La saga du 2ème classe Gaston Vasseur: Saint Nazaire

Après plusieurs semaines d'entrainement à Landerneau dans le Finistère, Gaston Vasseur est rattaché au 147ème régiment basé à Saint Nazaire. Son entrainement continue et se précise car son départ pour la guerre n'est plus qu'une question de jours.

2 février 1915: Parti le 1er janvier à 18h de Landerneau, Gaston Vasseur écrit sa première lettre à sa famille de sa nouvelle adresse. Le voici soldat au 147ème de lignes 26ème compagnie. Durant leur voyage ils sont passé par Redon mais il n'y a pas eu d'arrêt et il n'a pas pu voir son cousin Gustave et ils ont fait une pause de 6 heures à Savenay.

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3 février 1915: Carte postale de Gaston Vasseur où l'on reconnait la porte d'entrée de sa nouvelle caserne à Saint Nazaire. En arrivant, on leur a remis un sac et une nouvelle capote car ils avaient du laisser l'ancienne à Landerneau. Pour lui, la nourriture est meilleure ici mais la discipline est plus stricte. Les logements sont avec beaucoup d'escaliers. Il y a un problème pour lui. 4 ou 5 personnes portent le même nom que lui. Il insiste sur son nouveau matricule afin que son courrier ne soit pas donné à une autre personne: Gaston Vasseur, 147ème de ligne, 26ème compagnie, 13ème réserver.

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Cartes postales vierges et non datées de Saint Nazaire

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4 février 1915: Les entrainements ont repris. À Saint Nazaire, ils ont lieu près de l'océan, parfois même dans le sable. L'après midi est consacré aux exercices de tir. Ses conditions de vie sont bonnes même si la discipline semble plus dure qu'à Landerneau. Il ne se plaint pas. Le pain est tendre et ils ne sont que deux par paillasse pour dormir. Dans cette lettre, il décrit le travail de prisonniers allemands.

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8 février 1915: Il a reçu la lettre de ses parents du 5 février. En partant, il a du laisser ses vêtements civils à Landerneau dans le petit café dans lequel il les avait laissé. On lui a remis ainsi qu'à tous ses camarades la médaille du 128ème en quittant Landerneau. Il ne se plaint toujours pas de ses nouvelles conditions de vie même s'il insiste encore sur la sévérité qui règne à Saint Nazaire comparé à Landerneau. Pour lui, je cite, "l'essentiel c'est de ne point partir pour là-bas"

Les exercices continuent notamment dans le marais (exercices physiques le matin et marche en campagne l'après midi). Le jour où il écrit sa lettre toute la 26ème se retrouvait "au piquet, coutume en cas d'incendie", c'est-à-dire qu'ils durent rester à la caserne.

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9 février 1915: Inquiétude pour Gaston. Il apprend qu'à Saint Nazaire ceux qui partent au front ne sont prévenus que la veille contrairement à Landerneau où ils le savaient 8 jours à l'avance. À Landerneau, il avait reçu 4 injections pour la fièvre typhoïde (dans le dos et omoplate gauche). À Saint Nazaire, nouvelle piqure mais cette fois-ci contre la variole et dans le bras gauche. Parmi les petits rituels de Gaston, on apprend qu'il s'achète quotidiennement un petit pain de 4 sous pour le tremper au matin dans le jus (café) et "pour manger avec du chocolat le matin à 9 heures quand on fait la pause à l'exercice".

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10 février 1915:

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11 février 1915: Photographie de Gaston envoyé à sa famille

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12 février 1915: Dans ce courrier, description de 25 kilomètres de marche où il y a eu de la pluie pendant deux heures. Il en profite pour décrire les villas au bord de la mer et les cabines des baigneurs. Des Belges sont arrivés et vont dormir à la caserne. Ils sont venus pour chercher des chevaux. Il dit qu'il y a aussi pas mal d'Anglais avec eux, notamment des artilleurs. Les exercices (physiques, nettoyage de fusil, etc.) se multiplient avec notamment des marches de nuit.

