Reportage écrit et réalisé par Adrien Lenormand (1S2) :
À Beaumont-Hamel se trouve un
mémorial Terre-Neuvien commémorant l'engagement du régime Terre-Neuvien durant la
grande Guerre. Ce mémorial a aussi un haute valeur éducative car il permet aussi d'avoir une vision de ce qu'était un
réseau de tranchée pendant la guerre dite de position.
À l'époque de la première guerre
mondiale, Terre-neuve était une colonie britannique qui s'était organisé afin de créer un régiment
de volontaires. Ce mémorial a été érigé notamment en souvenir de l'une des offensives
les plus meurtrières de la bataille de la Somme. Le 1er juillet 1916,
les Anglais annoncent à leurs alliés qu’ils allaient "marcher avec une canne" sur les Allemands. En effet, après un bombardement de
plusieurs jours, une partie des Anglais était censée avancer jusqu'à la
tranchée allemande, la nettoyer et envoyer une fusée pour que ceux restés à
l'arrière puissent venir sans dangers. Malheureusement les bombardements ne furent
pas aussi efficaces que prévu. Les 14 divisions anglaises se firent massacrer
par les Allemands et leurs mitrailleuses qui avaient alors une portée de 2.5km.
Dans la confusion des combats, les Anglais envoyèrent une fusée pour
demander du renfort. À la vue de la fusée, les Terre-neuviens restés à
l'arrière appliquèrent le plan et se retrouvèrent à leur tour nez à nez avec
les mitrailleuses allemandes. Sur 800 terre-neuviens, seulement 67 survécurent.
À la suite de ce massacre, les
Écossais continuèrent le combat et reprirent le village de Beaumont-Hamel en novembre. Les Écossais
étaient surnommés par les Allemands, les "dames de l'enfer" en raison
de leur kilt, ce qui n'était pourtant pas la tenue la plus adéquate au combat.
D'ailleurs, un Écossais, recevra la plus haute distinction militaire
britannique, la Victoria cross, car il avait réussi à traverser le no mans land
en jouant de sa cornemuse afin de soutenir les autres soldats. Bien que touché,
il trouva quand même le moyen de se cacher dans un trou d'obus pour continuer
de jouer de la musique dans le seul but de motiver ses amis. La bataille de la
Somme prit fin le 18 novembre avec 1 200 000 victimes pour seulement quelques
kilomètres gagnés.
Au mémorial se trouve une butte
sur laquelle est dressée au sommet une statue de caribou dirigé vers les
tranchées allemandes en mémoire du régiment terre-neuvien dont le caribou est
l'emblème. À la base de cette butte se trouve des plaques de bronze où sont
inscrits les noms des membres de ce régiment terre-neuvien, c'est à dire 820
noms. L’ensemble du site et son entretien a été financé par les familles des
victimes et en particulier par les mères et les veuves des soldats tombés au
combat.
Au mémorial terre-neuvien se
situe également le fameux arbre du danger, seul arbre resté debout durant les
offensives. Cet arbre symbolise l'avancée des Terres-neuviens. Cet arbre était
impossible à franchir car les Allemands avaient agencé leurs mitrailleuses de
manières à ce que leurs tirs se croisent à peu près au niveau de cet arbre. Le
champ de bataille autour est donc devenu un cimetière où se situerait encore
aujourd’hui environ 200 corps.
Nous avons appris également de
nombreuses choses sur la guerre durant la visite comme le fait que les soldats
du front étaient surnommées les PCDF qui signifiait les "pauvres cons du
front", ou que les barbelés étaient appelés des séchoirs car à partir du
moment où l'on était pris dedans, notre durée de vie était d'approximativement
15 secondes et que les cadavres pouvaient littéralement « sécher »
sur place. Il faut savoir que pendant la bataille de la Somme les Français
avaient beaucoup moins de soucis que les Allemands à se ravitailler car ils étaient
dans leur pays. Les membres de la triple entente essayèrent d'empêcher le
ravitaillement des troupes allemandes avec des blocus. De toutes les manières
les rats mangeaient la nourriture et les cuisines roulantes qui amenaient la
nourriture au soldat ne réussissaient que très rarement à garder les plats
chauds. Les soldats étaient généralement contraints de boire l'eau de la pluie
mais cela leur amena des maladies du fait des cadavres qui baignaient entre
autre dans l'eau ou le fait que les rats buvaient cette même eau. Les soldats
s'ennuient pendant les moments de repos dans les tranchées et c'est pour cela
qu'ils se mettent à sculpter des obus et autres pour s'occuper comme l'on peut
le voir à l'Historial de la grande Guerre à Péronne.
Parmi les choses qui m’ont fait
le plus réfléchir, nous avons appris qu'il était préférable de blesser les
soldats ennemis plutôt que de les tuer car, en effet, un blessé requiert de
l'assistance contrairement à un mort.