C’est l’histoire d’Isra, 17 ans dans les années 1990 en Palestine, et de Deya, 18 ans en 2008 à Brooklyn. 20 ans séparent ces deux jeunes femmes, la mère et la fille.
La mère, Isra, va devoir quitter sa famille et son pays pour suivre le fiancé qu’on lui a choisi et s’installer à Brooklyn. Elle rêve d’une vie meilleure mais elle déchante très vite. Sa tyrannique belle-mère lui fait vite comprendre quelle est sa place dans cette famille. Hors de question d’avoir une vie en dehors de la famille, elle doit se dévouer corps et âme à son époux et à sa famille, et engendrer un héritier. Mais comble du déshonneur, elle ne donne naissance qu’à des filles. Elle sombre peu à peu dans la dépression, seuls la lecture et l’amour des livres vont la sauver…momentanément.
Deya, elle, se rebelle ! Elle refuse tous les prétendants que sa grand-mère, chargée de son éducation après la mort de sa mère, lui présente. Elle rêve d’une autre destinée et aspire à poursuivre ses études à l’Université. Elle ne veut pas se marier si jeune, elle se souvient de l’immense tristesse et de la grande solitude de sa mère. Mais quel est ce secret qui entoure la mort de ses parents ? Que lui cachent ses grands-parents ?
Dans ce premier roman, Etaf Rum y évoque la condition des femmes, le mariage arrangé, le viol conjugal, les violences faites aux femmes. Ces femmes qui aspirent à échapper à leur condition mais qui se trouvent constamment tiraillées entre le poids des traditions et leur aspiration à une plus grande liberté.
Vous trouverez ces mêmes thématiques dans le roman de Djaïli Amadou Amal, Les impatientes, prix Goncourt des lycéens 2020.
Catégorie A lire !
"Le silence d’Isra", d’Etaf RUM.
mardi, avril 27 2021, par nathalie casquinha
"Cent millions d’années et un jour" de Jean-Baptiste ANDREA.
Un rêve obsède jusqu’à la folie Stan, un paléontologue bientôt à la retraite : retrouver le squelette d'un dinosaure pris dans la glace. On sait peu de choses sur ce dinosaure malgré les recherches menées par différents scientifiques. Existe-t-il vraiment ou est-ce une chimère ?
Tout ce que l’on sait, c’est qu’il pourrait se trouver au fond d’une grotte entre deux glaciers des Alpes, entre la France et l'Italie.
Pour mener à bien son expédition, Stan décide de convoquer Umberto et Peter, deux autres amis scientifiques. Un alpiniste chevronné viendra compléter cette équipe.
Commencent alors une ascension et une quête bien périlleuses dont l’issue sera inattendue !
Magnifique roman sur l’amitié, les blessures de l’enfance, le désenchantement et la nostalgie.
Du même auteur, nous vous conseillons la lecture de "Ma reine" disponible au CDI.
"Autour de Jupiter" de Gary D. SCHMIDT
Mais qui tourne donc « autour de Jupiter » ?
C’est Joseph, son tout jeune père.
Quand Joseph est accueilli par Jack et ses parents dans leur ferme familiale, c’est un adolescent écorché vif, violent et tourmenté, qui sort tout juste d’un centre de rééducation à Stone Mountain car il a failli tuer une femme.
Peu à peu, des liens vont se nouer entre les différents membres de cette famille, mais Joseph ne veut, au plus profond de lui, qu’une seule et unique chose : retrouver sa fille, Jupiter, qu’il chérit plus que tout.
Gary D. Schmidt sait si bien raconter les tourments de l’adolescence quand elle est confrontée à la violence des adultes.
Je vous recommande aussi de ce même auteur son très beau roman d'apprentissage, Jusqu’ici tout va bien.
"Les étoiles s’éteignent à l’aube" de Richard WAGAMESE
Quand Eldon sent sa fin approcher, il demande à son fils de seize ans, Franklin Starlight, de l’accompagner jusqu’à la montagne sacrée de ce coin de Colombie britannique pour y être enterré comme les guerriers de sa tribu indienne, les Ojibwés. Franklin hésite, il n’a pas de très bons rapports avec ce père qui l’a confié à son meilleur ami à la mort de sa mère. Depuis lors, il ne voit son père que de façon épisodique et les rares fois où il vient lui rendre visite, cela se termine toujours mal.
C’est donc un père malade, détruit par l’alcool et par une vie de bohème, que Franklin décide finalement d’accompagner jusqu’à sa destination finale.
