Le textile à Saint-Quentin avant la Premère guerre mondiale

L'activité autour du textile est présente à Saint-Quentin depuis le Moyen-Age. Le Vermandois produit de la laine, du lin et des plantes tinctoriales notamment le guède.
Mais la ville est surtout jusqu'au XIXème siècle une place de commerce de produits textiles en raison de sa situation géographique privilégiée entre la Flandre, le Bassin Parisien, l'Angleterre et la Champagne.
Au XVIIIe siècle, la filature et le tissage sont réalisés dans les villages autour de Péronne, Chauny, La Fère, Marle, Guise et Vervins. On trouve une soixantaine de maisons de commerce à Saint-Quentin qui assurent la vente et l'exportation de marchandises dans toute l'Europe.
Le XIXe siècle constitue un changement radical : les productions sont concentrées désormais en ville dans des usines de tissage et de filature.
Les usines s'installent d'abord au faubourg d'Isle (à partir de 1860) puis dans les faubourgs Saint-Martin et Saint-Jean et enfin dans le quartier de Remicourt (à partir de 1880).

Les usines de guipure

La guipure désigne une étoffe réticulaire imitant la dentelle dont l’utilisation principale est la confection des rideaux et stores d’ameublement.

L’usine Sidoux

En 1896, Josias Broad transfère son usine de Caudry (Nord) à Saint-Quentin. L’usine comptait 1 500 employés et était le premier producteur français de ce genre de textile. L’usine sera reprise après 1900 par Albert Sidoux. L’usine se situe dans le quartier de Remicourt, rue Camille Desmoulins.

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Source : Inventaire du Patrimoine Culturel de Picardie

GUIPURES.jpg Source : Bibliothèque Municipale

La Cotonnière

La construction de l’usine commença en 1887. Elle est située à l’angle des rues de Mulhouse et Richard-Lenoir. Il s’agit d’une des cinq usines de guipure installées à Saint-Quentin entre 1881 et 1896. Le tissage s’étend alors sur l’ensemble du site mais aussi de l'autre côté de la rue (entrepôts) où l’on trouve maintenant la salle des ventes. Le nom ("La Cotonnière de Saint-Quentin") sera donné en 1919 après la fusion de plusieurs sociétés textiles de la ville.

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Source : Inventaire du Patrimoine Culturel de Picardie

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Source : Inventaire du Patrimoine Culturel de Picardie - Sortie des usines vers 1900.

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Source : Inventaire du Patrimoine Culturel de Picardie

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Source : Inventaire du Patrimoine Culturel de Picardie

Un exemple d'une usine de tissage

Le tissage Taine, Guillot & Cie

Charles et Edmond Testart ont une entreprise de tissage de laine depuis 1869. Ils quittent l'ancien couvent des Cordeliers pour s'implanter sur la commune limitrophe de Neuville-Saint-Amand. A la veille de la Première Guerre mondiale, ce tissage est l'une des dernières fabriques de tissus de laine à Saint-Quentin, où le tissage de coton est prédominant depuis le début du XIXe siècle. La production se spécialise dans les tissus classiques (cachemire, mérinos, voiles, mousselines, serges), mais aussi dans les châles, écharpes, nouveautés et fantaisies. L'usine est pratiquement rasée après la guerre. Elle est reconstruite en 1922.

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Source : Inventaire du Patrimoine Culturel de Picardie

Un exemple d'une usine de broderie : l'usine Daltroff

Julien Daltroff fonde une usine de broderie mécanique en 1875. En 1895 sont édifiés des logements ouvriers ainsi qu'une salle des machines et une chaufferie. Au début du XXe siècle la société exploite des ateliers de broderie mécanique en Suisse et en Autriche. Elle a des maisons de vente à Londres, Vienne et Saint-Gall. L'usine sera détruite par les bombardements en 1918 et reconstruite quasiment à l'identique.

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Source : Inventaire du Patrimoine Culturel de Picardie

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Source : Inventaire du patrimoine Culturel de Picardie - Les ouvriers devant la salle des machines

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Source : Inventaire du Patrimoine Culturel de Picardie - Les ateliers de broderie mécanique avant 1914

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Source : Inventaire du Patrimoine Culturel de Picardie - Les ateliers de broderie mécanique avant 1914

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