L'armée Néo-Zélandaise durant la Première Guerre Mondiale en France

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La Nouvelle-Zélande entre dans le conflit avec un grand enthousiasme ; les dons financiers sont nombreux et, bien que le pays n’ait pas encore mis en place le service militaire obligatoire, le nombre de volontaires dépasse largement les besoins. La première opération accomplie par les Néo.-Zélandais est la prise des îles Samoa, sous domination allemande. Au total, cent mille Néo-Zélandais, tant d’origines européenne que maorie, vont être engagés dans la Grande Guerre, soit 10% de la population masculine. À la fin de l'année 1915, le pays envoie chaque mois environ 2500 hommes vers l’Europe et dépense un million de livres dans l’effort de guerre. Regroupés au sein de l’Australian and New-Zealand Army Corps(ANZAC) sous les ordres du général Godley, les hommes assurent d’abord la défense du canal de Suez puis combattent en juillet 1915 dans les Dardanelles où ils subissent de nombreuses pertes (malgré une conduite héroïque lors du débarquement de Gaba Tepe, sur la côte ouest de la presqu’île).Après réorganisation, l’ANZAC combat en France à partir de septembre 1916 et participe à la fin de la bataille de la Somme. En juin 1917, il s’illustre dans l’offensive des Flandres. En 1918, il participe à la seconde bataille de la Marne. Pendant toute la guerre, des navires-hôpitaux ne cessent de faire la navette entre l’Europe et la patrie néo-zélandaise.

Le corps principal de la New Zealand Expeditionary Force (NZEF) composé d’une brigade d’infanterie et d’une brigade montée de fusiliers partit le 16 octobre sur 10 navires transport de troupes, leur départ ayant été retardé par l’incertitude posée par la localisation de l’escadron de von Spee. Ils étaient escortés par le HMS Minotaur de la Royal Navy et l’IJN Ibuki de la Marine impériale japonaise, dont le gouvernement avait déclaré la guerre à l’Allemagne le 23 août. Avec 8 454 hommes, cela reste encore aujourd’hui le plus important contigent de soldats néo-zélandais a quitté le pays en même temps.

Godley fut nommé Commandant des forces militaires de Nouvelle-Zélande. Il basa sa planification sur l'hypothèse que l'Allemagne serait l'ennemi et avait envisagé trois objectifs alternatifs de guerre pour la Nouvelle-Zélande :

     -capturer les possessions allemandes dans le Pacifique
     -faire un déploiement en Egypte afin de soutenir les Forces impériales au cas où la Turquie entrerait en guerre aux côtés de l’Allemagne 
     -faire un déploiement avec les forces britanniques et du Commonwealth en Europe qui, estimait-il, serait le principal théâtre d’action.

De fait, son jugement s’est avéré correct dans les trois cas.

Alors que la situation au Moyen-Orient commençait à se stabiliser, il devenait évident qu’un nombre trop élévé de forces se trouvaient au Moyen Orient par rapport à ce qui avait été nécessaire après l’évacuation. Il fut donc décidé d’envoyer les forces néo-zélandaises en Europe pour soutenir les armées alliées. Dans la semaine suivant le déclenchement de la guerre, 14 000 Néo-Zélandais se portèrent volontaires. À mi-mai, la New Zealand Division se trouva en première ligne dans le secteur d’Armentières, près de la frontière franco-belge. Les soldats néo-zélandais s’étaient alors entraînés durement, s’habituant au climat et à la préparation intensive de l’infanterie, puis à la marche sur des routes pavées et un sol dur (au contraire total du sol du désert). Ils avaient également été formés aux procédures modernes comme les tactiques d’artillerie ou bien comment faire face à la menace du gaz. Une partie d’entre eux était très expérimentée mais il y avait également deux brigades additionnelles au sein de la Division qui ,pour la plupart, n’avait pas servi à Gallipoli. Les Néo-Zélandais s’apprêtaient à affronter une guerre de tranchées complètement différente de ce qu'ils avaient pu faire, et en fin de compte beaucoup plus coûteuse : la boue et la misère du Front de l’Ouest.

L’Allemagne lança une grande offensive dans le nord-est de la France, près de Verdun-sur-Meuse, dans le but d’infliger de lourdes pertes et d’essayer ainsi de forcer les lignes françaises. Verdun se trouvait sur une ligne stratégique. Du 21 février 1916 au 18 décembre 1916, la Bataille de Verdun fit rage, causant un énorme carnage des deux côtés. Afin de soulager la pression à Verdun, une seconde attaque franco-britannique fut conçue pour la vallée de la Somme, à l’Est d’Amiens. Ce fut la première campagne majeure de la New Zealand Division sur le Front de l’Ouest. Après s’être reposée et entraîné une nouvelle fois autour d’Abbeville, la Division continua sa progression, et au 14 septembre, se trouva sur le flanc ouest. Pratiquement toute la Division s’était retirée au 4 octobre, à part les canonniers qui continuèrent jusqu’au 25, date à laquelle ils avaient alors tiré près de 500 000 obus contre l’ennemi. Il causa un assaut coûteux avec plus de 1 500 tués et presque 5 000 blessés ;un lourd bilan même comparé à Gallipoli. La New Zealand Division a été envoyée dans le secteur de Sailly proche de la frontière de la Belgique, avant de revenir vers Armentières lorsque l’hiver s’intensifia. En mars 1917, elle a été transférée en Belgique où elle connaitra certains de ses moments les plus durs.

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Laurie Delattre

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