Durant tout le voyage qui s’effectue dans des conditions rudes et extrêmes, Eldon dévoile peu à peu à ce fils qu’il connaît si peu, sa vie, leurs origines indiennes, ses joies, ses doutes, ses angoisses, ses choix de vie.
Richard Wagamese, auteur de littérature amérindienne canadienne, qui appartient à la nation Ojibwé, nous livre ici un récit initiatique d’une extrême émotion où des scènes d'une grande violence alternent avec des moments très touchants.
On sort grandi de cette lecture, tout comme le jeune Franklin qui a enfin fait la paix avec son père et a accepté de renouer avec ses racines. C’est aussi un magnifique roman sur la transmission et le pardon.
Sélection FEMINA DES LYCEENS 2020 : "Chavirer" de Lola Lafon, un livre qu’il ne faut pas louper !
lundi, décembre 14 2020, par nathalie casquinha
Chavirer de Lola Lafon parle d'un sujet difficile à aborder : la prostitution forcée de mineurs dans le monde du spectacle avec le point de vue de différentes victimes. Ce livre en parle pour dénoncer ce genre d'actes. Il en parle pour nous dire qu'on a le droit de dire non quand on ne veut pas de quelque chose. Il en parle pour décrire des femmes à qui c'est arrivé. Chavirer, c'est l'histoire de la jeune Cléo qui au cours d'une longue et grande manipulation mentale se retrouve à participer à un concours pour une Bourse Galatée inexistante. Cette Cléo fera de nombreuses rencontres qui nous seront décrites tout au long de l'histoire : chaque nouveau personnage crée un lien plus ou moins fort avec Cléo.
Contrairement à Histoire du Fils où je me suis complètement perdue avec les personnages, dans ce roman, c'est allé tout seul ; chaque personnage a un passé qui nous est raconté et ensuite on nous parle de sa relation avec Cléo. Avec Chavirer, j'ai pu comprendre comment une situation d'abus peut arriver à toutes et comment peut-on la vivre ; j'ai pu voir des danseuses militant pour leurs droits, j'ai pu “lire” des victimes partageant leur douloureux passé et j'ai pu lire une magnifique histoire d'amour entre deux femmes.
Chavirer est un excellent livre, il mérite sa nomination au Prix Femina des lycéens.
Malaïka, 2nde 8
Sélection FEMINA DES LYCEENS 2020 : "Nature humaine" de Serge Joncour
vendredi, décembre 4 2020, par nathalie casquinha
Nature humaine est un roman de Serge Joncour, édité aux éditions Flammarion en Août 2020, lauréat du prix Femina 2020.
Serge Joncour écrit l'histoire d'Alexandre, héritier de la ferme familiale. L'auteur décrit le progrès au fil des années, les nouvelles technologies à l'approche de l'an 2000.
La famille va voir ses liens se défaire, avec les enfants qui partent à la ville et les nouvelles technologies qui arrivent à la ferme. Les progrès s'accompagnent de l'histoire d'amour d'Alexandre avec cette fille, une allemande mais également des amitiés avec le voisin, et les garçons de Toulouse qui vont changer sa vie et donc le cours du roman. Où ces rencontres vont-elles l'amener ?
Entre amour, amitié, progrès, révolte politique, vie à la ferme,... Nous allons suivre Alexandre dans une grande partie de sa vie.
Le livre se lit assez vite et facilement malgré ses nombreuses pages. Au début l'histoire semble longue mais plus on avance dans les chapitres plus le rythme s'accélère, on suit les évènements au fil des années, avec l'arrivée des nouvelles technologies que l'on trouve encore de nos jours.
Ce roman m'a semblé assez intéressant mais la fin est ouverte, on ne la comprend pas vraiment. Mais peut-être est-ce à nous d'imaginer sa fin !
Margo, 2nde 8
Sélection FEMINA DES LYCEENS 2020 : "Saturne" de Sarah Chiche, les liens du mensonge
Saturne est un livre de Sarah Chiche, édité aux éditions du Seuil et publié le 20 août 2020.
J'ai adoré ce roman qui nous narre l'histoire d'Harry Chiche, dans un premier temps et ensuite, celle de sa fille. C'est après avoir rencontré une dame prétendant connaître son père lors d'un salon du livre en Suisse que Sarah Chiche se décide à écrire cette histoire.
Avec Saturne, l'auteure nous montre les vices cachés d'une famille, vices qui peuvent s'avérer autodestructeurs car sa relation avec la famille de son père n'est que le résultat de mensonges répétés de sa mère qui lui a valu de détruire cette relation.
Par sa manière d'écrire unique et qui m'a beaucoup plu, elle nous a aussi montré qu'on ne surmonte jamais vraiment un deuil.
