Mènis Koumandarèas - La Femme du métro
Par Agnès Orosco le samedi, novembre 27 2010, 20:52 - Littérature grecque - Lien permanent
Tiens c’est vrai, il n’y avait
pas de rayon littérature grecque... c’est vrai aussi qu’à part Zorba le Grec, lecture très ancienne, je
ne connais pas la littérature grecque autre qu’antique. Et pas moyen de la
rattacher à un ensemble géographique plus vaste, j’ouvre donc officiellement
avec
Voilà mon déplaisir exprimé (ce livre est vraiment désagréable à manier, à toucher, à regarder). Je l’ai ouvert ce matin en me levant (pas très tôt), il a accompagné mon thé du matin – avantage d’un petit-déjeuner solitaire – et je ne l’ai posé qu’une fois achevé - emportée, inquiète, saisie par cette obscure et souterraine histoire d’amour. Histoire d’une passion sensuelle dans les années 70, entre un garçon en pantalon pattes d’éléphant et pull rouge, Mìmis, beau, hardi, voluptueux, d’un cynisme encore ingénu, et madame Koùla, la quarantaine distinguée, une vie confortable, mais terne et réglée (j’allais écrire métronomique !^^) entre son mari-de-raison, leurs deux filles, et le centre des impôts où elle travaille comme chef de service. C’est un beau portrait de femme, une sorte d’Anna Karénine petite bourgeoise. L’histoire « s’étire, s’allonge et se retire » au rythme du métro qui a vu leur(s) rencontre(s) et en reste à la fois le décor et le « mètre » tout au long de leur brève aventure. Je n’en dirais pas plus. C’est magnifiquement écrit, et traduit.
En fait j’ai trouvé dans les premières pages de garde du roman que la photo portait le titre de « L’intranquille », d’Helena Inkeri, fonds Getty. Le nom de la photographe a un air grec, l’héroïne du roman n’est certes pas en paix. Cela suffit-il à justifier l’association ? il y a un logo aussi, d’ailleurs, qui leur aurait été offert par Moebius.