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mardi, septembre 15 2009

Quoi de neuf ? Delacroix, le Journal.

J’aime beaucoup la petite histoire de la jeune chèvre (Ah! qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin! Qu'elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande! Et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l'écuelle. Un amour de petite chèvre!
J’ai dû déclamer cela il y a des siècles, debout sur un tabouret ? - Seigneur !...) la petite chèvre donc qui rentre à la fin de l’été, pâle et les yeux battus, et à qui sa copine, de retour de transhumance, demande ce qu’elle a fait pendant les vacances.
-J’ai bouquiné…

Sans vouloir pousser la comparaison ^^, moi aussi, j’ai bouquiné depuis cette fin d’août dont date mon dernier billet. Marie Ndiaye (pourquoi diable les gens – certains critiques compris – s’obstinent-ils à prononcer « N – Diaye », le N est ici un son, pas une lettre !) d’abord, puis, pavé considérable, Les Disparus de Daniel Mendelsohn, volet II de la trilogie dont L’Étreinte Fugitive était le premier. Deux ouvrages dont je veux prendre le temps de rendre compte, car l’un et l’autre sont riches et complexes.
En attendant, j’ai la joie et la fierté, car ce travail monumental est l’œuvre d’une vieille et chère amie, d’annoncer ici l’imminente parution (en octobre ?) de la nouvelle édition du Journal de Delacroix, destinée à devenir l’édition de référence, 2512 pages avec l’index, une étude introductive de près de 70 pages, et des dizaines de documents inédits, dont certains retrouvés dans des circonstances très romanesques, à la suite d’enquêtes minutieuses qui n’ont rien à envier au roman policier. Deux volumes dans un boîtier, chez José Corti. Édition de Michele Hannoosh, professeur de littérature française à l’université Ann Arbor du Michigan, qui est pour moi comme une lointaine grande sœur. Je salue ici l’issue d’un projet soutenu avec ferveur, opiniâtreté et quelle acuité ! à travers mille tribulations, et je me réjouis de n’avoir plus pour perspective que de plonger dans cette œuvre qui, par l’univers évoqué, tient de Balzac, et par sa forme, méditée, concertée et pourtant ductile et ondoyante, d’un Montaigne moderne.
Et voilà, c'est sorti : http://www.jose-corti.fr/titresromantiques/JournalDelacroix.html