J'ai aimé la fin de l'histoire : il a fallu à l'auteure une preuve d'amour de son père à son égard pour lui permettre d'aller mieux parce que bien qu'elle pense mépriser l'amour, on a tous besoin d'être aimé !
Je conseille ce livre à tous lecteurs car malgré son écriture un peu complexe, l'histoire n'en est pas moins prenante et facile à lire.
Malaïka, 2nde 8
Sélection FEMINA DES LYCEENS 2020 : "Ce qu’il faut de nuit" de Laurent Petitmangin, un livre qu’il ne faut pas louper !
Ce qu’il faut de nuit est un récit autobiographique écrit par Laurent Petitmangin, paru à La Manufacture des livres le 20 août 2020.
C’est l’histoire d’un père de famille qui se retrouve veuf et doit élever ses deux garçons, seul.
Dans ce livre émouvant, vous allez découvrir comment il arrive à gérer les situations délicates. Comment ce père de famille va-t-il se positionner face à ses deux garçons ? Comment va-t-il faire pour tenir le coup avec le temps ?
Cette histoire de famille pleine de conviction, sensible et touchante va vous surprendre par ses nombreux rebondissements.
Ce récit autobiographique m’a beaucoup plu. Ses passages émouvants m’ont fait vivre l’histoire de l'intérieur grâce à ces personnages attachants et surprenants. Ce livre ne montre pas que les bons côtés de la vie, comme c'est le cas dans un conte de fées, mais aussi les mauvais.
En tant que lecteur, si vous aimez les histoires pleines de finesse et de sensibilité, je vous conseille de consacrer un peu de votre temps à lire celle de Laurent Petitmangin.
Jeanne D., 2nde 8
FEMINA 2020 : "Nature humaine" de Serge Joncour
lundi, novembre 2 2020, par nathalie casquinha
C'est donc Serge Joncour avec son roman Nature humaine qui succède à Sylvain Prudhomme, lauréate 2019 pour son livre Par les routes ?
"De pierre et d’os" de Bérengère Cournut
mardi, juin 2 2020, par nathalie casquinha
Destinée remarquable d'Uqsuralik, une jeune Inuit.
Une nuit, cette toute jeune fille de 12 ans se retrouve séparée de sa famille car la banquise sur laquelle se trouve l'igloo familial se fracture. A la dérive - dans tous les sens du terme - elle va mener dès lors une existence chaotique, seule, aux prises avec de multiples dangers provenant des hommes et de la nature.
A travers ce personnage fascinant, nous entrons de plain-pied dans la culture inuit avec ses coutumes, ses rites, ses croyances et ses chants incantatoires.
Tout cela dans une écriture d'une grande beauté. Je vous invite à venir le découvrir bien sûr !
L'homme chauve-souris de Jo Nesbø
jeudi, mai 7 2020, par nathalie casquinha
Après avoir frissonné d'effroi avec le roman policier Le Bonhomme de neige, c'est avec grand plaisir que j'ai lu la première enquête d'Harry Hole, L'homme chauve-souris.
Jo Nesbø nous emmène en Australie où l'inspecteur norvégien va enquêter au côté de la police locale sur la mort d'une jeune femme retrouvée morte au pied d'une falaise. Inger était venue d'Oslo, comme tant de jeunes Scandinaves, pour travailler sur cette terre de cocagne qu'est l'Australie pour la jeune génération.
Avec son co-équipier d'origine aborigène, Andrew Kensington, Harry va découvrir le monde interlope de Sydney, mais il va surtout découvrir l'histoire de ce continent. Andrew, de façon sibylline, va lui donner certaines clés pour comprendre le monde aborigène, dont l’importance des relations de l'homme et de la nature. Il va notamment lui apprendre que la chauve-souris est un présage de mort...
Les échanges entre les deux policiers à fleur de peau - de vrais éclopés de la vie - sont très émouvants, et leur amitié permet de retranscrire la complexité des émotions humaines. Mais le plus intéressant, selon moi, dans cette enquête est la plongée dans la culture aborigène et ses coutumes.
Très bon polar, très riche, et dont l'enquête aux multiples rebondissements nous maintient en haleine jusqu'aux dernières pages !
"Tous, sauf moi" de Francesca Melandri
mercredi, mai 6 2020, par nathalie casquinha
Comme dans ses précédents romans Eva dort ou Plus haut que la mer, Francesca Melandri mêle ici une histoire singulière avec l'Histoire universelle.
Avec Tous, sauf moi l'autrice se penche cette fois sur l'histoire coloniale de l'Italie en Ethiopie, sur le fascisme et ses lois raciales, et sur les années Berlusconi.
