Christine de Pizan, ballade
Par Agnès Orosco le dimanche, juin 30 2013, 13:03 - Lien permanent
Seulette suis et seulette veux être,
Seulette m’a mon doux ami laissée,
Seulette suis, sans compagnon ni maître,
Seulette suis, dolente et courroucée,
Seulette suis en langueur mésaisée ,
Seulette suis plus que nulle égarée,
Seulette suis sans ami demeurée.
Seulette suis à huis ou à fenêtre,
Seulette suis en un anglet mussée ,
Seulette suis pour moi de pleurs repaître,
Seulette suis, dolente ou apaisée,
Seulette suis, rien n’est qui tant me siée ,
Seulette suis en ma chambre enserrée ,
Seulette suis sans ami demeurée.
Seulette suis partout en tout être,
Seulette suis, où je voise, où je siée ,
Seulette suis plus qu’autre rien terrestre ,
Seulette suis, de chacun délaissée,
Seulette suis, durement abaissée,
Seulette suis souvent tout épleurée ,
Seulette suis sans ami demeurée.
Princes, or est ma douleur commencée :
Seulette suis de tout deuil menacée,
Seulette suis plus tainte que morée ,
Seulette suis sans ami demeurée.
Commentaires
Chère Agnès,
Seulette tu es, mais pas complètement, convolvolée dans ton blog. Nous sommes nombreux, nombreuses derrière nos écrans à suivre tes lectures. Tu partageais cette passion avec Pierre, nous le savons. Ta générosité nous faisait partager tes joies et tes coups de gueule. Tu m’as fait découvrir quantité d’auteurs, et je ne suis pas la seule.
Reprends donc la plume,
Mon amie Agnès.
Anne
Merci à toi.
A.
Courage.
Merci.