Les offensives allemandes mars-avril 1918

Les offensives allemandes mars-avril 1918

(par Clément Ruols)

Ces offensives allemandes de mars-avril 1918 peuvent se résumer clairement en 2 grandes offensives :

- Déclenchée le 21 mars 1918, l’opération « Michael » frappe par surprise les troupes britanniques qui y sont déployées. Utilisant leur supériorité numérique (58 divisions contre 16), les Allemands réalisent en quelques heures une large trouée dans le front britannique. Plusieurs divisions sont littéralement détruites, comme la 16e (irlandaise), la 36e et la 66e. Les unités qui n’ont pas été exterminées se replient, pris de panique : les routes sont encombrées, l’artillerie allemande sème le chaos. Amiens se trouve rapidement menacé, ce qui oblige les Britanniques à envoyer massivement des réserves pour tenter de combler la brèche. La panique s’empare alors des dirigeants politiques et militaires français et anglais. La peur d’un effondrement complet pousse à la mise en place d’un commandement unique, afin d’assurer la coordination de l’ensemble des forces alliées. L’avance allemande commence à ralentir au bout de quelques jours, à la fois en raison de l’insuffisance de la logistique (les munitions et même la nourriture des troupes sont insuffisantes) et de la résistance croissante de l’adversaire; progressivement, le succès initial et spectaculaire de Ludendorff est en train de se transformer en défaite…

- La seconde phase de l’offensive allemande (opération « Georgette », également connue sous le nom de « bataille de la Lys »), est lancée en Flandre française le 9 avril. Pour Ludendorff, elle fait figure de « quitte ou double ». Le scénario se révèle identique au premier épisode : une percée spectaculaire sur la Lys, la prise rapide d’Estaires (9-10 avril, accompagnée de l’incendie de la ville) et de la crête de Messines(10-11 avril), une avance vers Hazebrouck qui vient mourir à proximité de ce carrefour ferroviaire de grande importance (12-15 avril), la destruction et la capture de Bailleul (12-15 avril), une première bataille sur le Mont Kemmel (17-19 avril), un nouvel échec pour atteindre Béthune qui entraîne, de rage, le bombardement massif de tout le centre de la ville. Plusieurs divisions britanniques se sont efforcées d’enrayer l’attaque allemande avec des moyens souvent dérisoires. Ce sont des unités françaises qui subissent le bombardement apocalyptique de la « seconde bataille du Kemmel », les 25 et 26 avril. Malgré l’ampleur de leurs pertes, les Alliés parviennent à stabiliser le front. Le 29 avril, la Kaiserschlacht s’achève par un constat d’échec.

Bilan : Le bilan des pertes humaines est considérable, dans les deux camps, en raison du volume et de la durée de la double offensive. Les Britanniques ont perdu 236 000 hommes entre le 21 mars et le 29 avril 1918 ; la structure des pertes est très particulière : assez peu de tués (20 000…), beaucoup de disparus (120 000), pour la plupart des prisonniers. Les Français ont moins de pertes en nombre (92 000), mais la proportion des tués est considérable pour les unités engagées au Kemmel. Quant aux Allemands, ils ont perdu, dans la même période,  348 000 hommes.

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Cette carte nous montre bien les fortes avancées allemandes et les résistances françaises. On peut également voir que les offensives allemandes ont duré jusqu’au 17 juillet 1918…

Source : http://www.cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr/lhistoire/batailles/loffensive-allemande-du-printemps-1918-la-kaiserschlacht.html

 

 

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