vendredi, juin 29 2012

Ken Loach, The Angels' share


Allez voir La Part des Anges ! C’est un film aussi savoureux que l’excellentissime whisky qui détend les visages et allume les regards, et devient l’enjeu de la réhabilitation sociale de Robbie, le jeune délinquant balafré au visage en lame de couteau et au regard d'un bleu si profond. C’est, en plus ancré socialement sans doute, et dans une réalité encore plus brutale et chaotique, un pur Westlake. Les dialogues sont enlevés, quoique littéralement criblés de « fucking », avec un accent et une diction qui donnent le sentiment d’entendre parler un dialecte d’Océanie ou de qui sait quelle contrée exotique. La bande de bras cassés dont Ken Loach a fait ses héros m’évoque irrésistiblement Dortmunder, ses plans, ses complices, sa poisse….

 La Part des Anges  est une comédie au meilleur sens du terme, rythmée, cocasse, inventive, et qui, au détour d’une réplique ou d’une mimique, en dit bien plus long sur la confusion de certaines vies que bien des films à message. Après l’excentricité gentiment ennuyeuse (défaut de rythme !!!) d’Adieu Berthe,  ce film-ci conte sur un mode fort peu orthodoxe le retour à l’humanité d’un voyou. Une histoire tout sauf bien pensante. Parfaitement anar’, en fait.