Quand Ilaria, en 2010, retrouve sur le pas de sa porte un jeune migrant éthiopien qui prétend être son neveu, sa vie bascule.
Cet événement va provoquer un vrai choc chez cette femme, enseignante en histoire, qui se voulait intègre...
Comme son père, âgé de 96 ans, est atteint de la maladie d'Alzheimer, elle va devoir se débrouiller seule pour découvrir la vérité même si son demi-frère est mis dans la confidence et va l'épauler !
L'enquête sur cette histoire de filiation supposée va permettre à la narratrice non seulement de découvrir le vrai visage de son père, mais aussi de faire un bilan sur sa propre vie et de mettre en lumière ses propres contradictions.
Tout en accompagnant Ilaria sur les traces de la vérité, nous découvrons à travers de nombreux flash-back des pans de l'histoire d'Attilio, le père d'Ilaria, et nous plongeons de ce fait dans l'histoire de l'Italie - notamment au moment de la politique colonialiste de Mussolini. La description des multiples exactions commises par les “Chemises noires” en Ethiopie sont parfois à la limite du soutenable : les massacres, les viols, les attaques chimiques...
Même si la narration est ralentie par les nombreux allers-retours dans le passé, ce troisième roman de Francesca Melandri est passionnant et nous contraint à réfléchir sur la portée de l'Histoire dans la vie des individus.
A lire de toute urgence !
"Le quatrième mur" de Sorj CHALANDON
dimanche, avril 26 2020, par nathalie casquinha
Georges - le double de Chalandon - professeur d'Histoire-Géographie et metteur en scène amateur, part au Liban en février 1982 en pleine guerre civile, pour mener à bien un projet fou : monter Antigone d'Anouilh à Beyrouth, sur la ligne de front, avec des comédiens de différentes appartenances religieuses. Il l'a promis à son ami Sam, hospitalisé en soins palliatifs à cause d'un cancer. Sam est un réfugié grec, grand metteur en scène, qui a dû fuir son pays en 1976 à cause de la dictature des Colonels. Opposant au régime, il a été arrêté et torturé.
Comme dans son premier roman, Une promesse, l'auteur fait reposer l'intrigue sur une promesse folle faite à un ami mourant.
Le roman s'ouvre sur la dernière scène. L'histoire fait donc une boucle jusqu'à l'instant ultime et inévitable.
Tout au long du roman, on vit intensément avec notre héros qui se démène constamment avec ses sentiments, et plus concrètement avec les obstacles que la guerre met sur sa route, pour mener à bien son projet. Il doit faire montre de beaucoup de patience et de diplomatie avec l'ensemble des interlocuteurs et notamment avec ses comédiens. Ces derniers tentent, le temps d'une pièce de théâtre, d'effacer leurs différends et leur quotidien au nom de la création artistique.
C'est émouvant et touchant !
Des sentiments violents, forts et bouleversants sont aussi provoqués chez le lecteur par les descriptions de scènes de guerre, avec un pic quand le narrateur entre dans le camp de réfugiés de Sabra et Chatila et rend compte du massacre. Les visions évoquées sont à la limite de l’insoutenable.
La tension provoquée par la guerre est un poison qui s'insinue et se distille jusqu'à l'intime. Notre narrateur va s'en rendre compte à son retour en France. Il va prendre conscience qu'un retour à la normale est impossible et que la violence de la guerre s'est installée en lui et le rend agressif, alors même que son entourage ne lui veut que du bien.
Cette histoire est en fait celle de Sorj Chalandon, grand reporter de guerre, qui avait besoin de tuer son héros pour renaître et reprendre une vie normale dans un pays en paix. C'était une question de survie !
Lors d'une conférence au Salon du Livre de Paris à laquelle j'ai eu la chance d'assister, il a rendu compte de façon émouvante et bouleversante de cette catharsis.
Un très grand moment !
Note : Le 4ème mur est, au théâtre, un écran imaginaire qui sépare le comédien du spectateur.
"Eva dort" de Francesca Melandri
vendredi, avril 24 2020, par nathalie casquinha
Une découverte fort intéressante que le roman italien Eva dort de Francesca Melandri (paru en 2010) où l'on suit l'histoire d'une famille du nord de l'Italie sur trois générations, de 1919 à nos jours - essentiellement à travers deux femmes, Gerda mère-célibataire et sa fille Eva - dans une construction originale en deux parties qui s'entrecroisent au fil du récit.
