La 3ème bataille d'Artois
Par tfrancois2 le jeudi, 20 novembre 2014, 13:24 - 1915 - Lien permanent
La 3ème bataille d’Artois
(par Manon Bled)
La 3ème bataille d’Artois (situé dans le Nord-Pas-De-Calais) s’est déroulée du 15 septembre au 4 novembre 1915. Elle opposa l’offensive franco-britannique, dirigée par le Général Joffre, à la 6ème armée allemande.
Pour cette opération d’automne, Joffre prépare des offensives simultanées en Artois et en Champagne, dont l’objectif est le réseau de communications allemandes, à 100 kilomètres en arrière du front. L’effort principal doit se porter en Champagne. Joffre rassemble sur un front de 30 kilomètres 18 divisions, appuyées par 700 canons lourds, soit le quart de l’armement français, et 5 divisions britanniques soutenues par 420 canons lourds. Juste en arrière des deux fronts sont massés les renforts et la cavalerie.
Ses effectifs moindres rendent l’Allemagne vulnérable. Elle n’aligne que 7 divisions sur le front de Champagne et seulement 6 en Artois. Par contre, ses tranchées se sont solidement renforcées depuis le printemps. Dans la plupart des secteurs, une seconde ligne double la première, à 2 ou 3 kilomètres en arrière de l’autre versant, située à l’abri de l’observation de l’adversaire.
En Champagne, les Français progressent assurément. Au centre, la concentration d’artillerie lourde, détruit la première ligne allemande, aussitôt investie par les Français, qui parviennent à proximité de la seconde ligne sur le front de 10 kilomètres, mais ne peuvent l’enlever. Le manque de renfort d’artillerie et l’arrivée de 3 nouvelles divisions allemandes lancées dans la bataille par Falkenhayn, donne le coup d’arrêt à l’attaque.
En Artois, l’offensive tourne dès le début à l’échec. A la suite d’une préparation d’artillerie mal dirigée, les troupes de Joffre se jettent contre des barbelés et des mitrailleuses intacts.
Les Anglais, sous les ordres de French, remportent la seule victoire du secteur. Pour compenser l’insuffisance de son artillerie, French a recours aux gaz asphyxiants et fumigènes. Le résultat est mitigé car les gaz causent autant de dégâts parmi les attaquants que chez l’ennemi. Mais par endroits, l’écran de gaz et de fumée facilite aux Anglais la traversée du no man’s land. Le transfert des renforts allemands depuis la zone anglaise vers le secteur français permet aux troupes de French de s’emparer de la première ligne de tranchées ennemies sur un front de 6 kilomètres, et du village de Loos.
Toutefois, la seconde ligne n’est inquiétée nulle part ailleurs, et ces modestes gains sont largement éclipsés, le jour suivant, par le massacre de 2 divisions de réserve britanniques opposées à une défense allemande presque intacte et prête à la riposte. Cette initiative insensée coûte 8000 hommes aux 2 divisions, et son commandement à French. Il est remplacé peu après par Haig, jusqu’alors commandant de la 1re armée.
Ce qui devait être le couronnement de la stratégie offensive de Joffre se solde par de bien maigres résultats. Les pertes alliées dans l’offensive de septembre s’élèvent à presque 200 000 hommes, contre 85 000 seulement du côté allemand. Pour ce prix exorbitant, les Français et le corps expéditionnaire britannique n’ont réussi à enlever que 15 ou 20 kilomètres de lignes allemandes sur une profondeur de 2 kilomètres. Peu de chose pour les Allemands, qui transforment leur seconde ligne de défense en nouvelle ligne de front et creusent une nouvelle série de tranchées 3 kilomètres en arrière, devant les Alliés impuissants à intervenir. Au bout d’une année d’attaques répétées, la capacité offensive de ces derniers est épuisée.
Sources :
http://histoiredeguerre.canalblog.com/archives/2012/11/02/5615840.html
Livre La première guerre mondiale de la collection atlas des guerres aux éditions « autrement »