:
“Oh, marions-nous, sans
L'accord de nos parents,
Amants inséparables,
Un bonheur ineffable
Quand ensemble nous vivrons.”
Conta le Chèvrefeuille à la Liseron.

“Une Liseron pour femme, mais ce n'est pas coutume
Chez nous les Chèvrefeuilles, ils sont de souche commune,
Sans la moindre culture, leurs manières sont gauches
Et nous vrillons à droite, par trop une débauche.”

Dit la Liseron sens inverse
Au Chèvrefeuille aiguilles d'une montre:
“Économisons, en cas d'averse
Un franc plus un franc, on démontre,
Font deux francs, pour la lune de miel.
Échappons, je crois que le ciel
Ne voudra pas nous mettre en deuil.”
Dit la Liseron au Chèvrefeuille.

Une abeille qui passait leur fit cette remarque:
“Je l'avais déjà dit et le dirai encore,
Vos rejetons, s'il y en a qui débarquent,
Ne serons pas bénis, Je ne suis pas d'accord.

Votre pauvre surgeon, mais comment est-ce qu'il f'ra
Pour grimper sur les murs, en voilà des beaux draps.
A droite — à gauche, où ira-t-il, il s'ra tout seul,
Et montera tout droit pour se casser la gueule.”

Le Chèvrefeuille au pas de vis à droite
Dit au liseron fileté à gauche:
“Un affreux destin contre nous s'emboite,
Oh mon amour, mon amour, c'est trop moche,
Oh mon amour, mon amour, Colombine
Nous sommes perdus, jamais je ne t'aurai,
Tout contre moi je n'verrai pas ta mine.

Ensemble on les trouva, le matin qui suivait.
Les racines arrachées, mais leurs vrilles se lovaient,
Sans cette liberté, il vaut mieux qu'on nous fauche:
Pouvoir tourner à droite, pouvoir tourner à gauche.

Michael Flanders (Trad française, Bernard Hœpffner)

7. Le mardi, août 18 2009, 18:07 par Agnès Orosco
Merci beaucoup à vous, c'est un très joli poème ! Et j'aime aussi beaucoup le chèvrefeuille... Agnès O.

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