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vendredi, mai 6 2011

Quatre Jours en Mars, de Jens Christian Grøndahl.

Une semaine en avril-mai, c’est le bilan de ma lecture de Quatre Jours en Mars, le roman de Jens Christian Grøndahl. Ce qui est beaucoup pour 425 pages. Certes j’ai beaucoup de travail et donc peu le temps de lire (oui, mais la nuit…), mais ce n’est pas la seule raison. Je sors de cette histoire, pas inintéressante en soi, de femme, architecte talentueuse et femme libre, égarée à la moitié de sa vie lorsqu’elle découvre que son fils a franchi les limites de la délinquance violente, avec le sentiment d’avoir absorbé une interminable liste de prénoms, au fil de phrases blanches, expressives certes, sobres, mais juxtaposées. Juxtaposition aussi (un comble pour une histoire d'architecte!) des épisodes au fil des pensées d’Ingrid Dreyer, fille de Berthe, petite fille d’Ada. Trois générations de femmes (chacune univocalique, c’est marrant) divorcées, éprises un moment d’un amant, et subséquemment mères défaillantes de mère en fille, dont les histoires se superposent, au long de ces quatre jours sur le fil du rasoir, entre Suède, Norvège, Italie, Paris, passés, présent.  Le roman relève en outre aussi de la chronique de gestes, à mainte occasion. Ajoutez à cela les aspérités de traduction : Tandis que Berthe raconta p268 (imparfait, non ?), ou Berthe s’installa dans le fauteuil qu’elle a (qu’elle avait….) toujours préféré quand elle passe (elle passait ? la concordance des temps, ça existe encore, non ?) à la maison. L’Œuf  d’Arne Jacobsen, la seule icône de design de l’appartement, et le seul meuble qu’Ingrid a emporté quand elle a quitté (avait, 2x, puisqu’on revient au passé simple !) Bianco Lunos Allé. Berthe servit un Montepulciano.

Et une fin brutalement plaquée au sujet de laquelle je n’ai pu m’empêcher de penser qu’Ingrid retrouvait le lien avec son fils par xénophobie interposée. Il y a beau avoir des observations pleines de justesse, et une certaine mélancolie, je n’ai pas adoré, non.