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15 février 1915: Il a reçu des courriers datés du 10 et du 12 février. Il continue de décrire sa vie à Saint Nazaire en faisant la part belle à la composition de sa caserne où on retrouve des soldats français, des fantassins, de l'artillerie, le génie, des Belges, des Anglais avec des canons et des chevaux qui viennent du Canada. Gaston est content de voir ces chevaux arrivés comme cela il se dit que l'on ne réquisitionnera pas ceux de sa famille. Ils sont encore 12 son ancienne escouade. Encore et toujours de exercices: gymnastique, tir à 7 km, marche de nuit mais de 12 km cette fois-ci etc. Gaston s'inquiète toujours autant de la santé de ses proches et des difficultés qu'ils rencontrent à Beauval (météo et réquisitions)

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17 février 1915: Il a reçu la lettre du 15/02 et nous décrit encore son emploi du temps et en particulier les marches et les exercices de tir.

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Sans date précise: Courrier avec une explication sur une photo montrant Gaston avec deux de ses camarades.

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18 février 1915: Exercices sur le sable et dans la cour. Description de son emploi du temps. Il a fait mettre des clous à ses chaussures. Il ne manque de rien comme en témoigne "sa ceinture qui est presque entière"

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19 février 1915: On apprend qu'il a reçu de ses parents de l'argent par mandat.

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20 février 1915

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20 février 1915: Lettres des parents de Gaston Vasseur en réponse à sa lettre du 15 février. Ils lui donnent des nouvelles de la ferme et de leur village de Beauval. Anecdote amusante, sa mère se satisfait qu'il lui reste des camarades de Landerneau car "avec tous ces moqueurs de Parisiens(...) ce sont des malins". Ils lui apprennent aussi que le premier fils d'une de leur connaissance a été fait prisonnier. Les nouvelles de la guerre et de ceux qui sont partis circulent visiblement bien à Beauval.

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22 février 1915: Gaston Vasseur continue d'alterner ses journées entre exercices et rédaction de ses courriers. Aujourd'hui, il est passé à la visite médicale comme 150 de ses camarades et il a été jugé bon pour le service. Certains de ses camarades sont partis au front en renfort. Il sent et craint que se soit bientôt son tour. Il pense que ce sera peut-être pour le 25 février. Résigné, il ne souhaite qu'une chose: revoir une dernière fois sa famille...

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23 février 1915: Lettre classique. On apprend surtout le prix des denrées qu'il s'achète (chocolat, café, etc.) notamment avec l'argent que lui envoie sa famille par mandat.

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24 février 1915: Il a reçu une lettre du 22/02. La carte est intéressante pour cette anecdote du cousin qui a été libéré de son service car il était trop vieux et avaient des enfants.

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24 février 1915: Carte postale de la mère et du frère de Gaston Vasseur. À l'intérieur notamment une analyse assez fine de la photo que leur avait envoyé Gaston le 20 janvier 1915.

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voici la photo :

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25 février 1915: Carte de l'école pratique du commerce et de l'industrie, Boulevard Victor Hugo à Saint Nazaire. C'est l'attente du départ pour Gaston avec les doutes et les angoisses qu'accompagnent ce moment tant redouté par lui.

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26 février 1915: Il a reçu une carte datée du 24/02. Le départ approche ! Gaston reçoit son nouvel équipement: capote neuve, pantalon de velours avec double genouillère, pantalon bleu pour mettre par dessus, une paire de souliers neufs, une toile de tente, une petite pelle bêche, 120 cartouches, 2 boites de "singes" ?, 12 biscuits, du sel, haricots, sucre, café. Il a pu conserver son gilet et sa couverture. De plus, il a touché une chemise, un caleçon, un mouchoir, une paire de chaussettes, une paire de gants, 3 chemises, un cache-nez, un passe-montagne, une ceinture de flanelle, 5 paires de chaussettes, 2 caleçons supplémentaires. 

Le départ est pour 4h du matin et ils sont 150 avec lui pour le renfort. Il emporte avec lui 1 kg de chocolat. 

Malgré tout Gaston Vasseur cherche à positiver. Pour lui, il y a un espoir car déjà la bonne saison va commencer. Il est aussi un peu fataliste "c'est comme cela..." Il prévoit 4 jours de voyages et peut-être une quinzaine à l'arrière. 

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26 février 1915 : Lettre des parents de Gaston Vasseur qui ont été triste d'apprendre le départ imminent de Gaston. Ils avaient ressenti depuis un moment les angoisses de Gaston et ne sont pas surpris par son annonce. Ils essaient de lui remonter le moral et de lui donner du courage. Ils espèrent que par n'importe quel moyen il pourra continuer à leur envoyer des nouvelles. 

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27 février 1915: Carte postale du régiment de Gaston Vasseur

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