Tout cela sur fond d'une fresque historique qui met en scène le destin chaotique de la province du Haut-Adige (ex-Tyrol du Sud) - passée de l'Empire austro-hongrois vaincu à l'Italie après la guerre de 14 - et sa difficile intégration dans l'état italien.
Une œuvre riche et une belle surprise pour un premier roman.
Anne B.
"Les Déracinés" de Catherine Bardon
mardi, avril 7 2020, par nathalie casquinha
C'est l'histoire d'Almah et Wilhelm, un jeune couple autrichien juif de 1921 à 1961. De leur rencontre dans la Vienne des années 20 où la vie culturelle et intellectuelle sont foisonnantes, à la montée du nazisme, l'Anschluss, l'exil forcé par la Suisse, Lisbonne, Ellis Island et l'arrivée à Sosùa en République dominicaine dans une communauté juive, où ils seront les tous premiers colons de ce kibboutz en construction.
Très intéressant d'un point de vue historique. On y retrouve aussi toutes les émotions de l'exil, du déchirement, de la culpabilité, du déracinement, de la vie et de l'amour malgré tout...
"La goûteuse d'Hitler" de Rosella Postorino
vendredi, avril 3 2020, par nathalie casquinha
Nous sommes transportés en 1943 au côté de Rosa, jeune Berlinoise, qui trouve refuge chez ses beaux-parents en Prusse orientale pour fuir la guerre et les bombardements alors que son jeune mari combat sur le front de l'est et que tous les autres membres de sa famille sont morts. Alors qu'elle se croyait à l'abri, elle va être rattrapée par l'Histoire et devenir bien malgré elle une Goûteuse d'Hitler.
Ce roman nous dévoile un pan d'Histoire qui est souvent méconnu.
Une très belle découverte !
"Croix de Bohême : un récit en Somme" d'Eric Alexandre
jeudi, avril 2 2020, par nathalie casquinha
À quelques kilomètres d'Abbeville, quelque part dans la campagne, se trouve Crécy. C'est dans ce lieu que nous nous baladons, le long de la rue des Fusillés ou dans la forêt, à vélo ou à pied, en compagnie d'Eric Alexandre qui nous narre son enfance. Il nous dévoile l'histoire de ce village et celle de ses habitants, ainsi que celle d'un jeune garçon, devenant jeune homme et aujourd'hui père.
Croix de Bohême est une promenade poétique, un retour aux sources, un petit livre qui se savoure en quelques heures à peine...
Elise
"La robe bleue" de Michèle Desbordes
lundi, mars 30 2020, par nathalie casquinha
Une vieille femme assise sur une chaise dans un parc. Elle attend... Cette vieille dame, c'est Camille Claudel dans le parc de l'asile de Montdevergne dans lequel sa famille l'a placée il y a plus de 30 ans, et elle attend son frère Paul Claudel, le poète, le dramaturge, le diplomate... La robe bleue, c'est celle qu'elle portera pour sa toute dernière et rare sortie, sa dernière promenade en bord de mer au bras de son frère bien-aimé à la toute fin de sa vie.
Dans une écriture ciselée, Michèle Desbordes nous raconte la destinée croisée de ces deux artistes, jusqu'à la fin des choses.
Un pur joyau !!!
"Bacha posh" de Charlotte Erlih
dimanche, mars 29 2020, par nathalie casquinha
Farrukh est, à 15 ans, le barreur d'une équipe d'aviron qui rêve de se qualifier pour les JO ; ils viennent d'ailleurs d'obtenir un bateau
professionnel. Mais il est aussi une Bacha posh - c'est-à-dire une fille élevée en secret comme un garçon, mais seulement jusqu'à l'âge de la
puberté.
Comment redevenir une simple jeune fille quand on a joui de toutes les libertés accordées aux garçons ? Faut-il vraiment renoncer à tout ?
Roman court mais très émouvant, qui nous permet une immersion dans la culture afghane et nous interroge sur le statut des femmes dans ce pays.
"Girl" d'Edna O'Brien
Le roman d'Edna O'Brien nous plonge au cœur du calvaire et du drame qu'ont vécus les lycéennes enlevées par Boko Haram au Nigéria en 2014.
Le récit inscrit à la première personne nous permet de vivre intensément les événements avec Maryam : son rapt, la traversée de la jungle, la vie dans le camp avec ses camarades, les viols, son mariage forcé, son évasion et le retour dans sa famille.
Certains passages sont très durs car l'autrice ne nous épargne aucun détail, mais ce témoignage est essentiel pour comprendre de l'intérieur le sort subi par ces jeunes filles qui, en temps de guerre, ne sont plus considérées que comme des proies et des marchandises.
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